Mardi 28 novembre, un concert nous invoque à la Maroquinerie : celui de Nochka, un des nouveaux visages de la pop française, notamment repérée suite à son passage à The Voice en 2023. Avec Lovelace en première partie, la soirée se promet pleine d’émotions et d’électricité, où la vulnérabilité se mêle à la colère et l’affirmation de soi.
Lovelace.
La soirée débute avec Lovelace. Avec seulement quatre titres officiellement sortis et le reste d’exclusivités, elle pose un univers pop hybride, construit entre textures synthétiques et riffs de guitare incisifs. Sa musique explore les insécurités, comme lorsqu’elle introduit « Corps » , morceau né à un moment où elle « se sentait pas très bien dans sa peau ».
Très vite, le public se laisse porter. Lovelace invite l’assemblée à chanter un refrain imparable, « Bitch bitch, quand on est bitch bitch bitch », avant de lancer avec un sourire complice : « Pas de bitch timide… quand on est une bitch, on est insolente ». Entre provocation assumée et sincérité fragile, elle réussit à créer une connivence immédiate et surtout à créer l’atmosphère parfaite pour l’arrivée de Nochka.

Nochka
La salle se remplit peu à peu, portée par une impatience palpable. Dans la foule, on remarque plusieurs spectateurs brandissant des petits bâtons décorés de fantômes en papier, clin d’œil évident à « où sont les fantômes ».
Les lumières basculent soudain dans un bleu profond. Le faux cendrier de rue installé sur scène recrache de la fumée, et les premières notes de « Gotham » retentissent. Nochka apparaît dans la pénombre avec un charisme qui transforme La Maroquinerie en ruelle de Gotham City. La cassure rythmique à la fin de morceau, soutenue par les percussions, lance les premiers sauts du public. Cette énergie se maintient sur « adieu les cons », repris en chœur par la salle.
Après ce début intense, Nochka prend la parole. Elle remercie le public, la voix chargée d’émotion, mais prévient que les larmes attendront la fin. Cette fragilité assumée renforce la suite du concert : « reviens moi » et « des ruptures de partout » s’enchaînent, avant de laisser place à « on va tous crever t’façon », qui vire progressivement à une ambiance rave sous des lumières rouges.
Le spectacle change alors de dynamique et se place sous le signe du partage.
D’abord, un partage entre artistes : Olympe Chabert rejoint Nochka pour « Peugeot 204 ». Puis Bey entre sous une déferlante d’applaudissements pour « bien mieux comme ça », porté par les voix de toute la salle. Livaï complète enfin cette série de collaborations avec une version habitée de « SOS ».

Puis vient le partage avec le public. Nochka s’assoit sur un tabouret au centre de la salle, les fans se resserrent autour d’elle pendant « heureuse à nouveau » et « Lily Rose ». La proximité atteint son sommet lorsqu’elle traverse la salle, s’arrêtant ici et là pour un moment suspendu avec quelques spectateurs.




De retour sur scène, elle reconnaît que l’atmosphère s’est apaisée : « alors on va la remonter ». Et « synergie » relance instantanément le mouvement. Le morceau porte clairement l’influence de Billie Eilish, et l’introduction, « Billie a dit que toutes les bonnes filles vont en enfer », enfonce le clou.
Elle clôt d’abord avec « je ne t’aime plus » avant de revenir offrir un dernier souffle : « Poupée », son tube, repris par toute la Maroquinerie.
Conclusion
Au terme de la soirée, un constat s’impose : avec seulement un projet — Paris, capitale de la solitude —, Nochka joue déjà dans la cour de celles qui arrivent à galvaniser et fédérer une salle entière. Entre les feats, les moments au cœur du public et une setlist taillée pour alterner douceur et intensité, elle signe un concert qui marque la prochaine étape de sa carrière.
