Nous avons eu un aparté avec Henry le 6 décembre dernier, quelques minutes après sa prestation au théâtre du vieux Saint-Etienne à Rennes, dans le cadre de la dernière édition des Bars en Trans où elle était programmée.
Ce n’est un secret pour personne, il fait très souvent friquet en Bretagne et encore plus dans cette ancienne église transformée en théâtre, qui n’a rien perdu de son âme d’antan. J’ai rendez-vous avec Audrey Henry (oh pardon, elle se fait désormais appeler Henry), juste après le concert plein d’émotion qu’elle vient de livrer sur la scène de ce même théâtre. Je la retrouve près du bar, après quelques échanges par sms devant le concert du jeune boyz band Fantômes. Direction les backstages où on espère avoir un de tranquillité, nous sommes vite rattrapés par quelques personne qui ont bien aimé sa prestation et tiennent à le faire savoir. Elle prend le temps de leur répondre, pendant moi je prends le temps de repenser à son parcours.
Henry a sorti son premier EP cinq titres « Noka Paradise » le 27 mars 2019, dans lequel est extrait son single « All Models Are Wrong » qui a lui seul,résume assez bien son univers. Un univers que Henry, chanteuse multi-instrumentiste, nous invite à découvrirquinze ansaprès avoir fait ses armes dans des groupes de rock ou d’électro, à l’image des Naive New Beaters (chant et à la basse) et plus récemment aux côtés de Jeanne Added (claviers, chant, percussions).

Il est justement question de Jeanne Added lorsque nous reprenons le parcours et que je cherche à savoir si elle est déjà venue aux Bars en Trans, elle se souvient justement avoir joué pour cette dernière ici à Rennes. Lorsqu’elle était en résidence il y a deux ans aux Trans Musicales, à l’image d’une Lous and the Yakuza cette année ? Elle ne se souvient plus exactement, avec tous les concerts qu’elle fait les trois dernières années, c’est un peu le bordel dans sa tête.
Comme c’est un peu le bordel dans nos tympans, avec la musique de Fantômes qui nous parviens brouillement jusque dans les loges où nous nous sommes exilés. C’était la 4ème fois qu’elle jouait en solo ce soir, les retours ont été plutôt satisfaisant, mais elle ne veut pas considérer cela comme acquis. Tout comme la scénographie de ses concerts est appelé à évoluer « je pense que pour l’instant ça va rester ainsi, mais j’aimerais bien peut-être un peu plus de lumière, on peut rajouter des instruments, ça peut changer… » déclare-t-elle emmitouflé dans son pull, le sourire en coin, faisant retomber la timidité qui semblait s’installer.
Elle me propose un verre, je jette un coup d’œil à celui que j’ai ramené, il est à moitié vide, je décline la proposition, elle insiste, mais face à longue nuit qui m’attend au parc expo, je persiste dans mon refus. Et on rigole avant de trouver la meilleure position pour pouvoir s’entendre, face au concert qui redouble d’intensité en fond sonore.
Welcome To Noka Paradise
En mars dernier sortait ton premier EP « Noka Paradise » pourquoi l’avoir intitulé ainsi ?
Henry : Noka c’est un surnom que j’avais quand j’ai commencé à faire de la musique ado, j’ai passé quelques années à paris dans un petit studio de 15 m, rue du paradis. C’était au moment où je me suis dit que je pourrais commencer à travailler ce projet, c’était un peu genre les débuts, je ne me souviens même plus
Ça fait quelques temps que je suis vraiment à fond dans l’électro.
Henry
C’est un univers résolument rock que tu nous offres, c’est un choix ? Où tu suis la tendance ?
Henry : Dans ma vie j’ai passé 15 années à étudier de la musique la classique, quinze années à faire du rock dans des groupes, pas mal de basses et d’autres choses aussi. Là ça fait quelques temps que je suis vraiment à fond dans l’électro, je voulais que l’EP suive un peu les traces de ce que j’ai fait les dix dernières années. Oui en rock finalement C’est important pour moi que ce soit un vrai batteur qui joue en studio. Les premiers concerts du projet je l’ai fait avec un batteur, parce que pour moi il fallait qu’il y ait cette trace-là, que la transition se face en douceur. En fait j’adore l’électro, je pense que j’évolue vraiment vers ça. Oui c’était un choix, et maintenant ça va être vraiment un choix d’aller vers plus Electro.
Et l’anglais aussi c’était un choix ?
Henry : Oui parce que j’ai beaucoup chanté en français pendant les années et puis à un moment donné, j’ai eu envie de voyager un peu plus que d’habitude avec ma musique. J’ai arrêté de chanter en français, j’ai appris à parler très bien anglais, d’ailleurs j’apprends encore parce qu’on n’a jamais fini d’apprendre. Et pour chanter en anglais exprès, j’avais envie de faire autre chose, l’idée c’est d’évoluer tout le temps, de rester en mouvement. C’était un vrai choix
Je ne voulais pas chanter en anglais sans savoir très bien parler anglais.
Henry
Tu es totalement bilingue ?
Henry : Je ne sais pas si on peut dire ça, tant que tu n’as pas passé 40 ans dans un pays, tu vas toujours trouver quelqu’un qui te sort une expression et tu vas bugler. Je ne voulais pas chanter en anglais sans savoir très bien parler anglais, j’ai passé trois années à vraiment le bosser.
Ça été difficile de choisir les 5 morceaux du EP ?
Henry : J’en ai fait plein et j’ai eu un complice en studio (Frédéric Vectol, réalisateur et coproducteur du projet) qui m’a aidé à choisir et puis ça été très facile.
All Models are wrong, c’est un peu du vécu ?
Henry : Il y’a toujours un peu de vécu à l’intérieur forcément, j’ai passé beaucoup de temps à faire du punk, à l’’écouter, j’aime vraiment ce mouvement, ça me fascine et puis finalement on fait ce qu’on veut, il n’y a pas de modèle.
Ça a toujours été un choix de m’exprimer à travers la musique et le chant c’est ce qu’il y a de plus primitif, naturel je dirai.
Henry
Tu savais que tu allais embrasser cette voie ?
Henry : J’ai toujours fait beaucoup d’instruments à côté, j’ai toujours aimé la musique en général. C’est tellement fascinant. La dernière chose très différente que j’ai fait, c’est que pendant plusieurs mois j’ai travaillé des tablons. On a passé beaucoup de temps ensemble, à un moment donné, pour vraiment se mettre dans la musique indienne il faut arrêter tout le reste et ça dans ma vie ce n’est pas possible, puisque j’ai quand même une culture Electro et rock. Ça a toujours été un choix de m’exprimer à travers la musique et le chant c’est ce qu’il y a de plus primitif, naturel je dirai.
Et ta route l’as trouvé avec Road ?
Henry : Je pense que je vais passer ma vie à la chercher.
Pourquoi ?
Henry : Parce que c’est le travail d’une vie que de trouver la bonne route, tu ne sais jamais si les choix que tu fais sont les bons, tu suis ton cœur, ton instinct
Tu as toujours suivi ton cœur ?
Henry : Plutôt ça
A quand ton prochain clip ?
Henry : J’aimerais bien début 2020, ça serait cool.
Ça sera lequel où tu ne veux pas le dire ?
Henry Si si je peux le dire, ça sera Well
Est-ce que pour chaque titre de l’EP il y aura un clip ?
Henry : J’aimerais bien, mais je ne suis pas sûr d’avoir le budget (elle rigole). Pour le prochain j’aimerais bien faire un clip pour chaque titre.
Et qu’est-ce qui t’occupe actuellement ?
Henry : Je prépare mes nouvelles compos et j’essaie de travailler mon live le plus possible, pour que ce soit mieux et que je puisse en faire plein tout le temps
Est-ce que tu es sur la voie d’un album ?
Henry : J’aimerais bien
Ou un prochain EP ?
Henry : Je ne sais pas trop ce que les gens attendent musicalement et comme je ne sais pas, j’en fait un peu à ma tête. (On rigole)
La scène qui te fait rêver ?
Henry : Toutes, 365 dates dans l’année c’est bien.
Tu auras la force de faire 365 dates à l’année ?
Henry : Bah oui, carrément et avec plaisir
A quand ton prochain show ?
Henry : Je ne sais plus, parce que là je vais faire pas mal de studios sur les prochaines semaines, donc il y a des choses qui vont arriver vers mars 2020.
Je prends congé d’Henry au même moment que le duo Fantômes achève son concert sur scène, j’ai le temps de les féliciter de m’avoir (rendu l’interview inaudible) mis une claque tout à l’heure avec la maitrise de leurs instruments.