Découvert à l’Olympia, Tip Stevens prend une autre dimension sur disque avec Condor (Chapter II : Spirit), qui résonne aujourd’hui comme le prolongement naturel de son live.

C’est au mois de novembre, à l’Olympia, que tout s’est réellement mis en place. Avant cela, Tip Stevens restait un nom, un concept aperçu de loin, quelques morceaux écoutés sans y prêter toute l’attention qu’ils méritaient. Puis il y a eu ce concert, cette énergie débordante, cette proximité immédiate avec le public. Une soirée qui a changé la manière d’aborder sa musique.

Lorsque Condor (Chapter II : Spirit) sort le 12 décembre, le regard n’est plus le même. L’EP arrive après quatre autres parus tout au long de cette « Road To Olympia ». Il agit comme une lecture plus posée, presque introspective, de ce qui s’est joué sur scène.

Cinq titres pour refermer un cycle

Cinq morceaux, quinze minutes, l’EP va à l’essentiel. Le premier extrait « Spitfire » dévoilé en novembre dernier, donnait déjà le ton. Un titre accrocheur, accompagné d’un clip réalisé par Tip Stevens et Yohan Molles. Les images fonctionnent comme une rétrospective discrète de cette « Road To Olympia ». Des références aux EPs précédents apparaissent subtilement, des clins d’œil qui donnent le sentiment d’arriver en cours de route, sans jamais se sentir exclus.

Les morceaux suivants, « Quiet! » et « Slow Steps », prennent le temps d’installer une atmosphère plus intérieure. « The Walls » joue le rôle d’interlude, comme une respiration avant « A New Home », qui démarre sur un jeu instrumental minimaliste et s’ouvre progressivement. Le morceau grandit sans précipitation, laissant la voix trouver sa place naturellement.

Un EP personnel assumé

Tip Stevens l’a expliqué sur ses réseaux : « Sur cet EP, je me suis vraiment fait plaisir à tenter plein de choses. Pour le coup, j’ai vraiment tout fait de A à Z sur tous les instruments. Je trouvais ça cool de finir cette année de folie par un EP vraiment perso… ». Cette dimension personnelle se ressent pleinement. L’EP dégage une sensation de cohérence et de maîtrise, où elle rien ne semble superflu. Une manière de conclure cette année intense par quelque chose de plus intime, plus retenu, sans jamais perdre cette dimension cinématographique qui traverse tout le projet.

Écouté seul, Condor (Chapter II : Spirit) fonctionne déjà très bien. Mais replacé dans le souvenir de ce concert, il prend une autre dimension. Les morceaux rappellent les lumières, les montées d’intensité, les moments plus calmes vécus en salle. Là où le live débordait d’énergie, l’EP canalise, recentre et prolonge. Ce dernier chapitre referme une année dense avec justesse et sincérité. Pour celles et ceux qui ont réellement découvert Tip Stevens sur scène, Condor agit comme un écho direct, une manière de prolonger la claque reçue à l’Olympia, une fois la salle éteinte.