Lucie-Valentine a retrouvé la joie de vivre et l’exprime avec ses mots dans son premier album aux sonorités pop « La vie est belle », disponible depuis ce 18 mai. Elle a accepté de répondre à nos questions autour de cet opus réalisé grâce à un appel participatif.

Au lendemain du décès tragique de son frère en courant les 20 km de Bruxelles il y a six ans, la belge Lucie-Valentine se réfugie chez sa Mamita et compose ses premières chansons au piano. Aujourd’hui, jour anniversaire de la disparition de cet ancien journaliste au Soir, c’est un hommage plein de vie qu’elle lui rend dans son premier album La Vie Est Belle.

C’est d’ailleurs à travers le clip du titre éponyme de cet album que nous l’avons découvert il y a bientôt un an. Deux semaines avant la sortie de l’album, Lucie-Valentine nous conviait virtuellement dans son jardin afin de découvrir le clip de Carpe Diem, le dernier extrait annonçant la sortie de l’opus et dont le vidéoclip a été tourné en plein confinement. Composé de 15 pistes, La Vie Est Belle vous offre un voyage en moins de soixante minutes, dans l’univers de cette artiste attachante, qui s’est confiée à nous.

Lucie-Valentine

Hello Lucie, on espère que tu te portes bien malgré cette crise sanitaire inédite qui frappe le monde entier. Quel regard portes-tu sur cette situation que personne n’avait anticipé ?

Lucie-Valentine : Je vais bien, malgré la situation. Je me rends compte de la chance que j’ai de la vivre dans de bonnes conditions, par rapport à d’autres. Je veille à rester positive, chaque jour, à ne pas me laisser envahir par les doutes face à l’avenir incertain ou par la panique. Je reste occupée par la musique et je prends le temps de me questionner quant à mon mode de vie, mes priorités, ce qui me fait sens, vraiment… Il y aura clairement un avant et un après confinement.

Comment se prépare la sortie de ton premier album ? Tu as dû faire des sacrifices par rapport à ce qui était prévu au départ ?

Lucie-Valentine : J’étais un peu débordée avant que tout ne s’arrête. Quelque part, cette pause inopinée me permet de faire les choses en profondeur, bien concentrée. J’ai finalisé le mix et le master à distance avec le studio et on a fait du téléworking avec mon graphiste pour la pochette. Je comptais sortir un autre clip que « Carpe Diem » (tourné dans mon jardin) pour annoncer l’album, mais le tournage a été reporté à cause du COVID-19. Et au final, ce n’est pas plus mal.

Ce premier album est présenté comme ton rêve le plus fou qui se réalise… à ce point ?

Lucie-Valentine : Faire de la musique, mon temps plein et auto-produire un album avec mes propres chansons, devenir auteure-compositrice-interprète et gérer mon projet musical de A à Z… Au début, je pensais ne jamais y parvenir. J’ai fait des études en économie, gestion et communication puis je suis devenue journaliste, à Paris… Il a fallu opérer une vraie reconversion. Pour prendre la décision et l’assumer jusqu’au bout, il y avait un grand pas à faire. Aujourd’hui, avec l’arrivée de ce premier album, c’est réel. Un accomplissement dont je suis très heureuse et fière, quelle qu’en soit la réception.

Tu n’as pas pensé à repousser la sortie officielle qui a été fixé au 18 mai ? Est-ce que, comme le laisse entendre le titre de ton album « la vie est belle » pour toi, à la veille de cette sortie ?

Lucie-Valentine : A la base, je devais le sortir en octobre 2019. Je n’étais pas prête. Reculer au 18 mai était juste et symbolique. Cette date est l’anniversaire du décès de mon grand frère, il y a 6 ans, suite auquel j’ai écrit mes premières chansons dont « La Vie est Belle« , en son hommage, qui donne le titre et l’intention de l’album ! Le poser est comme un rituel qui me permet d’aller de l’avant, de boucler une boucle et tourner une page douloureuse du passé. Remettre à plus tard la sortie, parce que le monde est en pause, ce serait comme demander à une femme enceinte de 8 mois de reporter son accouchement de 4 mois. En ce 18 mai, je suis prête à affirmer de tout mon être et en musique que « oui, la vie est belle », comme un clin d’oeil vers le ciel.

Ton appel au financement participatif a été un succès, puisque tu as récolté les fonds nécessaires pour ton projet. Pourquoi avoir eu recours à ce financement participatif ? Personne ne voulait te suivre sur ce projet ?

Lucie-Valentine : Ce projet est très personnel (peut-être trop personnel pour l’industrie musicale, j’en ai bien conscience). Pour autant, il était nécessaire que je commence ma carrière par le début. J’avais des choses lourdes sur le coeur à délivrer pour me délivrer. C’était comme une urgence, une nécessité… Et je préférais le faire seule (aidée du public qui a répondu présent ou des mécènes croisés sur ma route) plutôt que de faire des compromis sur mon développement, mon rythme, avec un producteur qui m’aurait peut-être poussée à brûler des étapes ou à ne pas aller dans mon sens.

Est-ce que tu nous a déjà « Likés » ? Pour paraphraser l’un de tes singles !

Lucie-Valentine : Bien sûr ! Je vous like et vous remercie du soutien inconditionnel, depuis quelques titres, dans les clips de la semaine. Ca me va droit au coeur.

Le dernier single en date « Carpe Diem » a été dévoilé en plein confinement et dans la fiche qui l’accompagne, on peut lire que c’est un titre qui te tient particulièrement à cœur, pourquoi ?

Lucie-Valentine : Je sens que j’ai grandi, dans ce titre plein d’amour. Je le dis, dès la première phrase : « A l’aube de mes 31 printemps, mon corps de femme rejoint l’âme d’enfant ». En effet, il y a comme une nouvelle harmonie intérieure trouvée qui se traduit dans une voix plus chantante et mélodieuse. Comme pour affirmer que je me sens de mieux en mieux avec mes humeurs changeantes, sur ma voie, décidée à cueillir le jour, malgré les temps qui courent ou les épreuves. Avec la musique et la prière comme clés pour apaiser les maux de l’âme.

Pas moins de 15 pistes sont annoncées sur cet opus, on ne risque pas de s’y perdre pour un premier projet ?

Lucie-Valentine : Le mode d’écoute a changé. On zappe plus facilement, d’un morceau à un autre, d’un artiste à un autre. Dans des playlists sur les plateformes, même s’il y a encore des personnes (comme moi) qui aiment écouter un CD (d’où mon choix d’en faire presser 500). J’ai joué avec les deux façons d’approcher la musique, dans mon projet, puisque j’ai d’abord sorti 9 clips. Des titres réédités dans cet opus, auxquels s’ajoutent 6 nouvelles chansons. J’ai veillé scrupuleusement, via l’ordre des titres, à ce que l’album raconte une histoire, avec un fil conducteur : du chaos à la lumière. Et ce, sur une écoute de 52 minutes. Il y a moyen de s’y retrouver, je pense…

Pourquoi être passée de Lady Valentine à Lucie-Valentine ?

Lucie-Valentine : Lucie-Valentine est un nom composé de lumière et d’amour. Lady Valentine sonnait anglophone et ne traduisait pas l’essence de mon projet. Ce premier nom me donnait la confiance que je n’avais pas, au début, mais il me mettait aussi au-dessus des autres et m’en éloignait, finalement. Avec Lucie-Valentine, j’opère un retour aux sources et à l’humilité, ça ne fait jamais de tort.

Quelles ont été les influences qui t’ont accompagnée durant la phase de composition ?

Lucie-Valentine : J’ai commencé par réquisitionner les albums de chanson française de mon père : Gainsbourg, Montand, Trenet, Piaf, Barbara, Aznavour et j’en passe… Je n’écoutais pas autant de musique qu’aujourd’hui, j’étais dans une bulle… Mais je n’ai pu passer à côté de Stromae et Christine and The Queens qui ont été des révélations phénoménales, un vrai déclic pour moi.

Que nous réserves-tu après le confinement ? Release Party ? ….

Lucie-Valentine : Une promotion de l’album en douceur, notamment via mes réseaux et mon blog, jusqu’au prochain single en octobre. Et ce, avec de nouveaux contenus (des articles, des versions acoustiques, des images d’archives du parcours, des témoignages de l’équipe, etc.). Je prévois aussi du repos, de la création, la préparation du live électro-pop en solo, du studio et le travail sur un répertoire de reprises en piano-voix, notamment pour les réseaux et les prochains concerts. Il y aura une double release party à Bruxelles, au Dinédit QG et à La Machine, vers octobre (j’attends de voir comment les choses se profilent), ainsi qu’un concert caritatif pour une association dont je deviens la marraine, le 5 décembre à Namur au Belvédère, avec une affiche féminine que j’ai choisie… Hâte !

Plus d’infos

La Vie Est Belle, le premier album de Lucie-Valentine est disponible sur toutes les plateformes depuis ce 18 mai 2020.

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