En 2025, certains albums ont compté plus que d’autres. Ils nous ont touchés, accompagnés, parfois bousculés. Cette sélection rassemble les coups de cœur de la rédaction, choisis par passion, parce qu’ils ont marqué notre année.
Sam Fender – People Watching
Déjà imposé comme l’un des visages majeurs du rock britannique contemporain, Sam Fender signe avec People Watching un retour très attendu. Certains y ont vu un manque de viscéralité ; j’y ai surtout trouvé une grande justesse émotionnelle. Fender y chante le temps qui file (« Remember My Name »), les inégalités sociales (« Crumbling Empire »), ou encore la violence de l’industrie musicale (« TV Dinner »). Un album lumineux et pourtant plein d’amertume, porté par une voix toujours aussi habitée.
The Weeknd – Hurry Up Tomorrow
Album d’adieu, Hurry Up Tomorrow enterre définitivement l’alias The Weeknd. Dense (22 titres) et traversé par une multitude d’influences, le disque demande du temps. Mais à chaque écoute, de nouveaux trésors émergent : « Wake Me Up », fusion ambitieuse entre « Thriller » et l’électro de Justice, «São Paulo » et ses accents funk brésiliens, ou encore la transition somptueuse entre « Baptized In Fear » et « Open Hearts ». Une fresque monumentale pour clore une discographie hors normes.
PinkPantheress – Fancy That
Maîtresse des formats courts, PinkPantheress livre avec Fancy That une mixtape aussi ludique qu’efficace. En 9 titres pour 20 minutes, elle recrée l’énergie d’un club à coups de drum’n’bass, de garage et de pop. Mention spéciale pour l’art du sampling, notamment « Dark & Long (Dark Train) » qui s’est glissé dans « Illegal ». Les morceaux semblent fouillis au premier abord, avant de s’incruster durablement dans l’esprit.
Sleep Token – Even In Arcadia
Even In Arcadia est un projet qui a mis du temps à s’installer dans mes préférés de l’année, tant le fantôme de l’album précédent, Take Me Back To Eden, planait sur mes attentes. Si tous les titres ne marquent pas durablement, certains suffisent largement à élever l’ensemble. « Gethsemane », en particulier, condense tout ce que Sleep Token sait faire de mieux : une écriture à vif et un mélange d’influences (math rock, midwest emo, r&b alternatif) parfaitement dosé, porté par une montée en puissance magistrale. Un voyage émotionnel à leur image.
Twenty One Pilots – Breach
Breach s’inscrit comme la suite de Clancy (2024), et surtout la fin d’un arc narratif construit par le duo pendant près d’une décennie. Le projet explore autant d’émotions que de registres… Résultat : un album riche et intense, qui fait écho aux anciens projets avec un message d’espoir : la boucle est bouclée.
King Princess – Girl Violence
King Princess nous livre un album plus cru, intime, sans compromis. Au cœur du projet : le chaos, la violence émotionnelle des relations queer, des ruptures amoureuses. Le single “RIP KP” donne le ton : Girl Violence s’annonce comme un renouveau pour l’artiste, qui transforme la douleur en force libératrice, cathartique et sensuelle.
Luvcat – Vicious Delicious
Avec Vicious Delicious, Luvcat confirme son ascension sur la scène alternative pop. Cet album nous plonge dans un univers sombre et glamour finement tissé autour de son esthétique cabaret gothique signature. Une écriture incisive et espiègles, des mélodies riches et envoûtantes… Finalement, l’album porte bien son nom : un projet aussi vicieux que délicieux.
Oklou – Choke Enough
Choke Enough séduit et intrigue grâce à des mélodies à la fois épurées et complexes, sublimées par la voix éthérée et délicate d’Oklou. L’album devient un laboratoire d’expérimentation où l’artiste explore des thématiques intimes, presque existentielles. Ce projet inédit lui donne enfin la visibilité qu’elle mérite.
Sierra Veins – In the Name of Blood
Quelques mois avant la sortie de son deuxième album, Sierra est devenue Sierra Veins pour mieux incarner son nouveau projet porteur du thème de l’évolution, de laisser derrière nous ce que nous avons été pour affirmer ouvertement qui nous somme au plus profond de nous. À travers les 9 titres d’In The Name Of Blood, Sierra Veins transforme les failles en victoires et offre à nos âmes torturées un point d’appui, entre force et fragilité, pour leur permettre de glisser vers l’acceptation de leurs incohérences.
Suzane – Millenium
Millenium, le troisième album de Suzane résonne comme une invitation à la bagarre tout en célébrant la vie, celle que nous voulons croquer à pleines dents. Deux hymnes se détachent particulièrement de ce magnifique album : Virile et Je t’accuse. Cette dernière, dénonçant les non-lieux trop fréquents de la justice face aux affaires d’agressions sexuelles, est devenue un réel acte militant et fédérateur, invitant de nombreuses personnes à oser témoigner de leur vécu.
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George Ka – Les rebords du monde
Accompagnée par Gaël Faye à l’occasion du Levi’s music Project 2019, George Ka s’est accordée quelques années pour confectionner Les rebords du monde (chronique), son premier album. Les jambes qui pendent par les rebords du monde, la jeune femme partage avec nous ses vertiges, ses effondrements, ses doutes et surtout de belles histoires et des tranches de vie qui nous incitent à saisir les instants de magie dans la vie de tous les jours.L
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Divine Shade – Fragments-Vol.1
Construit sur le thème de la renaissance à partir des griffures et des cendres laissées par un passé sombre, Fragments-Vol.1 (chronique), le premier album de Divine Shade nous emmène, à travers les ténèbres et les nuages noirs, le long d’un chemin tortueux au bout duquel nous toucherons de près la paix retrouvée.
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Rosalia – Lux
Pour un voyage de fin d’année entre flamenco, pop et orchestration moderne, on vous recommande Lux, le nouvel album de Rosalía. Treize langues racontent l’amour, la perte et le pardon avec une intensité rare et grâce à la voix unique de Rosalía. Un album qui se distingue par sa beauté et sa sincérité.
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Aya – Destinée
Aya Nakamura marque 2025 avec Destinée, son cinquième album composé de 18 titres. Elle y parle de ses histoires d’amour, de ruptures et de ses expériences personnelles. Plusieurs collaborations apportent des couleurs différentes, sans jamais effacer sa signature. Un bijou qui se retrouve dans notre top de l’année pour son énergie, sa sincérité et sa capacité à faire ressentir de vraies émotions.
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Zaz – Sains et saufs
En septembre 2025, Zaz revenait avec Sains et saufs, un album profondément personnel dans lequel chaque titre raconte ses émotions, ses blessures et sa force retrouvée. Les chansons comme « Au pays des merveilles » ou « Que des liens » sont bouleversantes. On le recommande pour l’émotion et la chaleur qu’il dégage à chaque écoute. Un disque essentiel, qui mérite pleinement sa place dans notre top 2025.
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Marie-Flore – Ex Æquo
Ex Æquo confirme que Marie-Flore sait parler d’amour comme personne. Sa voix touche là où ça fait vrai, et ses textes restent longtemps en tête. Sorti au mois d’avril, cet opus est un petit uppercut émotionnel, entre lucidité, ironie et tendresse. Un disque à écouter, réécouter, et à mettre en haut de notre top 2025.
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Savanah – Désillusions
Sorti le 7 novembre 2025, Désillusions est un album intime où la mélancolie devient douce et réconfortante. La voix de Savanah suspend le temps sur des arrangements planants. On le recommande pour se laisser envelopper et se sentir un peu moins seul(e). Un petit bijou intime qui reste longtemps en tête et dans le cœur.
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Hayley Williams – Ego Death At A Bachelorette Party
La chanteuse du groupe de rock américain Paramore, Hayley Williams a sorti son deuxième album solo : Ego Death At A Barchelorette Party. Un album, intime, doux, puissant, touchant. Le meilleur de l’année à mon goût. Une liberté, des textes prenants et surtout : la voix percutante de Hayley Williams. Comment rester insensible face à ce chef d’œuvre ? L’album s’ouvre sur l’incroyable « Ice In My OJ » qui pose les bases. L’enchaînement avec « Glum » et « Kill Me » reste mémorable. Des sons entraînant avec des sonorité rock/folk entêtantes. Le meilleur dans tout cela ? La chanson qui clôture cet album : « Parachute« . Une chanson très intime pour Hayley Williams qui retrace sa vie amoureuse. Des mots prenants, une émotion dans la voix palpable. L’album qu’il ne fallait pas louper !
Yungblud – Idols
Le rockeur britannique Yungblud est revenu cette année avec son nouvel album Idols. Truffé de références rock : des Rolling Stones à U2 en passant par Queen ou encore Black Sabbath, ils sont tous encrés dans l’âme (et le style musical) de Yungblud. Des textes prennants, poignants, sensibles, et sincères. La beauté et la douceur de cet album sont les racines de Idols. L’album se nomme Idols, hommage à ses idoles, tout comme l’entièreté de l’œuvre. Les guitares, la voix, les batteries, les chœurs vont réchauffer votre cœur et vous plonger dans une nostalgie sans nom. Retour en arrière où vous étiez en voiture avec vos parents, à écouter les titres qui ont bercé leur jeunesse. Idols est ce sentiment de douce mélancolie.
Djo – The Crux
Joe Keery, aka Djo de son nom d’artiste, nous as offert un des albums de l’année avec The Crux. Pop, innovateur, doux, Djo nous offre une pépite musicale. Des airs de The Police, U2, dans de nombreux titres. Les titres phares de l’album sont (à mon gout), « Basic Being Basic » ou encore « Delete Ya » qui sont clairement les titres à écouter EN BOUCLE sur cet album. Dansant, bien écrits, entetants et rythmés, tous les titres forment un tout essentiel à votre bibliothèque musicale ! The Crux est un essentiel à garder et réécouter sans fin.
Silly Boy Blue – Goodbye Matters
Silly Boy Blue nous a offert un EP touchant et doux avec Goodbye Matters. Un dernier hommage, un dernier adieu à un ami décédé. Affronter la mort, la perte d’un être cher en musique. Les étapes du deuil, une partie rude de la vie racontée et musicalisée avec tendresse et douleur. Les chansons s’enchaînent en nous offrant une dimension touchante, prenante et triste. Un EP essentiel pour toutes les personnes en deuil et en souffrance. Silly Boy Blue nous offre un voyage à nous en briser le cœur mais aussi à doucement le recoller. L’EP nous offre une douceur dans les mots et les notes. Tendresse, amour, douleur et douceur sont les maîtres mots de cet opus.
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