Prose claire-obscure, mélancolie électro portée par des cordes & instruments symphoniques, « Etendard » hisse fièrement la personnalité de son auteur compositeur et interprète UssaR, dans une quête humaine et amoureuse fougueuse. Rencontre

Le sentiment d’être entre-deux eaux, l’ambivalence floue et à la fois si perceptible, l’avez vous déjà éprouvé ou le vivez vous actuellement ? Ritournelle partagée artistiquement par UssaR & son nouvel album « Étendard », phénomène musical de ce printemps 2023, les accords symphoniques & électroniques de front dans une guerre toute à la fois intérieure, sur treize titres à la vocation réparatrice, revancharde dans une sensibilité exacerbée. Un clair obscur émotionnel partagé lors d’un échange bouillonnant avec celui, qui entre coups reçus et donnés en rythme, chemine désormais sur sa propre voie, porté par des idéaux loin de l’utopie. UssaR aime son époque paradoxalement & passionnément, d’une ardeur viscérale et orchestrale, anesthésiant en cadence les blessures du passé, du présent, pour un futur dansant. On redresse son cœur avec panache à l’écoute d’un opus personnel attachant d’universalité, embrasant de vie et de perspectives nouvelles.

Visuel du single « Étendard« 

« […] Entre un avenir tout tracé, sécurisant mais paradoxalement enfermant dans le droit, j’ai préféré l’imprévisibilité de l’artistique […] », et il a plutôt bien agi UssaR, de son vrai patronyme Emmanuel Trouvé, en laissant la musique le happer corps & âme. D’abord pianiste & producteur de l’ombre pour de grands noms (Charlélie Couture, Youssoupha, Léonie Pernet, Mademoiselle K …), celui qui jongle d’abord entre cours de finances publiques trouve sa voi(x) sur des boucles éléctro, enchaînant les compositions bouleversantes et frontales car « j’aime déconcerter voire troubler les repères de celles & ceux qui m’écoutent » explique-t-il.

Tiraillé par ses émotions & projets ambivalents, Emmanuel Trouvé fait le choix d’assumer frontalement ce parcours d’auteur compositeur qui s’offre à lui , en endossant le rôle d’interprète jouteur révolté … et amoureux d’absolu. « UssaR, un nom de scène batailleur, comme le combat que je mène contre moi-même, pour des valeurs & des idéaux qui je pense, se doivent de s’inscrire dans une musicalité et temporalité contemporaine ». Et draper d’une noirceur poétique recherchée les épreuves de l’existence, entre tristesse, violence et déclaration amoureuse ardente, les claviers s’emballant en chœur sur les tonalités chaudes et graves de UssaR.

En témoigne l’ambigu titre « Étendard » éponyme à l’album paru ce 09/02, à l’assaut de nos playlist dans une grâce folle, sublimée des cordes d’Arthur Simonini « mon frère de son, celui qui a su donner sa noblesse à des titres que j’aurais de prime abord délaissé… ». Mais pas seulement. Car UssaR en fin stratège et orfèvre des sonorités galopantes, sait s’entourer d’artisans producteurs éclectiques, surprenants, doués comme Victor Bocard. On frôle l’embardée émotionnelle sur « Ford », deuxième extrait d’ « Etendard », fougue d’un homme qui sait faire vrombir le dance floor sans omettre jamais ce lumineux romantisme qui le caractérise.

Approche singulière et frontale de celui qui s’inspire d’épreuves personnelles pour en chanter une lumineuse épopée, « Etendard » titre de l’album éponyme d’UssaR, & sorti ce 09/02 invite à dépoussiérer les idées que l’on se fait de l’homme d’aujourd’hui… Sans jamais se départir d’un élégant romantisme. (Lien chaîne YouTube officielle de UssaR )

Projet longuement mûri à l’ombre des studios, des confinements contraints et d’une solitude choisie, « Étendard » livre une vision inédite du genre masculin en 2023, « celui qui a besoin d’explorer des facettes souvent tues de sa sensibilité, dans une interprétation volontairement débrouillée des codes jusqu’ici connus de la majorité ». UssaR joue de l’hybridation des ses influences, de ses expériences personnelles, chagrines ou plus solaires, de ses origines latines, pour insuffler un nouveau tempo à la musique d’auteur, déroutante à l’envie « et ainsi permettre à chacun une libre appropriation de mes mélodies, en abordant le virage délicat des enjeux sociétaux que nous traversons tous ».

Hisser le drapeau d’un nouvel univers donc, rebattre les cartes par des samples où s’entrechoquent les notes implorantes du piano classique face aux machines modernes, la sensualité douce amère du poète UssaR faisant le reste, combattive et touchante, armée pour se défendre sur scène avec justesse. L’occasion lui en sera donnée très prochainement avec une tournée en préparation dans les prochains mois, mais pour l’heure « Etendard » bravera dès ce 31 mars les platines des mélomanes avertis, de par son visuel rouge & noir, ténébreux de mélancolie, férocement addictif dans ses treize titres ciselés comme un joyau organique.

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