Pour notre dernier concert de l’année, nous étions à l’Accor Arena pour assister à la consécration de Monsieur Nov. Une soirée intense, portée par l’émotion, les invités et un public en communion.
Avant d’investir l’Accor Arena, Monsieur Nov a patiemment construit une trajectoire solide dans le paysage R&B français. De Love Therapy (2023) à son dernier album, dont sont extraits « Polaroïd », « Papillons » ou encore « Quand vient la nuit 2 », l’artiste a affirmé une écriture intime, nourrie de romances, de failles et de résilience. Le Trianon, l’Olympia puis le Zénith de Paris ont marqué les étapes de cette ascension, jusqu’à cette date à l’Accor Arena, symbole d’un cap important dans sa carrière.

Une Arena déjà conquise
Nous arrivons peu avant 21h. Les premières parties sont déjà passées : un groupe de karaoké ainsi que le rappeur Blynk, croisé récemment aux Bars en Trans. La salle n’affiche pas complet, mais se remplit largement aux trois quarts. Autour de nous, les discussions vont bon train, certains parient déjà sur les invités à venir. Les fans sont là, fidèles, impatients. À 21h22 précises, les lumières s’éteignent et la scène vire au rouge. Les musiciens s’installent de part et d’autre d’un large escalier central : guitare, batterie, claviers, basse. Trois choristes prennent place à l’avant, micros sur pieds.
La scénographie interpelle immédiatement. Un immense cœur lumineux, structure métallique cerclée de LED rouges, encadre l’escalier. En fond, deux écrans verticaux diffusent des visuels organiques rougeoyants, tandis que le nom Nov, scindé en deux, apparaît à l’arrière. Une épaisse fumée s’échappe du centre, sous le cœur. Monsieur Nov apparaît, debout derrière son micro, vêtu d’une veste bleue. Il ouvre le concert avec « Polaroïd ». Des flammes jaillissent régulièrement à l’avant de la scène, accentuant la dramaturgie. Après deux titres, il s’avance sur la scène en forme de T. Les cris montent immédiatement des gradins et de la fosse.
Sur « Papillons », les lumières virent au bleu. Les écrans se parent de papillons et de fleurs, alternant avec des images de l’artiste. L’atmosphère se fait plus douce et Monsieur Nov s’adresse alors à son public : « Vous ne savez pas à quel point je suis fier d’être là. Vous vous êtes faits beaux pour moi… Vous connaissez ma vie, il y a des hauts et des bas. Dans ces moments-là, celui qui m’a donné de la force, c’était vous. Il y a deux ans, on faisait le Trianon. Puis l’Olympia, le Zénith… et ce soir, l’Accor Arena. » Il retrouve ensuite l’escalier central, entouré de danseurs et danseuses. Le show prend encore de l’ampleur.

Une pléiade d’invités
Les invités se succèdent tout au long de la soirée. Blink le rejoint sur « Valentina ». Devant nous, un groupe de fans reprend chaque parole, devenant même une aide précieuse pour identifier certains titres. « Est-ce qu’il y a des cœurs de pirate dans la salle ? Pleurez avec moi », lance-t-il avant « Cœur de pirate », sublimé par la présence de Tania au violon, particulièrement émouvante. Viennent ensuite « Ce que tu m’as fait », puis Warren Saada, Joé Dwèt Filé sur « Essaie encore », et Wejdene pour le sensuel « Ton love », raccompagnée dans un moment presque cinématographique.
Surprise générale lorsqu’il entame « Aïcha » de Singuila. Au milieu du morceau, il glisse : « Si seulement Singuila pouvait être là… » La salle explose lorsque Singuila descend les escaliers pour chanter avec lui. Sur « Trop Fresh », la communion est totale. Les paroles s’affichent sur les écrans pour ceux, comme nous, qui découvrent le titre. Monsieur Nov s’assoit ensuite sur les marches pour interpréter « Pardonne-moi », confession à cœur ouvert.
Après un interlude instrumental, il revient dans une nouvelle tenue (veste noire sans manches, pantalon noir, lunettes de soleil), pour un second souffle. Lisandro Cuxi déclenche l’hystérie sur « Reviens ». Suit une session piano épurée, en noir et blanc, entouré de son pianiste et de trois musiciennes. RSKO rejoint ensuite l’artiste sur « Please », avant l’un des moments forts de la soirée : Josman, son rappeur préféré, sur « Dernier je t’aime ». Franglish clôt la liste des invités avec « À toi »
Une fin en apothéose
Monsieur Nov descend ensuite dans la fosse pour communier avec son public. Puis vient le final. Sur « Quand vient la nuit 2 », le public chante les trente premières secondes a cappella. Assis sur les marches, l’artiste écoute, visiblement ému, avant de demander à recommencer. Les téléphones s’allument, la salle entière chante, des confettis rouges tombent sur la scène. Il termine guitare en main, remercie son public et ses équipes.
Il est 23h33 lorsque le rappeur quitte la scène de l’Accor Arena, sous un tonnerre d’applaudissements, après une soirée généreuse, sincère, qui confirme qu’il a définitivement changé de dimension.
