En collaboration avec la Tate au Royaume-Uni, le musée Jacquemart-André à paris présente une rétrospective de William Turner Jusqu’au 11 janvier 2021.
Pour voir les œuvres de William Turner, il faut aller en Angleterre où elles sont presque toutes. C’est pourquoi une exposition en France est toujours un événement. Quatre ans après l’exposition qui ouvrait le nouvel Hôtel de Caumont à Aix-En-Provence, une nouvelle occasion d’admirer ce peintre a lieu à l’Hôtel Jacquemart-André à Paris.

L’image de l’artiste maudit est un poncif de l’Histoire de l’art. Le grand poète, le grand peintre serait un voyant annonçant l’avenir. Ses contemporains seraient incapables de reconnaître son génie et de comprendre son oeuvre. Rimbaud ou Van Gogh mourants misérables, la reconnaissance après sa mort de Cézanne, celle tardive de Monet après des années de vache enragée, autant d’images qui confortent cette impression qu’un artiste doit nécessairement passer par une phase de misère pour être un vrai artiste.
Turner est l’antithèse de ce concept. Il nait en 1775, fils d’un pauvre barbier de Covent Garden. En 1796, à 21 ans, il expose à la Royal Academy. Rapidement, il vend bien ses toiles. En 1804, il a sa propre galerie pour exposer ses œuvres et les vendre. Il les vend suffisamment bien pour pouvoir en garder une grande partie pour lui et éventuellement racheter certaines de ses œuvres quand elles passent dans une salle des ventes.

Et en même temps, il ne cesse d’innover. Il utilise la toile blanche au lieu d’un fond noir, il expérimente de nouveaux pigments. Il est le maillon incontournable entre Le Lorrain et Monet. Il annonce l’abstraction dans ses tableaux mythologiques et ses esquisses. Travailleur infatigable. Il part chaque été pour trouver des nouveaux paysages à dessiner, et passe la saison froide à faire ses grandes toiles et ses aquarelles définitives.
A sa mort, fortune faite, il lègue 120 000 livres pour les artistes nécessiteux (ce don fut annulé à la demande des membres de sa famille). Il fait don de toutes les œuvres qu’il a gardé à la Nation. Les centaines de toiles et les milliers d’esquisses, de dessins, d’aquarelle remplissent les musées londoniens.

C’est une partie de ce legs que nous pouvons voir à Jacquemart-André. Une dizaine de peintures à l’huile, et une soixantaine d’aquarelle sont exposées. Vous pourrez les voir jusqu’au 11 janvier 2021.
Plus d’infos
« Turner, peintures et aquarelles » au musée Jacquemart-André à paris jusqu’au 11 janvier 2021, tous les jours de 10h à 18h.
Les entrées sont limitées et il faut réserver avant sur leur site.