Les peintures de Nina Chanel Abney capturent l’énergie et les tensions qui secouent notre époque marquée par un flux sans hiérarchie de vraies et fausses informations, par des abus de pouvoir et par des questionnements sur le genre et les identités.
« les artistes ont le droit de faire ce qu’ils veulent, alors pourquoi ne pas se servir de cette licence créative pour repousser les frontières? C’est ce que l’art devrait faire : déstabiliser, mais de manière positive. Quel que soit le sujet d’une peinture, mon but est de la laisser suffisamment neutre afin que tous les points de vue puissent y être représentés. C’est en ce sens que j’ai commencé à créer des figure où l’on peine à dire s’il s’agit d’un homme ou d’une femme; dont le sujet ne peut se résumer à des labels : la peinture ne livre aucune histoire arrêtée.»
Invitée pour le première fois dans une institution française, l’artiste s’empare d’une succession de murs encastrés dans l’architecture du Palais de Tokyo pour y peindre des fresques évoquant les notions de désir, d’exploitation, de domination et d’oppression, et rendant notamment hommage à Saartjie Baartman, femme sud-africaine exploitée et exhibée dans des spectacles en Europe au début du XIXème siècle puis disséquée à sa mort.
Ces compostions réalisées à l’aide de pochoirs sont empreintes de l’héritage des cartoons satiriques des années 1930, des enseignes des coiffeurs peintes à la main en Afrique du Sud ou encore des émoticônes, ces formes simplifiées qui traduisent nos émotions 2.0.
Hot To Trot. Not by Nina Chanel Abney
Palais de Tokyo
Tous les jours de 12h à minuit, sauf le mardi.