Aprile dévoile un premier EP intime et lumineux, où se mêlent blessures, confessions et renaissance. Une pop claire, sincère, qui prend toute son ampleur à l’approche de son passage aux Bars en Trans ce 4 décembre.

Aprile fait partie de ces artistes qu’on suit parce qu’ils racontent quelque chose d’humain, de sensible, sans jamais trop en faire. Elle s’est d’abord révélée grâce à sa voix singulière, cette façon de chanter qui semble toujours tenir un fil entre douceur et intensité. Depuis ses premiers pas remarqués, elle a su fédérer un public qui l’a suivie bien avant la sortie de ses propres compositions.

Le 21 novembre dernier, elle dévoilait son premier EP, un projet très personnel où elle affirme enfin son univers, cette d’une pop claire, sensible, qui prend le temps de dire les choses et de laisser respirer les émotions. On découvre sur sa pochette une jeune femme entourée de chaleur, drapée de lumière dorée, une image qui colle parfaitement à la couleur de sa musique.. 

Des chansons comme des confidences 

Les morceaux s’enchaînent avec une grande clarté. Tout est soigné, lumineux, sans filtre inutile. À l’image du premier single « Trop d’amour à donner », sorti un 14 février comme un clin d’œil aux célibataires qui n’ont « personne à qui donner tout ça ». Aprile y chante l’attente, la solitude partagée, les histoires qui n’arrivent qu’aux autres. Une bossa moderne, délicate, où le sourire se mêle à une vraie mélancolie. S’ensuit « Miel de ma vie », dont l’artiste en parle comme de son « remède au bad mood », et ça s’entend : c’est un morceau qui groove, qui brille, qui donne envie de danser dans sa chambre en oubliant la grisaille. Un titre qui prouve qu’elle sait écrire la joie sans naïveté, juste avec sincérité.

Le cœur du projet se situe cependant ailleurs, dans les chansons où elle laisse apparaître ce qu’elle cache d’habitude. « Je n’ai jamais oublié », en est le bel exemple. C’est la chanson la plus chargée du projet, écrite pour accompagner celles et ceux qui portent des cicatrices profondes : violences sexuelles, physiques, psychologiques, ou bien d’autres formes de traumatisme. Une chanson douce, pas écrasante, qui cherche moins à expliquer qu’à accompagner.

Dans tout ça, « Prince Déconstruit », lui, apporte une respiration plus vive. Moins empreint de tristesse que le précédent, le morceau affirme une colère douce, une force tranquille. A travers elle, l’artiste dénonce les injonctions, les stéréotypes, les places imposées, surtout quand on essaie de te dire que « tu prends trop de place ». Mais loin d’être agressif, le morceau adopte la légèreté, le groove, la musique comme arme constructive. C’est un hymne à la liberté d’être, à la confiance en soi, à l’affirmation d’une femme qui existe sans s’excuser.

Et puis il y a « Journal intime », une façon de dire « je me sens fragile, et alors ? », avec des mots très directs, très proches. L’artiste y met des mots sur la solitude, sur le besoin de vider la tête, sur ce moment intime où l’écriture ou la musique, devient exutoire.

Prochain arrêt : Bars en Trans

L’EP sort juste à temps pour que Aprile monte sur scène à Rennes, dans le cadre des Bars en Trans, le jeudi 4 décembre, au Théâtre de la Parcheminerie. C’est un moment idéal pour voir comment ce projet aussi intime sur disque va s’incarner en live, comment la fragilité, la colère, l’espoir, toute cette palette d’émotions, va résonner dans une salle, face à un public. On espère que ces chansons trouveront une seconde vie sur scène, dans leurs silences, leurs respirations, leurs intensités. Et peut-être qu’à la sortie, on n’écoutera plus l’EP de la même façon, surtout si on arrive à lui arracher quelques confidences.