Chaque fin de semaine, la rédaction de Phenixwebtv.com vous propose une sélection des nouveaux clips qui font l’actualité. Entre découvertes, coups de cœur et retours d’artistes confirmés, on vous embarque dans le meilleur de la création musicale en images.
Kalika – Mes réveils sont des alarmes x J’ai pleuré
Pour accompagner la sortie de son nouvel EP J’ai pleuré, sorti le 28 novembre, Kalika dévoile un double clip réunissant « Mes réveils sont des alarmes » et « J’ai pleuré ». Deux titres où elle continue d’explorer ce mélange très personnel de fragilité assumée et d’intensité brute. Elle y parle d’émotions qui débordent, de nuits trop longues, de larmes qui finissent par nettoyer ce qui doit l’être. Sa pop reste directe, habitée, traversée par cette façon bien à elle de transformer les failles en énergie.
Le double clip ouvre sur un décor quasi fantomatique : une cour abandonnée, un cercueil rose posé sur une véranda, et Kalika qui en sort en robe blanche, comme arrachée à un sommeil profond. La suite alterne tableaux étranges et moments plus tendres : un poney blanc, un jardin sauvage, des voiles qui recouvrent son visage, une croix lumineuse dans le ciel. Puis l’esthétique bascule vers quelque chose de plus sombre, avec Kalika en noir, micro à la main, entourée de deux silhouettes et d’images presque organiques. Les scènes se succèdent comme des fragments de rêves, parfois doux, parfois inquiétants, jusqu’à la dernière image, un simple geste d’affection avec son cheval, qui referme le clip sur une note apaisée.
Tip Stevens – Spitfire
Tip Stevens poursuit sa montée en puissance avec « Spitfire », nouveau chapitre de son EP Condor (Chapter 2 : Spirit) attendu le 12 décembre. Après son concert brûlant à l’Olympia début novembre, l’artiste dévoile un morceau tendu comme un arc, où il questionne la colère, la fierté, la maîtrise de soi. Le texte, habité par l’image du feu qu’on retient pour ne pas se perdre, est hyper cinématographique, presque héroïque, et Tip y chante avec la détermination d’un type qui a décidé d’être son propre carburant.
Réalisé par Tip lui-même avec Yohan Molles, le clip choisit pour décor un aérodrome plein de vieux avions à hélices. Le mood ressemble à celui de Top Gun sous acide, mais sans Tom Cruise pour voler la vedette. Tip s’amuse, grimpe, chante, torse nu, en sweat, sur une aile, devant le fond vert, une vraie récréation pour grand môme rock. Les plans alternent entre intérieur et extérieur, avec ce hangar transformé en terrain de jeu où le métal, la rouille et le vent donnent au morceau une dimension presque cinématographique.
Al-Hy – Alarmonie
« Alarmonie » marque le retour d’Al.Hy comme on l’attendait : intense, imprévisible, un peu mystique. Avec Mark Plati à la production, elle signe un titre suspendu entre douceur et secousse, où la voix semble glisser d’un rêve à l’autre. On y entend une femme qui bataille avec elle-même pour sortir du sommeil métaphoriquement ou non, et le résultat est une montée d’adrénaline douce-amère qui s’accroche longtemps après l’écoute. Une très belle entrée en matière pour son album à venir.
Le clip, auto-réalisé, ressemble à un rêve qu’on a griffonné à moitié réveillé : des doubles qui crient, des draps suspendus comme des fantômes domestiques, une horloge qui tourne comme si elle s’impatientait. Al.Hy y traverse ses propres versions entre la dormeuse, la sorcière qui engueule, l’artiste qui danse entre deux courants d’air. Les scènes se succèdent sans ligne droite, comme des fragments de rêve où réalité et fantaisie s’emmêlent. La vidéo se referme sur une artiste posée, presque apaisée, comme si elle avait enfin choisi sa version d’elle-même.
MDNS feat. THÉA – «Téléphone ! »
MDNS et THÉA secouent le rock français avec un duo punk-hyperpop qui détonne. «Téléphone !» déboule comme un train sans frein, guitares hurlantes, basse vrombissante et énergie brute. Le morceau joue sur le thème du téléphone pour mieux parler de connexion, d’envie et de tension, le tout porté par un chant alterné où les deux artistes se cherchent et se retrouvent dans un final fédérateur. C’est un petit chaos maîtrisé, vibrant d’une urgence collective qui respire la jeunesse et la liberté.
Le clip illustre cette frénésie à merveille. Les rues et les intérieurs de Lille deviennent un terrain de jeu, où MDNS et THÉA se croisent, se répondent et se confrontent. La caméra suit les détails : doigts sur les cordes, gestes facétieux, dos contre dos, échanges de regards ou de cigarettes. Les musiciens ajoutent au tumulte et la mise en scène jongle entre intensité rock et moments presque intimistes, sur le lit ou dans le jardin. Chaque plan contribue à cette impression d’une journée-punk condensée, jusqu’au crescendo final dans le studio, où le duo et ses complices explosent dans un dernier éclat d’énergie.
Coralien – Le monde d’en haut
Coralien met le cœur sur la table, proprement, sans pathos inutile. Son nouveau single « Le monde d’en haut » parle de deuil, mais aussi de douceur, de ces présences qui restent dans la lumière même après avoir quitté la pièce. Le titre avance piano devant, gorge nouée et dignité solide, avec une émotion qui frappe parce qu’elle ne cherche jamais à faire mal. On entend l’hommage à sa grand-mère, mais surtout l’hommage à toutes les absences qu’on apprend à apprivoiser. Le résultat est un titre profondément humain, qui résonne comme une lettre ouverte à toutes les présences disparues mais toujours vivantes en nous.
Réalisé par Maxime Lorand, le clip adopte une mise en scène sobre et sensible. Il joue sur un contraste très beau : lui, immobile derrière son piano comme s’il tentait de retenir le temps. Elle, en robe rouge ou drap blanc, qui danse, tombe, se relève, traverse l’eau. La caméra glisse entre les deux comme si elle essayait de relier deux mondes qui ne se touchent plus tout à fait. La vidéo alterne ainsi entre le musicien immobile et la danseuse en mouvement, jusqu’à ce plan final où Coralien chante debout dans un nuage de fumée. Un clip épuré mais très expressif, qui accompagne le morceau avec grâce.
Sänd – Petit chat
Sänd revient avec un titre où l’électro se fait à la fois sensuelle, fantasque et profondément queer. Dans « Petit chat », elle met en scène un duo homme/femme transgenre, une façon d’explorer ses propres zones d’ombre, de dialogue intérieur, de fantasme assumé. Le morceau glisse entre désir, double sens et tension érotique assumée, dans une atmosphère moite et réussie. C’est ludique, libre, et ça a ce petit parfum de provocation élégante qu’on adore.
La lyric vidéo illustre parfaitement cette ambiance trouble. Filmée presque comme un huis clos, elle montre Sänd en gros plan, jouant avec un masque noir de chat sans jamais l’enfiler, comme si elle tournait autour de son propre personnage. En face, un homme masqué en loup, torse nu, apparaît en miroir. Les écrans se divisent, se répondent, se frôlent. Entre les deux, les paroles défilent comme des confidences susurrées dans une langue puis dans l’autre. C’est simple, hypnotique, un peu fétichiste aussi, bref, parfaitement dans le ton.
Courcheval – C’est pas grave
Courcheval nous embarque dans un road-trip en slow-motion entre solaire et nostalgique. « C’est pas grave » parle de laisser filer ce qu’on ne contrôle plus, avec une élégance un peu rétro et beaucoup de mélancolie lumineuse. On entend la fin d’un monde, mais aussi le début d’autre chose, avec cette façon de sourire même quand le ciel tourne couleur apocalypse. Une pop contemplative mais jamais plombante.
Réalisé par Lenny Urbain, le clip est un petit film de vacances qui aurait dérapé dans le surréel : petit-déj au soleil, chien mascotte, pomme qu’on jette, verre de vin qui accompagne la balade. Courcheval observe tout ça comme un type qui a pris la décision d’arrêter d’être inquiet. Puis vient l’éclipse : moment suspendu, lunettes de soleil, lumière qui claque. Le reste déroule comme un album photo vivant entre piscine, break blanc sur la route, couple tendre… bref un quotidien qui scintille même quand le monde menace de brûler.
Catchy Peril – I like it hard
Catchy Peril débarque avec « I Like It Hard » et, contre toute attente, ne cherche pas à impressionner par le volume mais par le velours. Le groupe, pourtant habitué aux murs de guitares et aux éclats glam-punk, se glisse ici dans une ballade synth-rock qui a des airs de jouet rétro remis sous tension. Ça cligne de l’œil, ça joue avec les codes, ça murmure des choses pas si sages sous une mélodie faussement candide. Le morceau a ce charme bancal, presque sucré-salé, où l’on sent que le désir n’est jamais loin, mais toujours accompagné d’une petite égratignure au coin du cœur.
Le clip, lui, part dans une autre dimension, un mini-cirque intime où neuf personnages se découvrent comme dans une fête foraine interdite. C’est coloré, excessif, délicat et presque attendrissant. Les corps s’étirent et posent dans un décor qui hésite entre chambre d’enfant, boudoir kitsch et musée des curiosités sentimentales. On croise des peluches partout, des gestes doux qui frôlent la provocation, et cette manière qu’a la caméra de capter la peau comme si elle racontait elle-même une histoire. Tout sonne à la fois extravagant et fragile, comme une parade amoureuse où la tendresse se maquille en glamour décadent. La dernière image (ce salut collectif à moitié exécuté), achève de donner au clip son parfum de théâtre déjanté, où chacun garde sa part de mystère.
sheng – Girls Clubbing / Boys Boring
Impossible d’ignorer la trajectoire de sheng : en un an, elle est passée des scènes émergentes aux événements XXL où tout le monde s’arrache son énergie. La réédition de J’SUIS (TJR) PAS CELLE 177F(TPFAR) pousse encore plus loin ce qu’elle a commencé : un mélange hyperpop–rap qui claque, des prods électro qui brillent comme du néon et une façon unique de jongler entre mandarin, français et punchlines sensibles. « Girls Clubbing / Boys Boring » coche toutes les cases du nouveau sheng : nerveux, drôle, saturé d’attitude et totalement libéré. C’est l’hymne parfait d’une artiste qui assume son virage futuriste et qui s’impose comme l’une des voix les plus affûtées de la pop francophone.
Le clip pensé comme un mini défilé de puissance féminine, s’ouvre dans la nuit, talons aiguilles et jambières qui claquent sur l’asphalte. Très vite, le ton est donné, sheng débarque perchée sur une petite voiture à pédales avec son crew, façon tuk-tuk de bad girls, et tout le reste gravite autour de cette vibe mi-fun, mi-provoc. La caméra alterne entre ses plans solo (ongles interminables, regard laser) et les moments en bande, lunettes noires et confiance XXL. Les mots s’affichent en rythme, comme si le clip devenait un écran de téléphone hyperactif. Ça danse, ça roule, ça pose, ça clignote : un vrai club ambulant. Et pour boucler la boucle, sheng et ses copines terminent devant l’affiche qui annonce sa Cigale du 12.12.2026, comme si la fête commençait déjà là.
EllSide – Take A Look After Me
EllSide signe l’un de ces titres qui s’échappent du temps et où tout semble respirer un peu plus lentement, avec « Take A Look After Me », extrait de l’album Run Away, prévu pour 2026. Light avance ici à découvert, vidé, comme si la fatigue émotionnelle avait rongé tout ce qui tenait encore debout. La chanson parle de cette zone grise que peu osent décrire : quand on aime encore mais qu’on ne reçoit plus rien en retour, quand l’espoir devient une habitude plus qu’une certitude. Le morceau vibre comme une confession à voix basse. Pas de grand geste, pas de surenchère : juste une voix qui cherche un écho, même minime. Et cette phrase « I don’t ask for much / I wish it was you » dit tout sans en rajouter, aimer quelqu’un qui ne nous regarde plus. C’est pudique, fragile, étrangement lumineux dans sa tristesse.
Le clip suit le même mouvement intérieur. On découvre une femme qui traverse des paysages comme on traverse ses propres ruines : la plage, la végétation dense, la cascade. Chaque lieu ressemble à une émotion qu’elle essaie de comprendre. Elle court, tombe, se relève, serre un collier comme si c’était ce qu’il lui restait de quelqu’un. La présence du jeune homme, furtive et presque irréelle, agit comme un souvenir qui revient par vagues. Rien n’est vraiment résolu : la fin, main dans la main, ressemble moins à un apaisement qu’à un moment suspendu, un souffle avant que la réalité ne revienne.
Notre Dame – Candy Cloud
Notre Dame change de texture : fini la démonstration, place à une délicatesse presque fragile avec leur nouveau single « Candy cloud ». Le morceau glisse comme une vapeur synthétique, un piano clair au centre, entouré de petites secousses électroniques qui crépitent en arrière-plan. On a l’impression d’attraper une émotion sans pouvoir la saisir complètement, comme un nuage qui se dissout entre les doigts. Cette retenue donne toute sa force au titre : une montée lente, qui choisit l’intensité intérieure plutôt que l’explosion. C’est doux, mais pas naïf ; apaisé, mais traversé d’une tension discrète. Un track qui respire l’intime sans jamais sombrer dans la fadeur.
Le clip animé emprunte les codes de l’animation japonaise, mais dans une version cotonneuse, presque contemplative. On y suit un jeune musicien qui avance dans un monde suspendu, mi-rêve mi-néon, où tout semble tenir en équilibre sur un souffle. La lumière joue un rôle majeur, pudique chaque note qu’il joue éclate en petites particules lumineuses, comme si la musique construisait littéralement le paysage autour de lui. Cette douceur est brusquement fissurée par une attaque – un groupe surgit, casse la bulle, menace l’espace fragile du héros. Sauf que, dans cet univers, la musique n’est pas décor : elle devient défense, propulsion, affirmation. Le personnage reste debout, porté par son propre son. Résultat : un mini-conte animé sur la création comme espace de survie, aussi tendre qu’électrique.
Jeanne Côté – Chaque seconde (live session)
Jeanne Côté raconte dans « Chaque seconde » cette manière que certains liens ont de nous rassembler sans bruit, sans effort, juste par leur évidence. Sa voix, claire comme un matin gaspésien, glisse sur la mélodie avec une douceur qui n’a rien de fragile : c’est une douceur qui tient debout, qui rassure, qui enveloppe. Le morceau respire comme un torse qu’on cale contre celui qu’on aime, il avance tranquillement, porté par une émotion simple, celle qu’on ressent quand on réalise que le bonheur tient parfois dans une seconde qui ne ressemble à rien, mais qui compte pour tout.
À La Pointe Sec, la chanson se déploie autrement. Pas besoin d’effets, le décor fait tout : la mer qui respire au même tempo que le morceau, les montagnes qui ferment l’horizon comme un bras posé sur une épaule, la lumière qui change sans prévenir. Mariève Harel-Michon filme la scène comme on capte un souvenir qu’on n’a pas envie de perdre. Jeanne chante, immobile mais présente, et l’image alterne avec des plans de Mont-Louis qui semblent créés exprès pour cette musique. On peut presque sentir le sel sur les lèvres, presque entendre le vent entre deux phrases.
