Gaspard publie son titre, « Ma mère, la mer » qui tourne maintenant sur YouTube et d’autres réseaux sociaux. L’atmosphère mélancolique de la chanson invite à revenir sur le passé.
Lorsque le rock est né, le 45T était le format roi. Il fallait s’exprimer en 3 minutes en espérant accrocher l’auditeur penché sur sa radio ou son juke-box. Elvis Presley, Little Richard, Buddy Holly créaient des chefs d’œuvre aussi brefs qu’immortels.
Le 33T long player existait déjà. Les deux formats, 45 et 33 tours ont été créés ensemble à la fin des années 40. Mais le 33T était cher. Il était offert à Noël. La tante Gertrude faisait plaisir à ses petits neveux en leur offrant « Petit Papa Noel » ou « Jingle Bells » interprétés par Tino Rossi ou Bing Crosby. Si elle avait un peu d’imagination elle offrait un recueil de chants traditionnels que l’on écoutait une fois religieusement avant de le ranger définitivement au fond d’un placard. Et de se précipiter sur le Teppaz pour entendre le dernier succès de Gene Vincent.
La brièveté n’excluait pas la finesse. Phil Spector ou les arrangeurs de Tamla Motown construisirent des cathédrales sonores. Brian Wilson traumatisa des générations d’arrangeurs avec le chef d’œuvre des Beach Boys « Good Vibrations ».

Les choses changèrent après 1965. Les babys boomers avaient plus d’argent et pouvaient acheter des 33T. Grateful Dead, Pink Floyd, ou Led Zeppelin montrèrent que l’on pouvaient faire des albums, voire des doubles albums. Les lycéens se promenaient avec sous le bras de lourdes pochettes cartonnées contenant leur précieuse musique.
Puis l’IPod arriva dans les années 2000 et l’on revint au format court. Plus besoin d’acheter tout un album. Il suffit de télécharger les meilleurs titres. Les artistes font bref. Il n’y a plus besoin d’investir dans un disque avec de nombreux morceaux. Il suffit d’un titre efficace qui tourne sur les réseaux sociaux, YouTube, Spotify, ou Deezer. En somme il vaut mieux investir sur un titre parfait que d’étaler de maigres moyens.
Gaspard est dans cet esprit. Son titre « ma mère, la mer » commence à tourner sur le Cyberspace. Il compose et interprète une musique sombre. Sa voix légère de ténor exhale une plainte sourde. Une musique électro, faite de synthétiseur et de percussions accompagne son chant. L’atmosphère est minimaliste, un peu années quatre-vingt, rappelant un Daniel Balavoine.

Le texte est énigmatique. L’adresse qui l’a envoyé parle de maladie et d’alcoolisme. Mais qui est malade, Gaspard, sa mère, les deux, ce père absent qui le comprend ? Les paroles parlent de scotch, de bouteille à la mer, et de noyade dans la mer. Elles disent la lumière perdue en soi, et retrouvée dans l’autre, l’alcool, la mère ou la mer, un ailleurs illusoire.
Le titre sort le 6 novembre sur les plates-formes. Espérons pour Gaspard que cette sortie lui portera chance et lui donnera l’occasion de sortir d’autres titres. Tel un Gene Vincent, autre grand alcoolique, il fermera ainsi la boucle.

Plus d’infos
Ma mère, la mer, le nouveau single de Gaspard est disponible sur toutes les plateformes.