Après « The Room », Mitty revient avec « Coming for you », un morceau traversé par la douceur, le doute et l’élan d’un retour. Une montée discrète pour cette artiste chez qui tout s’exprime sans hausser le ton.

Son dernier single « The Room », sorti le 25 avril, confirmait déjà ce qu’on pressentait, une écriture précise sans démonstration, une voix qui n’impose rien mais laisse l’émotion affleurer, libre. Depuis Rock en Seine en 2022, où elle s’est révélée aux yeux d’un public plus large, elle trace un chemin discret mais sûr, nourri de plusieurs années de piano et de chant, d’un travail de composition entamé très jeune, toujours en lien étroit avec deux amis musiciens.

À mi-chemin entre la pop, la soul et des textures plus électroniques, son univers se construit sans chercher l’étiquette, dans une volonté claire de rester fidèle à ce qui l’habite. « Coming for you » marque d’ailleurs la fin d’un cycle, puisqu’il s’agit de son dernier morceau en anglais avant une transition naturelle vers le français.

La tension en douceur

Au centre de ce nouveau chapitre, la pochette de « Coming for you » dit déjà beaucoup. Mitty y apparaît photographiée de haut, bras croisés sur un sweat à bandes, regard à demi fermé sous une casquette sombre, un sac jaune tranchant sur le fond blanc. On dirait qu’elle flotte, découpée dans un silence. Elle semble défier quelque chose sans agressivité, habitée par une tension calme, la même qu’on retrouve dans sa musique. L’image tient tête au vide, exactement comme le fait sa voix, sans élever le ton, mais sans reculer.

« Coming for you » prolonge cette tension. Le morceau s’ouvre doucement, presque sur la pointe des pieds, porté par une mélancolie qui ne bascule jamais dans le pathos. Il est question d’un retour vers quelqu’un, d’un attachement ancien, de ces sentiments qu’on croit maîtrisés mais qui reviennent sans prévenir. La production monte par paliers, sans effets de manche, jusqu’à une fin plus dense, plus affirmée, comme un cri retenu trop longtemps. Mitty avance sans modèle, sans chercher à plaire. Elle regarde en arrière, non pour s’y perdre, mais pour comprendre ce qui la pousse en avant.