Thérèse signe un détournement grinçant et jubilatoire du tube de Rihanna, transformé en hymne de lutte sociale où humour et virulence se mêlent dans un souffle revendicatif.
C’est à la Fête de l’Humanité en 2018 que nous avons croisé Thérèse pour la première fois, alors qu’elle était encore la moitié du duo La Vague. L’une de nos toutes premières interviews, et depuis un lien qui ne s’est jamais défait. La voir revenir quelques années plus tard sur ce même festival, lieu emblématique de lutte et de solidarité, pour y interpréter un titre écrit pour les 130 ans de la CGT, et extrait de l’album « La Lutte est belle« , résonne comme un symbole fort.
La lutte en musique
« The Rich Better Gimme Money », détournement ironique et mordant du célèbre tube de Rihanna, « Bitch Better Have My Money« , devient sous sa plume un hymne de lutte sociale, écrit avec Adam Carpels et Jules Minck. Mélange d’anglais et de français, le texte interpelle par son humour autant que par sa virulence, entre slogans scandés et punchlines jubilatoire. Une réécriture audacieuse et grinçante qui s’inscrit dans cette continuité, celle d’une artiste qui n’a jamais cessé d’affirmer son indépendance, son regard sur le monde et sa volonté de faire de la musique un terrain de lutte et de partage.
Dans le clip signé Marie-Laure Blancho, l’énergie du morceau prend une forme visuelle aussi radicale que symbolique. Tournée à Saint-Ouen, la vidéo montre Thérèse face à un homme en costume, ligoté et cagoulé, incarnation des puissants qu’elle interpelle. Entre danse, provocations et mise en scène suggestive, elle le maquille de force, lui arrache son masque et finit par lui crier au visage ce leitmotiv obsédant : « rends l’argent ! ». Les sous-titres qui défilent à l’écran ajoutent une dimension performative, renforçant le caractère à la fois politique et théâtral du titre.
Ce nouveau projet confirme la capacité de Thérèse à transformer la musique en espace de combat et de créativité. Fidèle à son parcours, elle trace une ligne claire, celle d’une artiste qui conjugue art et engagement, ironie et poésie, puissance scénique et sincérité. Cette réécriture est une claque politique, un cri festif et nécessaire, porté par une artiste qu’on est fier d’accompagner depuis ses débuts.
