Mieux vaut tard que jamais… Le jeune auteur, compositeur et interprète Abel Chéret a sorti un nouvel EP bourré d’« Amour Ultra Chelou » le 26 avril dernier, que nous avons pris un plaisir fou à écouter.
Le train vient de quitter la gare de Marseille Saint-Charles en direction de Paris Gare de Lyon son terminus. C’est la fin des vacances, il me faut trouver de la bonne musique pour m’accompagner tout au long de ce long voyage de presque 4h.
Ce matin, j’ai reçu un mail me rappelant que l’Amour Ultra Chelou, nouvel EP du jeune talent Abel Chéret, était disponible depuis avril 2019. Un nom qui m’interpelle encore plus que l’air nonchalant qu’il affiche sur le visuel de son nouveau bijou. Il me souvient l’avoir aperçu en première partie du concert de Vanessa Paradis à l’Olympia en juillet dernier, malheureusement étant en retard, je n’ai vu que la fin et m’étais promis d’explorer son univers musical plus tard. Ce long voyage m’offre l’opportunité de me rattraper, surtout que les titres de l’EP se prêtent à l’occasion avec les mélodies douces qu’il distille.
Cet autodidacte, demi-finaliste du Prix Georges Moustaki, nous ouvre les portes de son univers à travers un retour aux sources, non pas en Martinique comme Aimé Césaire jadis, mais aux Sables-d’Olonne, où il s’est réfugié pour écrire les titres de son Amour Ultra Chelou, dont le sentiment amoureux est le principal ingrédient.
L’Amertumes de 2016 a fait place à une sorte d’EP concept, où l’artiste nous conte les émotions d’une passion amoureuse qu’il a vécu. Au menu de nouvel opus, cinq titres qui parlent de sentiment amoureux que l’artiste nous sert d’entrée de jeu. Ça sera de « L’amour saignant » pour tout le monde, le deuil amour mielleux, couplé à une douce balade teintée d’électro pop. Une charmante balade, presque sanglante, qui nous ferait presque oublier un Souchon.
Calor Humedo et son refrain espagnol est tout simplement irrésistible, avec un tempo très pop et entrainant sur lequel on se laisse facilement séduire. A l’image du souvenir de cet amour brulant à Cuba entre l’île et la femme qui se perdent dans la même passion sexuelle. C’est d’ailleurs ce titre disponible depuis septembre 2018, qui a servi de premier single pour l’EP.
lovely Doll à quelque chose de saisissant avec ses métaphores qui vous prennent aux tripes. Abel utilise ici le second degré pour mettre en avant les sujets qui le touchent, à l’image des violences faites aux femmes qu’il dénonce à travers cette poupée objet sexuelle. Ce même objet de plaisir qui met à nu la solitude qui semble s’installer dans la vie humaine. Ce viol domestique qu’on pratique presque tous… « Je suis Lobely Doll, la poupée que l’on viol ».
Irma démontre encore une fois de plus le malin plaisir que prend l’artiste à nous embarquer dans le second degré, en traitant ce cyclone dévastateur sous un autre angle. Celui de l’espoir qu’un jour elle revienne « encore nous caresser les côtes », ce qui offrait une belle opportunité à un entrepreneur du coin qui s’apprête à mettre la clé sous la porte.
Western Eros, le dernier titre plein de sensualité qui referme ce voyage tropical, a eu les honneurs de France Inter qui l’a ajouté à sa playlist l’été dernier. Un titre mis en images par Merrick et Gohu, avec la participation de Margaux Billard et comme toile de fond l’île de ré. Un clip dans lequel les deux acteurs se lancent dans un duel amoureux intense, presque érotiquement, entre océan et marée, où personne ne veut « dégainer ». Une seule certitude à la fin de ce voyage en compagnie d’un « Amour Ultra Chelou », on a envie de le découvrir sur scène afin nous abreuve de sa poésie ultra chelou.
Plus d’infos
Amour Chelou d’Abel Chéret disponible depuis le 26 avril 2019