Si leur nom ne vous dit peut-être rien pour le moment, Overall est bien l’un de ces groupes qu’il faut suivre de près. Né dans les Deux-Sèvres, vainqueur du tremplin Avoine Zone Groove, peu de temps après avoir remporté le Prix du Public au Tremplin Val de Rock en 2019, Rolling Stones dit d’eux et de leur musique qu’ils ont « un rock teinté de new wave, une présence scénique très pro et des compositions à la hauteur« .

Overall a dévoilé le 27 septembre dernier son deuxième EP intitulé Mirage, composé de 4 titres, deux en français et deux en anglais, une première pour le groupe. Nous les avons rencontrés la veille à l’occasion de la release party, l’occasion de discuter avec eux de ce projet et des concerts et de l’avenir.

On est à moins de 12h de la sortie de Mirage, comment vous vous sentez ?

Dylan : On a tellement eu de temps que ça va. 

Etienne : On est plus pressé maintenant. 

D’ailleurs, pourquoi Mirage comme nom pour ce deuxième projet ?

Etienne : Déjà, on est parti sur un nom français comme on est sur un virage qui part sur du français et Mirage parce que c’est abstrait finalement, ça correspondait bien à l’ambiance un peu mystérieuse de l’EP.

Dylan : Surtout qu’il y a cette transition de langue, on est en train de partir dans un autre axe artistique, l’image du mirage on trouvait ça stylé. 

Charles : Et du coup le prochain EP sera en péruvien. 

Pourquoi ce choix de chanter en français ?

Etienne : On a voulu tester et il s’avère que ça nous a tous vraiment plu et que ça a beaucoup plu au public, on a eu que des bons retours par rapport à ça et du coup on s’est dit qu’on allait tout faire en français. 

Est-ce que c’est plus compliqué d’écrire en français puisque c’est votre langue maternelle ?

Etienne: Bizarrement oui, en français, il y a vraiment une recherche du texte, quelque chose de poétique et en anglais c’est beaucoup moins ça. C’est culturel mais c’est vrai, il y a plus une recherche d’écriture en français, c’est un peu plus poétique et du coup vu que je ne suis pas du tout poète, c’est compliqué. Je cherche pas à faire du texte engagé juste des choses sympa.

Dylan : Je trouve que c’est beaucoup plus facile de développer une idée avec du français sachant qu’on gère la langue et qu’on sait ce qu’on dit mais que c’est beaucoup plus compliqué à former parce que la langue française est complexe. Quand tu essaies d’en faire de la musique et que ça rentre rythmiquement, c’est assez complexe. 

Etienne : Et puis, on ne sait pas tout le temps conjuguer les verbes du premier coup. 

La pochette de l’EP est très jolie, comment s’est passée la collaboration avec la graphiste ?

Etienne : C’est une de mes amies de lycée, à l’époque elle dessinait déjà. On s’est recroisés sur un concert l’année dernière, je lui ai simplement proposé de collaborer avec nous si ça la tentait et elle a accepté. Elle a été totalement libre sur la forme, on l’a un peu aiguillée sur les couleurs quand même. On est 100% satisfaits de ce qu’elle a fait et je pense qu’on continuera à travailler avec elle à l’avenir.

Dylan : On était trop contents parce qu’elle nous a envoyé une première version et on a tout de suite validé. 

Vous avez choisi une version acoustique d’un titre de l’EP pour annoncer la sortie, pourquoi ce choix ?

Dylan : On nous l’a proposé. On était programmé sur un concert qui a été annulé et ils étaient tellement déçus de ne rien faire et de ne pas nous faire venir qu’ils nous ont proposé de faire ça. Au final, tous les artistes programmés ont proposé une version acoustique d’un titre.

Etienne : Ce n’était pas vraiment pour annoncer l’EP, c’est plus une chanson en acoustique comme ça. Ce qui a vraiment annoncé l’EP c’est Solitaire.

Comment avez-vous ressenti votre évolution par rapport au premier EP ?

Emilien : En terme de matériel, de manière de travailler, d’écrire et de composer. 

Etienne : Ca n’a rien à voir avec le premier EP (Dreamer, sorti en 2018). Le premier, c’était la découverte du studio, même de nous même finalement, on se cherchait encore pas mal sur le premier EP. Là je pense qu’on commence tout juste justement à se trouver musicalement. Cet EP là va correspondre à ce qui arrivera dans le futur. 

Dylan : Que ce soit au niveau du matériel, de l’expérience, il y a deux ans qui séparent les deux EP, on a vécu beaucoup de chose entre temps, ça n’a vraiment rien à voir. 

Pensez-vous à la scène lorsque vous composez ?

Etienne : Quand on compose oui, on se pose la question dans la structure du morceau, pas dans les paroles par contre. Mais ça entre en jeu dans la manière de composer.

Vous avez eu l’occasion de faire pas mal de concerts, de festivals toujours plus différents, dans des contextes différents, est-ce qu’il y en a un qui ressort, qui vous a marqué plus que les autres ?

Dylan : Je crois que la scène que j’ai préféré, pas en terme de jeu parce que j’ai fait un nombre d’erreurs incalculable mais en terme d’expérience pure, c’était à Rouen pour un BDE d’étudiants. On a jamais eu autant d’ambiance, on a pris une telle dose de kiff sur cette scène là. C’est un copain qui nous avait programmé là dessus et c’était trop bien. Sinon en terme d’expérience scénique, c’est Yzeures’n’Rock, pour la grandeur du plateau, tout est proportionnellement plus gros, le système son notamment, quand Charles a commencé à jouer et qu’on a senti le plateau vibrer sous nos pieds, c’était fou.

Etienne : J’ai une petite préférence pour le Hard Rock, pas forcément en terme d’ambiance mais pour l’histoire du lieu et l’enjeu. 

Emilien : C’était hyper satisfaisant, du début à la fin c’était trop bien. J’ai pris de la confiance à fond sur scène, il y avait du monde qui nous regardait, il y avait quand même de l’enjeu mais on s’est super bien débrouillé. D’ailleurs, d’enchaîner avec Rouen, la victoire la veille du tremplin Val de Rock, ça nous a rendu encore plus confiants et là on s’est dit « vas-y, on se lâche sur scène » et c’était juste trop bien.

Dylan : Même juste quand tu joues, que tu te retournes et que tu vois en gros « Hard Rock café », je trouvais ça complètement irréaliste.

Charles : Il y avait quand même Axel Bauer, Francis Zegut dans le jury, il ne faut pas faire un pas de travers mais c’était assez stylé. 

Etienne : Il y avait aussi les Art’osés à Thouars.

Dylan : C’était la première fois qu’il y avait autant de gens dans le public, ça nous a mit la pression. Il y en a que ça a libéré mais pas moi. Avant, on était dans les loges qui se trouvaient derrière donc on ne voyait que le premier rang du coup c’était pas stressant.

Charles : Après, on t’annonce qu’ils attendaient 700 personnes et que finalement, il y en aura 1 000. Tu te dis qu’il ne faut pas se louper. 

Overall – Tremplin Val de Rock 2019 @ Hard Rock Café

Vous avez pu continuer à travailler ensemble pendant le confinement ?

Emilien : On n’a pas pu se voir pendant le confinement et c’était assez compliqué de travailler à distance car on était pas du tout préparés. Moi j’étais isolé, j’avais des pianos et des enceintes, mais pour travailler ensemble et s’envoyer des sons, on avait pas l’habitude.

Dylan : Au moins, on a essayé d’avancer sur ce qu’on pouvait, de garder la tête émergée. On s’est permis de faire de l’administratif, toutes les petites choses qui prennent du temps pendant le confinement.

Vous avez la chance de continuer à faire des concerts alors que beaucoup sont annulés, c’est quand même important pour vous de continuer à jouer en live malgré le contexte et les mesures de distanciation ?

Etienne : Oui, c’est tout l’intérêt du métier.

Emilien : On n’a pas de groupe de musique si on ne fait pas de concerts.

Dylan : Je fais de la musique pour faire des concerts.

Etienne : Même pour la promo de l’EP s’il n’y a pas de concerts, il n’y a pas de promo, à part sur les réseaux sociaux mais elle est moindre. 

Emilien: Faire des répétitions, c’est rigolo mais on s’éclate plus sur scène. J’aime avoir le contact du public, peu importe le nombre de personnes qu’il y a, quand tu vois que ça plait, cette sensation est vraiment bien. On fait ça pour ça.

Comment vous envisagez les prochains mois ?

Dylan: Là, on se concentre vraiment sur la sortie de l’EP, ce renouveau artistique parce qu’on travaille différemment, sur un style beaucoup moins rock qu’avant.

Etienne : On a un peu de mal aujourd’hui à se projeter sur le milieu d’année prochaine par exemple, le contexte actuel complique les choses. Pour l’instant, c’est compo, paroles et recherches de concerts. 

Des coups de coeurs culturels à nous partager ?

Emilien : Seven Deadly Sins. Je suis à fond sur Twenty One Pilots aussi.

Charles : En ce moment, j’écoute beaucoup de Tom Misch

Dylan : Le dernier album de While She Sleeps: une pépite, je l’écoute en boucle. Et Etienne a découvert un groupe un peu pop qui s’appelle Radio Bronze Return avec la chanson Ready to go.

Emilien : Il y a aussi un groupe que les gens ne connaissent pas beaucoup c’est Overall, qu’il faudrait peut-être streamer à un moment donné si ça les intéresse.

Plus d’infos

Mirage le deuxième EP d’Overall est disponible sur toutes les plateformes

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