L’auteur compositeur interprète et producteur parisien Pierre-Alain Grégoire aka Agape, nous a confié quelques mots autour de son 2ème EP Tsunami

Du haut de son jeune âge, le parisien Agape a plusieurs flèches à son arc, auteur compositeur interprète et producteur, il vient de dévoiler son nouvel EP Tsunami, porté par le single futuriste “On ne vit qu’une fois“. Après un premier EP Nuage, dévoilé en 2019, l’artiste se fait témoin de son époque et il nous propose de faire un pas de coté, dans un monde où le fictif prend le dessus sur le réel.

Influencé par des artistes contemporains ou des personnages loufoques à l’image de Donald Trump, le jeune artiste nous expose dans ce nouveau projet, sa vision d’un monde où il faut savoir se détacher de ce qui ne contribue pas à notre épanouissement. Nous l’avons rencontré à cette occasion pour une interview Tsunami.

Agape (c): Aurelie
Agape (c): Aurelie

Et si on commençait par une petite présentation pour nos lecteurs ? Qui est Agape ?

Je m’appelle Pierre-Alain, je vis à Paris depuis une quinzaine d’années, et la musique m’occupe depuis une dizaine d’entre elles. Le projet Agape est arrivé avec l’envie d’écrire des textes en français, autour de 2016.

D’où vient le pseudo Agape ? 

Il y a plusieurs angles, d’abord c’est surtout un jeu avec mes initiales et il y a aussi cette image d’un grand banquet où tout le monde se retrouve pour passer un moment fort. Dans ma tête ça se traduit dans les concerts par exemple.

Pourquoi avoir intitulé ton nouvel EP « Tsunami » ?

Tsunami c’est le premier titre de la période qui a donné cet EP.  J’ai eu l’impression de passer un cap à la fois dans la narration et dans l’esthétique vis à vis de mes morceaux précédents. Il a posé les bases des couleurs que j’ai souhaité explorer avec ce disque.

Agape - Tsunami
Agape – Tsunami

La période actuelle n’est pas propice aux concerts et autres événements, comment fais-tu pour garder le lien avec ton public ?

Pour moi le lien existe surtout lorsque l’émotion se vit dans un espace et un temps en commun. Les réseaux sont hyper pratiques pour rendre nos vies plus efficaces, mais la notion de lien me semble assez floue dans ce contexte. Je n’arrive pas à me concentrer ou à ressentir l’intensité d’un moment sur insta, la connexion aux choses disparaît dès que le pouce glisse sur l’image ou la discussion suivante. Pour le moment, je garde surtout le lien avec les gens que j’arrive à voir !

As-tu réellement peur du vide ou c’est une métaphore ?

Quand j’écris j’essaye de faire un pas de côté par rapport à mon vécu et je vais m’inspirer des gens ou des histoires que je connais, pour adopter un autre point de vue. En l’occurrence il y a plusieurs manières de redouter le vide : au bord d’une falaise, devant son frigo, face à un miroir, etc. Je n’ai pas de position fixée par rapport à ça.

Comment des personnages comme Donald Trump peuvent-ils t’influencer dans ton processus créatif ?

J’ai un schéma assez naïf dans la tête, selon lequel chaque jour est un nouveau pas vers le progrès, c’est le mythe que j’ai retenu depuis l’école. Des personnages comme lui prouvent que cette histoire a aussi un parfum de fake-news. Vis-à-vis de la création, je crois qu’en général l’influence se situe entre ce qui nous fait du bien et ce qui nous heurte ; le bonbon et le bâton. C’est le contraste qui en ressort qui m’intéresse.

Le 4 février dernier, pour accompagner la sortie de ton nouvel EP, tu as dévoilé le clip de « On ne vit qu’une fois ». On imagine que la crise sanitaire et les mesures de confinement y sont pour beaucoup…

Hé oui, à la fois j’ai écrit le morceau durant le premier confinement et le clip date du second ; on est en plein dans l’œil du cyclone. Thibaut et Naïma, les réalisateurs, ont voulu aborder cette actualité avec leur regard plein de sensibilité, ce qui donne ce film à la fois onirique et réaliste.

Pourquoi avoir mis en images une histoire d’amour entre deux femmes dans ce clip ?

L’idée des réalisateurs était de montrer une histoire d’amour dans une époque de gestes barrière. Je crois que le genre des personnages importe peu au fond, c’est un thème universel.

Y’a t’il une collaboration de prévue avec les artistes que tu produis ?

Pour le moment j’essaye surtout de dessiner de nouveaux paysages. Je cherche des couleurs, des espaces, des mélanges nouveaux. C’est une phase qui me servira à la fois dans mon projet mais aussi ailleurs !

Sous quelle casquette es-tu le plus à l’aise ? Celle de producteur ou celle de musicien ?

A mes yeux l’un ne va pas sans l’autre, je suis tout seul sur la conception des morceaux pour Agape, et dans ce cas on peut vite commencer à tourner en rond. Quand je travaille comme producteur c’est tout à fait différent, les chansons existent déjà et il s’agit de s’adapter au propos et aux envies de la personne avec qui je travaille. La routine se retrouve explosée et je dois sortir de ma zone de confort. C’est hyper stimulant artistiquement et humainement évidemment. Je vois ces deux métiers comme un cercle vertueux, l’un nourrit l’autre sans perte d’énergie.

Dans ton premier EP « Nuage », il était question d’errances de la vie et de quête d’identité. Deux ans plus tard, est-ce que tu as enfin pu trouver un sens à ta vie ?

Toujours pas ! Mais au fond, cette quête peut vite devenir assez vaine : quand on pense que c’est un moteur, c’est aussi un paralysant puissant ; il ne faut pas se noyer dans la métaphysique J’ai surtout envie de faire des choses. Chaque jour existe dans ce but, on verra bien ce que ça signifie plus tard.

As-tu déjà prévu quelque chose pour quand sonnera la reprise ?

Je préfère ne pas considérer l’époque actuelle comme une pause ou un blocage. Effectivement en mars dernier c’était la stupeur, on a sauté quelques marches d’un coup, mais c’est bon j’ai pu dormir la dessus. La reprise elle est déjà là, elle dépend de ces choses que l’on peut faire, que l’on veut faire. Si on attend des nouvelles de l’horloge parlante, on n’est pas sortis d’affaires.

Plus d’infos

Tsunami, le nouvel EP d’Agape est disponible sur toutes les plateformes.

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