Chaque fin de semaine, la rédaction de Phenixwebtv.com vous propose une sélection des nouveaux clips qui font l’actualité. Entre découvertes, coups de cœur et retours d’artistes confirmés, on vous embarque dans le meilleur de la création musicale en images.
Yael Naim – La fille pas cool
Yael Naim lève un nouveau voile sur son album Solaire avec « La Fille Pas Cool », un morceau né presque par accident, pendant une marche où elle se surprend à réfléchir à sa dépendance aux réseaux sociaux. La chanson, d’abord toute en retenue puis plus ample, accompagne un vrai moment de bascule personnelle. L’artiste raconte comment elle a dû regarder en face une part d’elle qu’elle avait longtemps préférée ignorer, tout comme cette lumière qu’elle rejetait parce qu’on en faisait une étiquette trop simpliste. Le titre devient une sorte de respiration et une invitation à s’assumer sans surjouer.
Bruno Corsini et Yael Naim imaginent une vidéo douce et poétique, où des petites filles apparaissent les unes après les autres, en écho direct au texte. Elles chantent, jouent, courent dans la neige ou sautent dans une piscine, chacune assumant sa propre façon d’être. Les images de Yael se glissent entre elles, presque comme si elle cherchait à se fondre parmi ces multiples versions d’elle-même. Le clip, sans mise en scène superflue, renvoie à cette idée centrale qu’on n’a pas besoin d’être « cool » pour exister pleinement, il suffit d’être vraie.
St Graal – Techno Boom Boom
St Graal prend le large avec « Techno Boom Boom », titre qui marque un virage plus affirmé après le premier EP Les extraordinaires histoires d’amour de St Graal. Ici, le jeune artiste troque la candeur adolescente pour un son plus brut et aventureux, mêlant kicks électroniques, guitares incisives et autotune audacieux. Le morceau respire la fête et la liberté, tout en conservant ce côté introspectif qui fait le charme de ses textes.
Le clip joue la carte de la spontanéité et du chaos contrôlé. Toute l’action se déroule autour et à l’intérieur d’une voiture, transformée en scène mobile pour une petite fête sur roues. St Graal chante face caméra, entouré de passagers qui fument, boivent et dansent. Les regards s’échangent, les téléphones filment, un couple s’embrasse à l’avant tandis que dehors, d’autres danseurs se joignent à la fête. La caméra circule entre l’intérieur et l’extérieur, captant les gestes, les rires et les grimaces, jusqu’à ce que la voiture s’arrête et que la fête continue autour du véhicule.
Anne Paceo – Remember
Anne Paceo poursuit l’élan d’Atlantis et bec l’extrait vidéo « Remember », un morceau instrumental qui attrape l’oreille sans jamais la brusquer. Ici, pas de voix : tout passe par le groove. La batterie flotte, les claviers dessinent un décor presque cinématographique, et l’ensemble avance comme un souvenir qui revient par vagues. C’est hypnotique, léger, et très sensoriel. Ça confirme ce talent rare qu’a l’artiste pour raconter des histoires sans mots, en laissant les textures et les mélodies faire le travail. Le titre se vit plus qu’il ne s’écoute, entre rêverie et pulsation douce.
Pour les images, la musicienne prend aussi les commandes. Le clip, qu’elle filme et monte elle-même, joue la carte de l’abstraction pure. À l’écran, des formes translucides bleutées dérivent dans le noir, proches de méduses ou de créatures marines. Elles apparaissent, se frôlent, se multiplient, donnant l’impression d’un monde vivant, lent et silencieux. Rien n’est figé ici, tout ondule, respire, se transforme. Un visuel abstrait et hypnotique, qui accompagne la musique sans la commenter, et laisse chacun projeter ses propres souvenirs.
Elephanz – I don’t wanna know
« I Don’t Wanna Know » marque le retour d’Elephanz avec une énergie qu’on n’avait pas ressentie depuis Time for a Change. Le duo rallume la mèche pop-électro qui a fait son identité avec des pulsations lumineuses, mélodies qui s’accrochent instantanément, et ce mélange particulier entre style enjoué et blessure intime. Car derrière le vernis dansant, le texte raconte un choc, celui d’un amour qui s’effrite et d’une vérité qu’on préférerait ne jamais entendre. Le morceau devient alors une sorte de fuite vers la lumière.
La vidéo mise sur un décor unique en prenant place dans un bowling un peu rétro, terrain de jeu parfait pour traduire l’errance du morceau. Les deux frères y traînent comme on tue le temps quand tout va trop vite dans la tête : on envoie une boule, on rate, on recommence. L’un chante casque sur les oreilles, l’autre lance ses quilles comme pour se vider la tête. Entre deux parties, ils s’installent autour d’une table, cocktails colorés à la main, regard un peu ailleurs. Les paroles surgissent en grands caractères blancs, comme des pensées qui s’imposent malgré soi. Un clip sans artifice, presque absurde par moments, qui joue justement sur cette manière désinvolte de cacher un cœur cabossé.
Nobe x Cerne – Le chant des corps
Pour clore leur EP du même nom, Nobe et Cerne dévoilent le clip de « Le chant des corps » qui ressemble davantage à une pièce de danse contemporaine qu’à une vidéo musicale classique. On pense immédiatement à l’univers de Rone & La Horde : un espace où les émotions se déplacent, se heurtent et se racontent sans un mot.
Le film s’ouvre dans une pièce encore marquée par une fête qui s’est mal terminée ou qui n’a simplement pas eu lieu. Une grande table en bois, des verres abandonnés, des confettis collés au sol, un gâteau… Et, de l’autre côté, une femme affalée sur un canapé, tête dans une main et verre dans l’autre. Tout semble dire que quelque chose s’est brisé. La musique, douce et aérienne, laisse ensuite place à un couple qui tente de se retrouver. Autour d’eux, trois danseurs deviennent les incarnations physiques de la colère, de la tristesse et de la honte, sur une chorégraphie signée Quentin Laporte (Opéra de Paris) qui transforme la pièce en terrain de bataille sensible. Les gestes remplacent les phrases, les corps prennent le relais là où les mots ne suffisent plus.
D’accord Simon – Morgane
Après l’élan inattendu de « Cigarette à la bouche », D’accord Simon revient avec « Morgane », une ballade pop qui glisse entre douceur et éclats plus nerveux. Le morceau parle de manque, de souvenirs qui collent à la peau, et navigue quelque part entre chanson française, rock anglais et psyché. C’est une chanson qui avance en apesanteur, comme si tout restait flottant autour de lui.
La vidéo joue justement sur cette sensation de suspension. On découvre Simon assis dans un coin d’une pièce vide, cigarette à la main, comme figé. Une autre scène le montre dans sa chambre, entouré de deux doubles de lui-même, comme si ses pensées prenaient corps. Ces allers-retours créent une atmosphère étrange, presque détachée. Puis on le retrouve dehors, basculant en arrière au ralenti, ou marchant en faisant de grands pas irréels. On le voit aussi étendu au milieu de ses instruments, puis dans son lit, guitare et ordinateur à portée de main. La tension monte peu à peu jusqu’à la dernière séquence, où il fracasse sa guitare au sol, comme si tout ce qui stagnait devait enfin exploser.
Clair (avec Philippe Katerine) – La langoustine
Clair s’aventure dans un univers à la fois drôle et délicat avec « La Langoustine », extrait de son EP Le Bestiair. Fidèle à l’écriture de Philippe Katerine, elle donne vie à une créature oubliée, entre humour et poésie culinaire. Le morceau, léger et enjoué, semble presque parler avec ses mains et ses yeux, dans un dialogue gourmand où la langoustine devient héroïne. C’est un jeu de rôle délicat : entre dégustation et petite scénette, la chanson devient un moment suspendu, simple mais charmant, qui fait sourire sans jamais être caricatural.
Le clip illustre parfaitement cette légèreté. Dans un restaurant calme, Clair et Katerine partagent un repas fait de langoustines et de complicité. Entre bouchées, verres de vin et petits gestes tendres, le duo explore une intimité délicieuse. On observe les échanges, les sourires, la gestuelle, presque une chorégraphie improvisée autour de la table. L’humour et la tendresse se mêlent, le tout filmé avec simplicité et chaleur, rendant le quotidien magique et drôle à la fois.
Coline Rio – Lettre à soi
Coline Rio poursuit son exploration de l’intime avec « Lettre à soi », une chanson qui sonne comme un tête-à-tête honnête avec elle-même. Cette seconde session live au studio Pigalle prolonge l’esprit de son album Maison, celui d’une pop douce, fragile, qui parle vrai. Dans cette version dépouillée, sa voix semble encore plus proche, presque chuchotée, comme si elle dévoilait ce qu’on dit d’habitude en silence. On y entend la volonté de se recentrer, de faire la paix avec soi, sans pathos mais avec une lucidité qui touche droit au cœur.
La session, filmée en noir et blanc par Jules Perennès, s’inscrit dans cette même simplicité. Le noir et blanc resserre l’attention sur l’essentiel : les visages, les gestes, la respiration du groupe. Coline commence debout, micro à la main, se laissant porter par le jeu de ses musiciens avant de rejoindre son piano. À partir de là, tout se recentre. Le cadre se fait plus intime, presque suspendu, comme si le décor s’effaçait pour laisser place à la chanson seule. Une parenthèse douce, captée avec justesse.
Daysy – Tempête
Avant de célébrer la sortie de son nouvel album Joli Rêve, vendredi dernier à Les Étoiles à Paris, Daysy a dévoilé l’extrait vidéo « Tempête ». La chanson, pop et solaire, révèle tout le charme de l’artiste et capte immédiatement l’attention. Les paroles et la mélodie jouent sur le contraste entre calme et frénésie, comme un vent qui se lève doucement avant d’emporter tout sur son passage. L’artiste y impose sa signature, ce mélange de sensibilité et de maîtrise vocale qui fait d’elle l’une des compositrices les plus demandées du moment.
Le clip illustre cette énergie avec simplicité et force. Face caméra, Daysy alterne entre plans serrés sur son visage et plans larges où elle s’épanouit cheveux au vent, bras ouverts, emportée par la chanson. Assise ou debout, chantant ou dansant, elle occupe l’espace avec naturel, chaque geste soulignant la tension et la liberté que suggère le titre. Le montage fluide, presque aérien, donne l’impression de la voir traverser littéralement la tempête, à travers un ballet pop qui fait respirer la chanson.
Onaïsa – La Terre est pleine
Onaïsa propose avec « La Terre est pleine » une balade pop délicate, où douceur et mélancolie se mêlent à une rêverie lumineuse. Inspiré du Petit Prince, le titre utilise la métaphore de l’espace et de la perte pour évoquer l’émerveillement et l’introspection. Les guitares et synthés planants soutiennent la voix douce de l’artiste, donnant au morceau une impression de flottement et d’infini.
Le clip, entièrement animé par Onaïsa, traduit visuellement cette poésie. Des mains qui s’ouvrent, des bouches qui se renvoient des boules de neige et des fleurs en suspension créent un univers tendre et imagé. La vidéo se conclut sur une silhouette féminine assise près d’une grande fenêtre, observant la lune tandis qu’un papillon vient se poser sur elle. Une œuvre qui enveloppe le spectateur dans un cocon poétique et contemplatif, fidèle à l’atmosphère aérienne du morceau.
Cabadzi – La fable
Cabadzi met les pieds dans le vif du sujet avec La Fable, un titre où la douceur apparente du piano initial contraste avec la gravité des paroles : « J’ai peur de la police ». Le duo y capte la fragilité et l’inquiétude de notre époque, entre tensions sociales et perte de repères. La voix oscille entre calme et urgence, jusqu’à exploser dans un refrain garage-rock brûlant, incarnant ce mélange de lucidité et de colère contenue. La chanson devient un observatoire poétique et politique, une fable contemporaine où se joue le dialogue impossible.
Le clip, signé Marian Landrieve, joue sur le noir et blanc et l’alternance entre réalité et animation. Le duo apparaît dans un espace épuré, presque clinique, avec leurs instruments. Parfois assis, parfois debout, ils chantent, jouent du piano, de la guitare et de la batterie. Les images restent minimalistes mais puissantes : tout tourne autour de l’énergie qu’ils dégagent, le duo seul face à son art, à la fois fragile et incandescent. Une mise en scène sobre qui laisse respirer la musique et la tension du texte.
Komodor – Raise your hands
Komodor continue de durcir le ton avec « Raise Your Hands », qui sonne comme un cri collectif, taillé pour la scène, mais chargé d’une gravité nouvelle. Le groupe breton y canalise son énergie rock habituelle pour en faire un véritable morceau de résistance : refuser la soumission, rester debout, affirmer sa liberté coûte que coûte. Les guitares sont tendues, le rythme martèle, et le refrain s’impose comme un slogan fédérateur. Troisième extrait d’un album attendu en 2026, le titre confirme que le groupe ne se contente plus de faire transpirer les murs, il veut aussi faire réfléchir.
Côté images, le visualizer joue la carte de l’inquiétante étrangeté. Un homme gît sur une table, seul son visage est visible, entouré d’objets presque rituels : chandeliers, cage à oiseau, pigeons figés. Deux mains rouges reposent devant lui, s’animent parfois, comme guidées par une force obscure. À l’arrière-plan, son visage surgit en grand, baigné de rouge ou de bleu, renforçant cette sensation d’enfermement et de tension. Une mise en scène minimale mais dérangeante, qui transforme le morceau en incantation sombre, entre contrôle et révolte.
Louis Arlette – Ganesha
Louis Arlette ouvre un nouveau chapitre avec « Ganesha », extrait de Maestà, album charnière où il pousse encore plus loin son goût pour les hybridations. Désormais en trio, il installe un groove précis, presque hypnotique, porté par des beats secs et une formule machines-basse-guitare redoutablement efficace. Fidèle à son ADN, Louis Arlette relie passé et présent, sacré et club, en puisant dans la mythologie hindoue une énergie joyeuse et libératrice. Ganesha devient alors moins un récit qu’un état de transe, élégant et terriblement contemporain.
Le clip joue cette dimension rituelle sans la figer. Des corps torse nu, coiffés de masques d’éléphant, se font face puis dansent dans une pénombre traversée de fumée. Les images alternent entre gestes musicaux (mains sur la guitare, sur le piano, silhouettes des musiciens) et ces figures animales qui évoluent entre ombre et lumière. Rien de narratif au sens classique, tout repose sur le mouvement, le rythme, la répétition. Une célébration visuelle presque abstraite, où le sacré se glisse dans l’électrique et où la danse devient offrande.
Jeancristophe – Comment les gens rient
Jeancristophe clôt son album Que sombrent les hommes avec « Comme les gens rient », un morceau foisonnant où se mêlent cordes, guitares, orgue Hammond et fanfare. La composition monte en intensité jusqu’à un bouquet final à la fois exubérant et troublant, où un Lacrymosa revisité par une foule en liesse se transforme en chaos jubilatoire. Entre euphorie et mélancolie, Jeancristophe offre une coda qui illustre parfaitement ce qu’il appelle son « optimisme triste », ce mélange unique de joie et d’émotion suspendue.
Le clip de neuf minutes, signé Aurore Froissart, prend des allures de court-métrage nocturne. Kris, personnage mutique et solitaire, traverse la ville fumant cigarette sur cigarette, évitant les regards et les rires qui semblent la poursuivre. Des visions d’un pantin inquiétant surgissent au fil des lampadaires et des phares, instillant un sentiment d’oppression croissante. Entre errance urbaine et images oniriques, la vidéo transforme le morceau en expérience immersive où la musique et le cinéma se répondent pour capturer cette étrange beauté entre inquiétude et célébration.
Coeur Kaiju – Coeur Kaiju
Cœur Kaiju revient à l’essentiel en dépouillant sa chanson de ses habits pop-funk d’origine. Cette nouvelle version acoustique met l’écriture au premier plan, dans une veine plus folk, douce et légèrement mélancolique. Le morceau gagne en fragilité ce qu’il perd en groove, et laisse apparaître une nostalgie “nouvelle vague” assumée. Pensée comme un cadeau après une année bien remplie, cette relecture intime répond aussi à une attente du public, habitué à entendre cette version en live. Une manière simple et sincère de refermer un premier chapitre sans le figer.
La vidéo prolonge cette idée de retour à l’essence. Sur une plage déserte, un personnage vêtu d’une combinaison rouge, cœur géant dans le dos, avance lentement face à la mer. Il installe un chevalet, peint le paysage, repousse un chien trop curieux, s’applique. Le tableau qu’il réalise le représente lui-même, cœur apparent, face à l’horizon. Puis il s’en va, laissant l’œuvre derrière lui, comme une trace. Un clip silencieux et symbolique, qui parle de création, de mise à nu et de ce qu’on choisit de laisser après soi.
Sinjin – Je le savoir
Sinjin conclut sa série Une partie de l’histoire avec « Je le savais », un titre qui mêle mélancolie et contemplation, comme un dernier souffle avant de tourner la page. La chanson navigue entre intimité et rêverie, portée par une atmosphère à la fois douce et immersive, où l’on sent le poids des souvenirs et des moments laissés derrière soi.
Le clip en 3D, réalisé par Benjamin Peltier, transforme cette nostalgie en voyage visuel. La caméra s’attarde d’abord sur une fenêtre où voguent des nuages, avant de plonger dans une pièce sombre où un homme se réveille sur son canapé. Il fixe un tableau représentant une plage et des palmiers, et l’animation nous emmène littéralement à l’intérieur de ce paysage. L’homme explore la plage, marche sur le ponton, prend un bateau et disparaît à l’horizon. À la fin, la perspective revient à la pièce initiale, comme un rappel que ces escapades poétiques ne sont que des fragments de mémoire et de rêve. Un clip contemplatif, simple et élégant, où le temps semble se suspendre.
