Chaque fin de semaine, la rédaction de Phenixwebtv.com vous propose de découvrir les nouveaux clips qui font actuellement la Une.

Théodora (ft. Guy2bezbar) – Pay!

Quelques jours après son passage remarquée au Printemps de Bourges, Théodora dévoile un nouveau visage de sa pop éclatante, plus directe, plus mordante, avec « Pay ». En s’associant à Guy2Bezbar, elle fusionne son sens de la mélodie à une énergie brute, ancrée dans le rap parisien. Le morceau claque par son refrain entêtant et son beat ciselé, porté par une attitude frondeuse et affirmée. C’est un titre qui sent l’émancipation, l’ironie et la maîtrise, parfaitement calibré pour faire danser tout en affirmant une posture.

Le clip, comme souvent chez Théodora, soigne l’image autant que le fond. Tourné dans une pièce immense où l’absurde flirte avec l’esthétique, le décor devient un terrain de jeu visuel entre montagnes d’oreillers, tenues extravagantes, lumière qui éclate dans tous les coins. Chaque plan semble pensé pour marquer la rétine. L’univers est pop, mais sans mièvrerie, c’est stylé, drôle, habité. Et surtout, ça confirme ce que beaucoup pensent déjà, Théodora a tout pour devenir incontournable.

EloiRugir/Moteur

Éloi dévoile « Rugir / Moteur », un diptyque sonore où se croisent fureur intérieure et élan vital. La première partie, « Rugir », explose dans un cri retenu trop longtemps, une énergie frontale, presque primitive, portée par une voix trafiquée qui refuse de se lisser. « Moteur », plus introspectif, s’apparente à une lente ascension, une course vers soi-même où les textures électroniques se font plus fluides, presque liquides. Ces deux volets racontent la transformation, la brûlure, le mouvement permanent d’un corps et d’un esprit en friction avec leur époque.

À l’image du son, la vidéo de « Rugir / Moteur » carbure à l’excès et au chaos organisé. Conçue comme un grand collage numérique à base d’images glanées, de fragments d’archives et de codes informatiques, elle revendique fièrement son esthétique lo-fi. Ici, le 144p devient une signature visuelle, un geste artistique à part entière. Tout s’enchaîne à une vitesse folle, chaque plan est une micro-fenêtre dans l’univers mouvant de Blast., projet auquel Éloi s’imbrique avec une liberté totale. On ne regarde pas vraiment ce clip, on y plonge, balloté par la vitesse et l’intensité, comme dans une boucle qui ne cesse de muter.

La reine garçonLâche

 La Reine Garçon nous offre la vidéo de « Lâche », une chanson qui touche au plus intime tout en portant une portée politique. Floé, moitié du duo, y met en mots la douleur d’une transformation qui ne tient pas seulement du corps, mais du regard que les autres y posent. On sent dans ce morceau une écriture frontale et viscérale, portée par une voix qui vacille entre fragilité et force. Le refrain résonne comme un cri retenu trop longtemps, une façon de prendre enfin sa place. C’est un titre qui ne cherche pas à plaire, mais à dire, coûte que coûte.

Le clip, signé Camille Ducellier, évite les métaphores faciles pour aller droit au but. Brûler son ancien permis de conduire, tacher de sang un drapeau LGBT, des images qui ne cherchent pas la douceur, mais l’urgence. Le montage presque documentaire, épouse la sincérité du morceau. Pas de fiction, juste des fragments de vérité mis bout à bout, sur lesquels on peut lire une volonté de ne plus baisser les yeux.

The DougVestiaire

Troisième extrait de son projet à venir, « Vestiaire » poursuit la plongée introspective amorcée par The Doug. Le morceau baigne dans une ambiance nocturne, portée par une production sobre et mélancolique qui colle parfaitement à la voix lasse du chanteur. Il y raconte l’envers du décor d’un barman en club, ce poste d’observation d’une humanité éméchée, pressée d’oublier. Les images sont brutes, les mots tombent sans détour, sous les néons et la sueur, une solitude persistante s’installe.

Le visualiser épouse cette même logique minimaliste. On y voit The Doug en pleine performance face à une caméra de surveillance, comme pris au piège d’un décor qu’il connaît par cœur. Le contraste est saisissant entre l’agitation de la foule qui danse et le regard calme, presque résigné, de l’artiste. Le baiser lancé à la caméra, juste avant qu’il quitte le cadre, sonne comme un adieu tendre à ce monde de nuit auquel il semble avoir tant donné.

DoppelhandelNos rêves

Doppelhandel nous plonge dans une ambiance synthwave 80’s avec « Nos Rêves », son nouveau single porté par des basses analogiques sidechainées et des arpèges en boucle hypnotique. La chanson alterne entre insouciance et mystère, sa voix aérienne et ses vocalises profondes tissant un univers sensoriel où la plage, l’eau salée et le sable blanc prennent vie. Les paroles révèlent une quête de rêve et d’évasion, tout en portant une teinte de mélancolie.

Le clip réalisé par Chiara Piemonte, chanteuse du groupe, et l’aide d’une IA, prend une direction visuelle très forte. Un coquillage énigmatique capte des voix mystérieuses avant que le liquide noir n’envahisse le décor, symbolisant l’obscurité qui ronge le rêve. Les éléments visuels s’entrelacent, des plages infinies, des escaliers sans fin et des paysages irréels, tout en accentuant la tension entre l’évasion et la dureté du réel. La palette de couleurs bleu et orange accentue ce fragile équilibre, où chaque pas vers l’ailleurs se heurte à une force invisible qui nous retient.

Monte CrystalBagheera

Ce 2 avril, Monte Crystal dévoilait son premier EP Côté Cour, accompagné du focus track animé « Bagheera ». Un extrait qui transporte l’auditeur dans une atmosphère douce et onirique, où la pop élégante se mêle à un groove subtil. Porté par une mélodie crépusculaire et un design sonore qui évolue sans cesse, ce nouveau titre évoque une sensation d’errance dans la nuit. Un voyage sensoriel oscillant entre calme et tension, avec une voix chantée en français qui apporte une touche de poésie à ce moment musical envoûtant.

Le clip animée, réalisée par Clara Mei Lin Liu, accompagne cette exploration sonore avec des visuels captivants qui traduisent parfaitement l’idée d’un monde en constante évolution. Fluide et détaillée, l’animation semble refléter la nature changeante du morceau, où chaque image se métamorphose, à l’instar de la musique. Que ce soit sous une tempête, dans les rues de la ville ou plongé dans l’obscurité, le visuel complète à merveille l’ambiance du titre, créant une immersion visuelle qui est à la hauteur de l’expérience sonore.

PaddangPredator

Paddang revient en pleine forme avec « Predator », un morceau aux guitares abrasives et aux nappes saturées qui plongent tête la première dans un psychédélisme brûlant. Sur près de six minutes, le trio toulousain développe un univers sonore dense, parfois inquiétant, toujours habité. L’obsession rythmique et la montée en tension progressive donnent à cette échappée rock un relief quasi cinématographique, comme une course contre la montre dans un désert rougeoyant.

Le clip, second extrait narratif de l’album Lost in Lizardland, à venir le 6 juin, pousse encore plus loin le délire post-apocalypse. On y suit un survivant traqué par des lézards mutants dans un monde ravagé, une métaphore à peine voilée de nos dérives industrielles. Le ton est pulp, les costumes faits maison, le grain volontairement sale, mais l’univers est tenu de bout en bout. Chaque plan alimente le mythe d’un monde en ruine, où la magie rôde encore dans les recoins. Une saga visuelle et sonore qui donne furieusement envie de connaître la suite.

Paul PrierThe Rush

Paul Prier poursuit son ascension solo en s’affranchissant des formats trop sages. Son single « The Rush » joue sur deux tableaux , d’un côté une pulsation pop qui tape droit au cœur et de l’autre côté une production élégante, nourrie d’influences électroniques à la croisée de Justice et Sébastien Tellier. Tout est millimétré sans perdre en spontanéité dans ce morceau qui évoque ce moment d’élan irrationnel, entre euphorie et perte de contrôle, que ce soit en amour, en fête ou en chute libre.

Le clip, lui, traduit cette idée d’extase empoisonnée dans un conte sensoriel étrange. Dans une forêt presque trop calme, Paul goûte à un fruit défendu et bascule immédiatement dans un délire organique. Le sang, la douleur, l’errance, chaque étape semble marquer une transformation irréversible. La lumière se fait clinique lorsqu’il entre dans cette machine à UV, ultime bascule d’un corps qui se mue. Marc Thomas capte l’étrangeté sans forcer, et laisse au malaise toute sa place. Une rêverie toxique, élégamment dérangeante.

Melina VlachosKano Traka

Connue jusqu’ici pour ses apparitions aux côtés d’autres artistes, Mélina Vlachos passe un nouveau cap et signe avec « Kano Traka » un premier single solo aussi personnel que fédérateur. Le morceau s’appuie sur une base rythmique entraînante, quelque part entre tradition grecque et club méditerranéen. Les inflexions du chant, très marquées, presque nasales, évoquent immédiatement les mélodies du laïko, mais la production de Dogan Poyraz injecte une énergie moderne qui fait bouger sans trahir l’héritage. C’est précis, sincère, et surtout dansant.

Pour accompagner cette déclaration d’intention, le clip prend la rue comme décor, la nuit comme scène. Captées par Eliott Lefeuvre, les images déploient une palette chaude et saturée, presque cinématographique. Melina y danse seule, habitée, dans un flou urbain où les néons caressent les murs et deviennent silhouettes. La simplicité du dispositif permet au corps et à la musique de s’exprimer librement, dans une ambiance nocturne aussi mélancolique que solaire.