Avec des têtes d’affiche comme Laylow, Juliette Armanet, Vitalic, ou encore Disiz, le festival les 3 Éléphants a attiré près de 32.000 personnes pour sa 25e édition du 18 au 22 mai dernier. Une réussite après deux années minées par la crise sanitaire.

Après deux éditions perturbées par la crise sanitaire, le festival les 3 Elephants, premier grand événement musical de la Mayenne, était heureux de retrouver ses couleurs printanières du 18 au 22 mai dernier, afin de célébrer dignement son 25e anniversaire dans les conditions classiques d’avant crise. Durant cinq jours, La ville de Laval a vibré au rythme de son festival chéri avec près d’une quinzaine de représentations et spectacles de rue un peu partout, où le public a répondu présent pour marquer cette édition de retrouvailles.

Si le vendredi matin la météo s’est montrée capricieuse, le soleil a répondu présent dans l’après-midi même s’il ne fallait pas trop se découvrir d’un poil en fin de soirée. La programmation musicale très éclectique, a permis au public pluri générationnel et familial de profiter de la fête dans un cadre bucolique sur la Place Hercé en plein cœur du centre ville de Laval. Retour sur les deux soirées du 20 et 22 mai.

Pas besoin d’aval pour démarrer la fête

Le site de la Place Hercé ouvre ses portes à 18h pour la première des deux soirées prévues ici. Devant l’entrée, on ne se bouscule pas encore, mais on peut déjà apercevoir les plus téméraires, amoureux des premières places. A droite de l’entrée, on tombe sur la grande scène où Bianca Costa est chargée de lancer les hostilités devant une foule clairsemée, mais très vivante. C’est sur cette même scène que se succèderont les différentes têtes d’affiches de cette édition.

Au fond de la place se trouve la salle polyvalente où une autre scène dénommée l’Arène a été installée. C’est d’ailleurs sur cette dernière que les rennais de Gwendoline ont sévis le dernier soir en livrant une prestation punk pleine d’autodérision. Dans le jardin de la Perrine, se trouve la petite scène où la chanteuse canadienne d’origine afro-colombienne Lido Piementa a une drôle de façon à elle de nous souhaiter la bienvenue à Laval, « is dont smell shit like Paris… », avant de nous servir sa chanson coup de point contre son gouvernement et de conclure par les seuls mots qu’elle maîtrise en français « Merci, baguette, bibliothèque, croissant… ». On retrouvera Brö le lendemain sur cette même scène, pour danser sur son dernier succès « Le pire c’est que je comprends ».

La jeunesse choyée

« Est-ce qu’il y a des week-ends lovers ce soir ? Des gens qui n’aiment que le week-end ? Alors week-end lovons » lance Disiz à l’adresse de la foule, le vendredi en début de soirée. Le rappeur est heureux d’être de retour en festival, lui qui s’est fait discret ses derniers années, et il n’est pas revenu les mains vides, puisqu’il ramène avec lui les textes de son dernier album Amour. Sa collaboration avec Damso a ravi les fans, l’ex La Peste ne « pète (plus) les plombs », aujourd’hui c’est quelqu’un de mature et ça lui va tellement bien.

Ils n’étaient pas 3 éléphants, mais tout un troupeau d’à peu près 6.000 âmes le samedi en fin d’après-midi. La soirée affiche complète avec une programmation rnb alléchante faisant la part belle à la jeunesse. Si le rappeur La fève a eu quelques soucis techniques durant sa prestation, Laylow quant à lui a fait sensation avec son Show XXL.

Il faut dire que le nouveau phénomène du rap était très attendu par le jeune public après le show impressionnant qu’il a livré lors de ses deux Bercy en mars. A peine rentré sur scène perché sur une estrade, que des milliers de smartphones se déclenchent dans le public, suivi des premières évacuations. Le show sera à la hauteur de la réputation de cette fauve au génie créatif détonnant, qui n’a pas fini de nous surprendre.

A peine remis de la tornade Laylow qu’il faut enchaîner avec la folie Guy2bezbar dont on a la chance d’assister au 3e show depuis le début de sa tournée des festivals. Le rappeur parisien dont la date à la Cigale le 30 septembre prochain affiche complet, sera la cerise sur le gâteau que constitue cette soirée dont beaucoup s’en souviendront et regrettent presque que ce soit déjà la fin.

Disco pop et électro house

Juliette Armanet a le souffle coupé à la fin de son spectacle tout feu tout flamme de plus d’une heure sur la grande scène. Elle a tout donné et promet de se remettre au sport pour nous en mettre plein la vue la prochaine fois. Mais elle peut être fière d’elle. Six mois après la sortie de son dernier disque, la nouvelle reine du disco a mis du « boom boom baby » dans le cœur du public en le titillant, installée derrière son piano. Avant de se fondre dans une tenue pailletée en forme de grande boule à facettes pour « Brûler le feu » et faire danser le public sur « Le dernier jour du disco ».

Le samedi tard dans la soirée, le public a eu droit au show exceptionnel du maître de l’electro français Vitalic, qui fête ses 20 ans de carrière et la sortie de son cinquième album « Dissidænce ». Un moment énergique digne des raves party durant lequel le producteur a su réconcilier les genres entre pop, rock, techno et disco punk… bref une folle ambiance dont au sortie on avait encore de l’énergie à revendre.

Et ça tombait plutôt bien, puisque tout le monde s’est dirigé, tel une seule personne, vers l’Arène où avait lieu le dernier show, celui du Dombrance. Le producteur français a tenu un meeting politico-électronique où il a exposé tous les pants de son programme de nouvelle République Électronique avec lequel il compte réconcilier les français avec la danse. Une fin de soirée en apothéose entre « Poutou », « Fillon » ou encore le général « De Gaulle ».

A tous les freaks du freaky club

Voilà un club qui a ravi les festivaliers en manque de discothèques ces derniers temps, situé dans un coin du jardin de la Perrine, il a tenu les noctambules éveillés jusque tard dans la nuit avec son ambiance disco. Une ambiance qu’on retrouve également au bar des copains situé derrière la salle polyvalente et où la fête s’est prolongée jusqu’au petit matin, entre bénévoles et professionnels accrédités.

Après cinq jours de fête entre concerts et spectacles de rue, le festival Les 3 Elephants à Laval a réuni près de 32.000 spectateurs, 10.000 pour la partie payante et 22.000 pour la partie gratuite en plein cœur de la ville. Un chiffre en baisse par rapport à son édition de 2019 qui avait attirée 36.000 spectateurs, mais que tout le monde qualifient de réussite et d’encourageant, après deux années minées par la crise sanitaire. L’association Poc Pok organisatrice de l’événement, travaille déjà sur la prochaine édition qui aura lieu du 19 au 14 mai 2023 et nul doute qu’un nouveau record de participation sera atteint.