Axel Deval est en concert pour quatre soirs au Théâtre la Croisée des Chemins. Retour sur la deuxième date de la série : le samedi 17 octobre dernier, premier soir du couvre-feu parisien, à 18h. Deux autres représentations sont prévues les samedis 24 et 31 octobre, même heure, même endroit.

« Par chance à 18h », pour reprendre les mots exacts d’Axel Deval lors d’une intervention entre deux chansons. Oui, une chance inouïe, un cadeau du ciel, alors que, quelques jours plus tôt, notre Président annonçait la mise en place d’un couvre feu Parisien à partir 21h. En ces temps tumultueux, prévoir un concert relève du suspense le plus intense, le maintien de celui-ci m’emplit d’une euphorie démesurée. Paris, ce n’est pas à côté de chez moi. Y aller pour un concert, je dis souvent : « Je ne le ferai plus », mais parfois, je le fais quand-même. Par exemple, quand j’aime beaucoup un artiste et que l’occasion ne se présente pas de le voir sur une scène plus proche de chez moi, comme c’est le cas ce soir.

Le Théâtre la Croisée des Chemins est vraiment intimiste, on se sent comme dans un petit cocon, si ça se trouve, en sortant, je serai devenue un papillon. J’aime ressentir les gens autour de moi, on ne se connait pas, mais on va vibrer ensemble. Tout le monde porte un masque, les mains sont décapées au gel hydroalcoolique, l’anxiété est restée à l’extérieur, derrière la porte. Je savoure la légère tension qui règne en attendant le début du concert.

Axel Deval en live au Théâtre de la croisée des chemins le 17.10.20

Les premiers accords de guitare acoustique résonnent un peu avant l’apparition d’Axel sur scène, il est rapidement rejoint par Mathieu à la basse. « Tes zones d’ombre »,(titre disponible en vidéo acoustique de confinement sur Facebook et Instagram) ouvre le set. Douce et sombre à la fois, elle reflète ce que j’aime chez cet artiste : un certain contraste, quelque part entre le réconfort et la mélancolie. Après quelques chansons, arrivent la pétillante Mathilde et son alto.

Le trio ainsi formé, nous enveloppe dans un nuage de réconfort et d’apaisement. Bien que nommé « Transgénèse », du nom du dernier album d’Axel Deval, le spectacle propose une majorité de chansons qui ne sont encore sur aucun disque. Ça tombe bien, j’adore les surprises ! De la douce et mélancolique « Océane » à « Panique sur l’occident », morceau plus critique et philosophique, les émotions varient comme les différentes couleurs de lumière qui baignent la scène. Mon coup de cœur « nouveau titre » ce soir se porte sur « Pandémie », morceau plus rock, à l’écoute duquel il nous est justement permis d’oublier qu’on en vit une en ce moment.

Axel Deval en live au Théâtre de la croisée des chemins le 17.10.20

Quel plaisir aussi, de redécouvrir en live, les titres des deux premiers albums. Au fil du temps et des scènes, le chant et même la structure des chansons ont évolué. La voix d’Axel est plus posée, elle calme, apaise sur la poésie de « Funambule », interpelle sur « De l’homme à la femme », remue les tripes sur « Mon ange bizarre », qui reste, à mon sens, le moment de grâce de cette soirée.

Le public est calme et attentif, un peu timide sur les bords comme moi. L’enthousiasme grandit gentiment, les interventions d’Axel entre les chansons sont si spontanées que l’on entend les gens sourire derrière leurs masques. Il aime contextualiser ses chansons, et nous apprécions connaitre son état d’esprit, ses modes de créations, ses inspirations…

Le concert s’achève sur de longs applaudissements qui nous valent un très joli « Le bonheur est imparfait » en guise de rappel. Titre bien nommé pour conclure ce moment de bonheur auquel on ne pourra reprocher que sa durée un peu courte à notre goût.