Dans son premier EP Paradis disponible ce 29 mai, Joseph Truflandier aka Mont Joseph raconte avec ses mots, les étapes d’une rupture amoureuse dont il a du mal à faire le deuil. Il a bien voulu nous en dire plus au cours d’une interview à découvrir ci-dessous.

Les différentes étapes du deuil amoureux, Mont Joseph en sait quelque chose. Son premier projet en est la preuve auditive qu’il n’est jamais aisé de dire adieu à un amour qu’on croyait éternel. Quel autre nom que celui de Paradis pour porter le deuil de cet ex qu’on croyait être « l’homme du moment » ? La sensibilité d’un jeune garçon à fleur de peau est perceptible au fond de cette voix qui semble lui dire « Reste tranquille », un horizon coloré t’attend.

C’est loin d’être La Lettre à Elise, la célèbre pièce de piano composée par Beethoven, mais les textes de Mont Joseph forment la symphonie d’un requiem pas comme les autres. Dolce Baci joue sur la mélancolie de ce moment, un hommage à peine voilé à cette romance dont il faudra se défaire avant que L’hiver n’arrive.

Hello Joseph, merci de répondre à nos questions depuis ton lieu de confinement. Comment tu gères ce repos un peu particulier ?

Mont Joseph : C’est très difficile de trouver sa place : comment se donner une consistance, un destin, face à quelque chose d’aussi global et englobant ? Je n’arrive pas très bien à saisir ce que je fais, ce que je suis, et où je devrais aller.

La crise sanitaire actuelle n’a pas changé tes plans vu que ton EP sort toujours le 29 mai prochain. Tu n’as pas succombé à la tentation de repousser la sortie comme certains artistes ont pu le faire ?

Mont Joseph : Mon équipe et moi-même avons travaillé près d’un an pour ce projet et nous avons hâte que tout le monde puisse l’écouter. C’est important de le sortir pour pouvoir continuer à créer et ne pas stagner sur quelque chose qui nous occupe et continuera à nous occuper encore longtemps. Sortir le projet ça donne une petite idée de là où on va, et pendant ces temps compliqués c’est important de garder une direction.

Pour commencer, tu as rajouter « Mont » devant ton prénom pour obtenir ton nom de scène. On sait que ce n’est pas souvent aisé à définir, comment tu t’y es pris ?

Mont Joseph : « mont » fait référence à une montagne, plus précisément le Mont Kailash, et qui m’a été associé. Il a les même caractéristiques que mon prénom Joseph. Il vient nourrir l’idée qu’on vient à moi pour que j’accomplisse quelque chose d’efficace, voire de matériel. Joseph était charpentier, Kailash abrite Shiva…

Ton premier EP Paradis qui sera disponible fin mai revient sur l’histoire d’amour avec ton ex jusqu’à la rupture. C’était essentiel pour toi d’en parler dans ton premier projet ?

Mont Joseph : Je ne vous cache pas que ça aurait été plus aisé de chanter l’amour plutôt que la soumission à l’autre et le désespoir. Sur la longueur, c’est éreintant d’avoir à revivre ce qu’on essaye d’accepter. Je pense que mes mots peuvent parler à de nombreuses personnes, et c’est ça qui me tient, l’envie de partager l’expérience, aussi difficile soit-elle.

Pour toi, cette relation représentait une sorte de “Paradis” avant que tout ne s’effondre ?

Mont Joseph : tout à fait, un absolu qui n’avait pas d’autre finalité qu’un bonheur constant et un partage infini. Seule la mort aurait pu y mettre un terme. Heureusement que ça n’a pas été le cas… ! Tout est devenu beaucoup trop violent et rapide aujourd’hui pour qu’on puisse mourir d’amour.

Tu te mets à nu dans ton nouveau single « Dolce Baci » où tu as justement du mal à faire le deuil de cette relation en déterrant une tête sculptée en bordure de plage. Est-ce encore le cas aujourd’hui ?

Mont Joseph : Heureusement que non 🙂 Mais l’histoire persiste à exister, presque malgré moi…

Rome représentera toujours pour toi cette histoire douloureuse ou alors tu détaches l’homme de son œuvre ?

Mont Joseph : Je suis retourné à Rome en juillet 2019 pour tourner un court métrage dans le cadre du Pigneto film festival, revenir sur les traces du passé c’est toujours délicat, de la nostalgie mêlée à de l’angoisse..

Pourquoi vouloir faire le deuil d’un amour qu’on a du mal à oublier ? N’est-ce pas se mentir à soi-même ?

Mont Joseph : Pour arriver à vivre ce que l’on a à vivre, on ne peut pas rester enfermé dans les possibilités du passé. Je pense que c’est important, non pas d’oublier, mais d’accepter. Le deuil c’est accepter.

Est-ce que tu as eu des nouvelles de la personne en question, comme c’est souvent le cas pour certains à la sortie de l’EP ?

Mont Joseph : Ah c’est marrant, je n’y avais pas pensé ! Je n’ai aucune nouvelle, je pense qu’il ne connaît même pas l’existence de ce projet.

Qui se cache derrière « l’homme du moment » ? Ou plutôt à qui décernerais-tu le titre de « l’homme du moment » aujourd’hui ?

Mont Joseph : L’homme du moment, c’est un hommage à l’éphémère compliqué, à la passion du fantasme, à la clarté d’esprit de mon ami Antoine.

Quels sont les artistes ou groupes qui t’inspirent ?

Mont Joseph : Grouper, Bohren & der club of gore, Tenniscoats, Julia holter, Jay Glass Dub, Aisha Devi… La musique qui m’inspire n’a pas de paroles compréhensibles pour moi. C’est un bain auditif, une sensation.
Etrangement, le silence, pendant ce confinement, ne m’a pas beaucoup inspiré, mais je sais qu’il m’est nécessaire.

Trois mois après la sortie de ton premier single « L’hiver arrive », est-ce qu’on peut qu’il a passé l’hiver ? Quel bilan fais-tu de l’accueil réservé à ce dernier avec le recul ?

Mont Joseph : Je suis content de voir que nous construisons le mythe Mont Joseph, petit à petit, chaque sortie joue comme une pierre rajoutée à l’édifice.

Tu prévois quelque chose pour le sortie de l’EP ? Même si l’horizon paraît encore assombri ?

Mont Joseph : Un clip fait par l’artiste Meriam Lakhssassi devrait sortir courant juin pour mettre en image « reste tranquille« 

Plus d’infos

Paradis, le premier EP de Mont Joseph disponible le 29 mai sur toutes les plateformes.

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