Le weekend tant attendu arrive enfin, promettant d’achever l’édition 2025 de Rock en Seine en une célébration rock et punk avec les performances de Last Train, Fontaines DC et Queens of the Stone Age.
Pour autant, la journée du samedi se place en grande partie sous le signe du groove, peut-être pour nous ménager avant le grand final. Dabeull, accompagné d’une formation impressionnante comprenant instrumentistes et chanteurs, nous demande si nous aimons la funk. Nous acquiesçons tous et nous fusionnons en une foule unie qui danse au rythme de la basse, des synthés ou de la voix de Dabeull transformée par son talkbox.

Le samedi continue sur sa lancée mélodique avec Luidji que nous retrouvons sur la scène Revolut. Sans doute parce qu’il arrive à la fin de sa tournée, on sent que le rappeur s’amuse plus que d’habitude sur scène : il rigole avec le public, le laisse chanter des segments de « Foufoune Palace » ou « Gisèle », mais il n’oublie pas de délivrer des performances tantôt dynamiques pendant « Joueur 1 » avec la présence de Tuerie sur scène, tantôt sensibles pendant « Miskine ».

Nous repartons du côté de la grande scène pour nous laisser envoûter par la soul de Jorja Smith. Dès que les premières notes de son titre phare « Blue Lights » résonnent, nous sommes déjà conquis. Pendant son concert, pas d’artifices : quelques installations scéniques, des musiciens, mais une voix, une grande voix, qui nous berce et nous emporte. Les dernières minutes permettent néanmoins à Jorja Smith de prouver qu’elle sait aussi faire danser la foule, avec les titres « Be Honest » et « On My Mind ».

Et puis quand Justice arrive, le domaine Saint-Cloud plonge dans le noir et l’atmosphère bascule. Si nous avions déjà vu leur show au Sziget cette année, il n’en reste pas moins sacrément efficace. Dès que le set ouvre avec « Genesis », il est dur de résister à la transe qui menace de s’emparer de notre corps. Les arrangements apportés à des titres comme « Neverender » en featuring avec Tame Impala ou le mythique « Stress » ne font qu’intensifier notre allégresse. Et lorsque la soirée se termine avec les écrans diffusant en direct la sortie de scène du duo, nous en voulons encore, toujours.
Le dernier jour de Rock en Seine 2025 : quand ça déménage, ça déménage !
Justice n’est pas le seul groupe que nous recroisons lors de Rock en Seine, car nous avons le plaisir d’assister à une nouvelle performance de Last Train. Comme lors de leur précédente performance, la passion qui les anime sur scène est sans égal : ils alternent entre riffs vaporeux et lancinants et explosions écorchées, avant que Jean-Noël, le chanteur du groupe, s’adonne à son habituel bain de foule, jouant de la guitare tandis qu’il se fait transporter dans les airs par ses fans.

Toujours sur la scène Revolut, nous assistons ensuite au concert des Stereophonics, ce groupe gallois qui a bercé mon adolescence. Ce sont 30 ans de carrière qui défilent devant nos yeux, où les titres rock comme « Vegan Two Times », qui introduit le set, sont tout aussi efficaces que le joyeux « Have a Nice Day » ou le nostalgique « Maybe Tomorrow ».

Wallows
Après un Zénith sold out en octobre dernier, Wallows sont revenus enflammer la main stage de Rock en Seine. Une belle façon de clôturer la dernière journée du festival, mais aussi la dernière date de leur summer tour en Europe. Wallows nous a offert un set énergique comme il savent le faire, en commençant par un titre phare de leur dernier album Your Appartement. C’est sur le couplet de « Ok » que Dylan Minette tent le micro à son public, ainsi que le couplet de Clairo sur “Are You Bored Yet”. « J’ai toujours voulu jouer à ce festival » déclare le Dylan : c’est pari réussi ! Arrivés à la fin du set, les fans remarqueront l’absence du titre culte « These Days » qui a pourtant propulsé le groupe à l’époque.

Fontaines DC
Une énergie brute et des mélodies oniriques : Fontaines DC savent marquer les esprits. C’était l’un des groupes les plus attendus de cette dernière journée à Rock en Seine, comme en témoigne la floraison de t-shirts éponymes portés par le public.
Et une chose est sûre : ils n’auront déçu personne, avec un concert qui atteint largement nos attentes, si ce n’est plus. Les Fontaines DC clôtureront leur set avec deux titres phares de leur discographie : « I Love You » et « Starbuster ».
Côté politique ? La musique est politique : ce dimanche à Rock en Seine nous l’a bien prouvé. On pense directement à Kneecap et Fontaines DC, deux groupes irlandais également connus pour leurs revendications en faveur de la cause palestinienne, en affichant des messages politiques et des drapeaux palestiniens lors de leur concerts.
The Limiñanas
Cette dernière journée de Rock en Seine devient sportive : à peine le concert de Fontaines DC achevé, nous retournons rapidement du côté de la scène Revolut pour The Limiñanas, qui ont dévoilé le clip de « Shout » il y a quelques jours. Si le groupe s’est construit autour de deux membres principaux, Marie et Lionel, il est rejoint par un nombre impressionnant d’autres artistes, dont le guitariste des Fleshtones Keith Streng. C’est d’ailleurs ce dernier qui nous hypnotise en prenant le contrôle total de la scène avec ses acrobaties, guitare en main. Pendant leur concert, la voix joue un second rôle, laissant plutôt chaque instrument briller et résonner dans de longues envolées psychédéliques.






Queens of the Stone Age, le grand final
On est fin prêt pour le grand moment avec Queens of the Stone Age ! Dès le deuxième morceau, le groupe joue son morceau mythique « No One Knows » et toute la foule se retrouve en liesse, chantonnant avec des « palala ». Si la voix de Josh Homme se perd parfois parmi les riffs endiablés et les percussions puissantes, la setlist suffit largement à nous convaincre, surtout avec l’enchaînement « Make It With Chu »/« Go With The Flow » vers la fin du concert. « Make It With Chu », d’ailleurs, est dédié aux travailleurs des catacombes de Paris, lieu qui a accueilli un concert du groupe en 2025 et qui a donné naissance à un EP, Alive in the Catacombs. Queens of the Stone Age conclut cette édition avec « A Song For The Dead » et lorsque nous quittons le Domaine de Saint-Cloud, nous n’avons jamais été aussi heureux d’être en vie.

