Originaire du Cotentin de parents riches paysans, Jean-François Millet a su rester en marge de sa classe sociale.
La peinture deviendra son “dada” et le rendra célèbre notamment avec son chef-d’œuvre “l’angélus”
Millet avant millet
Millet débute son apprentissage à Cherbourg dans les ateliers des peintres Dumoucel et Langlois et surtout dans les salles du musée Thomas henry, avant de passer quelques mois dans l’atelier de Paul Delaroche.
Autoportrait
Il cherche sa voie et demeure partagé tant dans le choix de ses sujets, hésitant entre l’histoire, la mythologie et le sensuel, que dans ses références à Boucher ou Fragonard, leCorrège ou Diaz ou encore Poussin, le maître vénéré.
Rustique
Fils de paysans, Millet a observé avec acuité profonde le monde paysan au travail ou au repos dans le moindre de ses gestes. De cette observation est né l’essentiel de son œuvre, dessiné ou peint.
Le vanneur
C’est ainsi que les grandes figures du Vanneur, du Semeur, de l’homme à la houe, ou des glaneuses ou été perçues toute de suite comme des types sociaux, des “synthèses” et que de ce fait, leur titre a évolué très vite: un vanneur est devenu le Vanneur, Des Glaneuses est devenu Les Glaneuses, Un Homme s’appuyant sur sa houe est devenu l’Homme à la houe.
L’homme à la houe
Intime
Millet regarde, observe, observe encore et laisse les images s’imprégner en lui avant de les traduire par le crayon sur le papier ou par le pinceau sur la toile.
La bergère
Dans ce travail, le quotidien et sa part d’intimité tiennent une place privilégiée.
La tricoteuse
Il observe sans les déranger et comme à distance les jeunes filles qu’il voit tricoter, se baigner, sommeiller, tricoter, innocentes et naturelles.
Il aime aussi peindre les femmes, mères et épouses occupées aux tâches traditionnelles de la maison.
La bectée
Biblique?
Dès son plus jeune âge Millet fréquente la bible et les textes saints. Ses amis affirment l’avoir souvent vu feuilleter une bible dans son atelier. Est ce pour autant que son œuvre est biblique?
Sans doute, puisque l’on retrouve de nombreuses similitudes avec les écrits bibliques.
La profonde imprégnation de sa pensée par la religion se lit ainsi dans nombre de ses oeuvres dont la série des femmes apprenant à tricoter ou à lire à leur petite fille, dans une posture qui rappelle sainte Anne éduquant la Vierge, et celle des maternités si proches des Vierges à l’Enfant de son enfance.
Jeune mère berçant son enfant
Dès lors; il n’est pas étonnant que La famille du paysan, l’une de ses dernières oeuvres inachevée, ait été perçue comme une Trinité rurale, contemporaine et personnelle.
La famille du paysan
Infini(s)
“Il chante, l’air répond, et le silence écoute”: Millet aimait se réciter ce vers du Paradis Perdu de John Milton. Quel silence se devait être que ce “silence plus silencieux que le silence même”, s’étonnait-il auprès de son ami Wheelwright! c’était un silence qui convenait à sa personnalité introvertie, méditative, et qui enveloppe ses jeunes bergères, adolescentes pensives, perdues dans leurs rêveries ou sa gardeuse de dindons qui tourne délibérément le dos au monde, condition du recueillement.
La bergère avec son troupeau dit la grande bergère
c’est le silence de la nuit qui rayonne dans sa Nuit étoilée. dans ce silence tant aimé, Millet plonge encore pour aller chercher au fond de sa mémoire des souvenirs de son enfance, sa Normandie qui ne l’a jamais quittée, l’église de Gréville, qui paraissait si vaste aux yeux du petit garçon qu’il était ou bien ces parties de chasse aux oiseaux organisées de nuit, dont le souvenir lui revient au soir de sa vie, et qu’il peint à la manière d’une danse macabre, oeuvre ultime ouverte aux infinis.
La mer vue du haut de la falaise de Landemer
Rétrospective Jean-François Millet
Palais des beaux-arts de Lille
Jusqu’au 22 janvier 2018