La création du spectacle Pastoral for the Planet a eu lieu au Grand Théâtre de Provence le week-end du 21 et 22 février 2020. Vous pourrez encore le voir les 26 et 27 février prochain à l’auditorium de la Seine Musicale sur l’ile Seguin à Boulogne Billancourt.
Laurence Equilbey s’est fait connaître avec le chœur Accentus qu’elle a fondé et qu’elle dirige. Grâce à l’appui du département des Hauts de Seine, elle a également créé depuis 2012 un orchestre, Insula Orchestra. Avec ces jeunes musiciens travaillant sur instruments anciens, elle a essayé de dépasser le cadre du concert classique. En 2015 elle a déjà fait une première tentative avec la Fura dels Baus, autour de la Création de Joseph Haydn. Pastoral for the planet est leur deuxième collaboration.
C’est toute une équipe qui s’est lancée dans ce spectacle multimédia. Outre Laurence Equilbey, il y a Carlus Padrissa, un des directeurs de la Furia dels Baus à la mise en scène. Il y a aussi Mihael Milunovic à la scénographie, et José Vaalina avec son studio Eyesberg pour les contenus audiovisuels.
Tout tourne autour d’œuvres de Beethoven et plus particulièrement de la Symphonie n°6 dite Pastorale. Le pitch du spectacle est simple : la destruction de la planète par l’homme doit cesser. Mais, comme dans une chanson de Dylan, les auteurs du spectacle accumulent les images qui s’entrechoquent et s’enchevêtrent. Aux œuvres de Beethoven, s’ajoutent des musiques de Weber et de compositeurs moins connus, Anton Reiche, Julius Rietz, et Fanny Hensel-Mendelssohn (la seule femme). Il y a aussi une cantatrice suspendue dans les airs, des danseurs-acrobates, un arbre vie. Grace à cela nous voyons le vautour dévorer les entrailles de Prométhée, l’orage, la plongée sous la mer où nagent les sirènes, l’amour de Héro et Léandre, le vortex, les cieux étoilés, le tremblement de terre, ou de vielles femmes ukreniennes chantant des polyphonies anciennes. Pour une fois le Smartphone n’a pas à être fermé. Il participe au spectacle, en nous envoyant des messages, des bruits, des lumières, et même le croissement des grenouilles. Il nous permet aussi de voter pour choisir la choisir la fin du spectacle.
Nous sommes constamment surpris, étonnés, bousculé par l’avancée du spectacle. Mais n’est-ce pas le meilleur moyen de retrouver l’esprit originel de Beethoven ?
Jusqu’au XIXe, la musique accompagne. Elle accompagne les cérémonies religieuses et royales, l’avancée des troupes, le théâtre, la poésie, la danse. Les premiers concerts purement musicaux datent du XVIIIe. Mais c’est Beethoven qui le premier fait une musique qui raconte seule une histoire, provoque des émotions originales. Les témoignages d’époque nous disent la sidération qui saisie les premiers auditeurs de ses symphonies. Et ce spectacle qui bouscule Beethoven nous fait sans doute retrouver cet étonnement.
Découvrez la bande-annonce
Prochaines représentations
Auditorium de La Seine Musicale (de 10 à 60 €)
Les 26 et 27 février 2020 à 20h30
Réservations sur le site d’Insula Ochestra