Cette année, certains clips ont dépassé le simple accompagnement d’une chanson pour devenir de vrais gestes artistiques. Cette sélection rassemble les coups de cœur visuels de l’équipe Phenixwebtv des images qui ont marqué nos regards autant que nos écoutes, et qui ont donné une autre dimension à la musique en 2025.

Magdalena BaySecond Sleep

« Second Sleep » c’est un trip onirique et nocturne, où rêve et réalité se confondent. Chaque élément, chaque plan, vient construire cet univers surréaliste, cette nouvelle dimension où l’on se sent, nous aussi, aspiré. Une fois de plus, le duo Magdalena Bay réussit à nous plonger dans son monde, avec une esthétique aussi décalée qu’envoutante. 

Chappell RoanThe Subway

Storytelling fort et flamboyance queer sont au rendez-vous dans « The Subway » où New York devient une scène de théâtre colorée, kitch et dramatique, fidèle à l’univers de Chappell Roan. Telle une odyssée émotionnelle moderne, l’artiste traverse les tourments d’une rupture amoureuse dont elle se libère progressivement, s’affirmant dans un final spectaculaire. 

Florence + The MachineEverybody Scream

« Everybody Scream » marque le retour en force de Florence + The Machine, sur le ton d’une sororité explosive, d’une rage féministe prête à être libérée. Vêtue d’une robe rouge flamboyante, Florence Welch nous ensorcèle avec son énergie brute et poignante, sublimée par l’atmosphère witchy et mystique du clip.

GeeseAu Pays du Cocaine

Geese surprend avec un clip qui donne un tout autre sens à son titre « Au Pays du Cocaïne ». La simplicité du décor et des plans place le texte au premier plan, qui gagne en intensité et en gravité. Face à un bébé, ce monologue sans réponse interroge : s’agit-il d’une introspection sur soi-même, sur les relations parentales ou amoureuses, leur toxicité ? Les nombreuses interprétations possibles rendent ce clip d’autant plus intrigant.

@mardybumpro

TheodoraFashion Designa

2025 aura été l’année de la boss lady. Programmée dans de nombreux festivals, Theodora s’est définitivement installée dans la cour des grandes avec le clip de « Fashion Designa » et sa direction artistique vertigineuse signée Melchior Leroux. L’esthétique afro-futuriste du clip fascine autant qu’elle interpelle, nourrie d’un foisonnement de références culturelles : Michel Ocelot, Le Petit Prince, Andy Warhol, The Rocky Horror Picture Show, Grace Jones, Dalí… Chaque plan constitue un tableau à part entière. La claque visuelle de l’année.

Lady GagaAbracadabra

« The category is dance or die » : Lady Gaga a visiblement choisi de danser et de nous rappeler, par la même occasion, ce que peut être un clip quand il devient une œuvre d’art à part entière. Dans ce tableau gothique mouvant, « Abracadabra » met en scène un rituel où s’affrontent ombre et lumière, mort et renaissance. Entre chorégraphies incantatoires et symbolisme assumé, Gaga atteint ici une forme d’apothéose artistique rare. De la magie à la fois noire et blanche, mais maîtrisée.

Sam FenderRemember My Name 

J’ai pleuré. Voilà. Plus sérieusement, ce clip est la traduction visuelle parfaite de la thématique du morceau. Sam Fender a composé « Remember My Name » en hommage à ses grands-parents, et à la manière dont son grand-père a pris soin de sa grand-mère atteinte de démence. Filmé exclusivement en noir et blanc, le clip suit le quotidien d’un couple qui a décidé de s’aimer jusqu’au bout, dans la santé comme dans la maladie. De quoi donner envie d’aller serrer ses proches dans ses bras.

RimonWhere Do We Go? 

Dans une veine tout aussi sensible, Rimon signe un clip à la fois nostalgique et impressionnant de maîtrise. « Where Do We Go? » est une ode à la jeunesse, à ses contradictions, à cette innocence dont on ne mesure la valeur qu’une fois perdue. Le dispositif visuel, une rotation continue de la caméra, accompagne le passage du temps : à chaque tour, les décors évoluent, les personnages changent, la vie avance. Une idée simple, exécutée avec brio.

Yassin KeetanPar-delà 

Avec « Par-delà », Yassin Keetan donne corps à un titre mélancolique, mais traversé par l’espoir. Comme une allégorie de la caverne, le clip suit son élévation : d’abord enfermé dans un environnement bétonné et obscur, il se laisse peu à peu attirer par une lueur grandissante, jusqu’à atteindre une forme d’incandescence. Entre chorégraphie et innovations techniques (tournage entièrement en pellicule, utilisation du Magic Shutter mis au point par Théo Fauger), le résultat est aussi convainquant qu’ambitieux.

@lisamiliani

Kloahk – Army of Me (cover)

En dehors de ses compostions personnelles (chronique de V E R S O 3),  Kloahk s’offre une parenthèse pour revisiter « Army of Me » de Björk en y apportant l’empreinte caractéristique de sa musique : il pose une atmosphère enivrante et obsédante qui se trouve ensuite déchirée par des émotions plus vives encore, ici portées par la voix d’Alaia Phillips, nouveau personnage invité à rejoindre dans l’écran ce petit fantôme nommé Kloahk cloitré dans un poste de télévision.


MADAM – To the Moon (Symphonic Version)

Avant de s’éloigner de la scène pour prendre le temps de préparer son prochain album, le trio MADAM autoproclamé « rock bagarre content » a voulu offrir à son public, une version symphonique de sa musique To the Moon en guise de déclaration d’amour amical à celleux qui viennent partager leurs concerts (chronique). Cette réorchestration chargée d’émotions, interprétée par l’Orchestre OUT Toulouse accompagné des trois musiciennes, offre un subtil équilibre entre énergie et sensibilité.


Versatile x Shaârghot – Alter Ego

Le groupe suisse de black metal industriel Versatile invite Shaârghot sur Alter Ego, extrait de son premier album Les Litanies du Vide. Chacun des deux projets a construit son propre visuel dans lequel évoluent des créatures aux caractéristiques bien définies. A travers ce morceau et ce clip, les deux univers ont su fusionner leurs essences mutuelles le temps d’une aventure commune des plus réussies.


Ultra Vomit – TIKAWAHUKWA

Un petit café ou quoi ? Tikawa ? Dans de nombreuses chaumières, le « Tikawahukwa » est devenu un rituel familial matinal, véritable incantation déclamée devant la machine à café pour l’inciter à délivrer le précieux nectar. Cette chanson, intensément réclamée par les fans, fut rapidement ajoutée à la setlist de l’actuelle tournée d’Ultra Vomit. Mais attention à l’overdose, voici un clip de prévention pour vous inciter à consommer ce breuvage caféiné avec modération.

@zyblynn

OkaliThylacine 

«Thylacine» est un clip hypnotique où Gaëlle traverse une forêt, drapée de blanc puis de vert, dans un plan séquence qui donne l’impression d’une marche intime et silencieuse. Chaque geste, chaque regard respire la connexion à la nature et à soi, comme un dialogue avec le vivant. On ressent à la fois calme et force tranquille, une poésie qui reste longtemps après le visionnage.

Victor SolfLe meilleur de soi 

« Le meilleur de soi » est un clip qui capte immédiatement l’attention. Seul face à la caméra, Victor Solf livre une performance habitée, sans artifice. Le plan-séquence renforce cette proximité et donne l’impression d’être face à lui, presque dans la même pièce. On sent sa fragilité autant que sa force dans cette illustration qui touche juste et dont on s’en souvient.

La reine garçonJ’ai vu les chevaux sous la mer

« J’ai vu les chevaux sous la mer » est un clip rempli de douceur et de lumière. Camille Ducellier y montre des visages et des corps qui s’assument, des gestes tendres et des sourires qui célèbrent la transformation et la liberté d’être soi, tout en faisant ressentir la fierté et la joie de la communauté. Un clip à la fois intime et universel, qui donne envie de célébrer la vie.

Julia Jean-BaptisteLe dernier trophée

« Le dernier trophée » est un clip fort parce qu’il montre l’amour tel qu’il est, sans filtre. On y voit des corps vrais, des visages marqués par la vie, et Julia Jean-Baptiste qui traverse ces scènes avec beaucoup de présence et de justesse. Rien n’est surjoué, tout sonne sincère. Le clip parle d’acceptation, de liberté et de se choisir soi-même, tout en laissant une impression douce et puissante à la fois.

SuzaneJe t’accuse 

« J’accuse » est un clip frontal, sans détour. Des visages filmés face caméra, des histoires vraies, rien n’est maquillé. Suzane transforme ce qu’elle a vécu en un message collectif, porté par celles et ceux qui prennent la parole à ses côtés. La réalisation reste volontairement sobre pour laisser toute la place aux regards et aux silences. Un clip nécessaire, qui impose le respect et l’écoute.

Naya MöReverb Boy, 2025

Naya Mö propose avec « Reverb Boy », un morceau doux et mélancolique, porté par une voix qui semble flotter dans l’espace. Le personnage qu’elle imagine est seul, mais ses émotions résonnent longtemps, comme un écho qu’on n’arrive pas à faire taire. La chanson joue sur cette sensation de présence et d’absence à la fois. On a l’impression d’écouter un souvenir qui revient, encore et encore.

@xsl1

Taylor SwiftThe Fate of Ophelia

Le premier single de « The Life of a Showgirl » propose un clip spectaculaire : décors changeants, costumes et chorégraphies impeccables. Taylor Swift se met en scène comme artiste de cabaret dans des tableaux multiples, avec des clins d’œil à la peinture « Ophelia » de John Everett Millais et à sa vie personnelle. Les couleurs, les costumes et la chorégraphie du refrain « Keep it one hundred on the land, the sea, the sky…» en font un clip devenu culte, largement repris sur les réseaux sociaux.

Yungblud – Zombie

Dans « Zombie », Yungblud rend hommage aux infirmières à travers le quotidien d’une d’elles, ses gestes pour aider et les pressions du métier. Les extraits de Yungblud au micro, simples et sincères, laissent toute la place au message. Les ailes d’ange dans le dos de l’infirmière symbolisent son rôle essentiel, et la fin montre sa prise de conscience grâce à un geste d’enfant. Un clip touchant, poignant et nécessaire après la période du coronavirus.

@96lou