A l’occasion de la sortie de leur nouvel EP Erotico, nous avons parlé érotisme avec le duo Charlotte Fever.

Si vous ne connaissez pas encore le duo Charlotte Fever, formé par Cassandra et Alexandre, nous vous donnons une bonne occasion de vous rattraper en cette veille de la Saint-Valentin. Le tandem a choisi le 14 février, jour de la fête des amoureux, pour dévoiler son nouvel EP emprunt de sensualité Erotico. Un projet cinq titres qui s’accompagne d’un recueil de nouvelles érotiques réalisé par l’auteure Lucie Brémeault et dans lequel chacune des histoires est illustrée par une artiste différente.

Charlotte Fever nous offre une approche de l’érotisme qui se veut envoûtante et aguicheuse à souhait. La tension sexuelle omniprésente au fil des titres, nous invite à découvrir un univers qui explore tous les aspects de l’amour. Actuellement en train de peaufiner les titres de son premier album, le duo a accepté de répondre à nos questions autour d’Erotico, dont il faudra s’approprier chaque mot avant le futur opus.

Quelle est l’histoire qui se cache derrière l’origine de votre duo ?

Notre duo est avant tout une belle histoire d’amitié : à la base, on a commencé la musique ensemble simplement dans l’optique de passer des bons moments entre copains. Trois ans plus tard, le projet a pris beaucoup plus d’ampleur dans nos vies qu’initialement prévu ! Charlotte Fever nous permet de vivre des expériences incroyables et on se trouve extrêmement chanceux de pouvoir partager tout cela à deux.

Charlotte Fever – (c): Kevin Blain

Le nom de votre duo est assez original, qui est cette charlotte qui semble fiévreuse ?

Charlotte Fever : Charlotte, c’est la première personne à avoir soutenu et porté le projet. C’est une amie très importante pour nous deux et elle est aujourd’hui un membre à part entière du groupe en tant que manageuse. Depuis qu’elle a soigné sa sinusite, elle n’est plus fiévreuse, mais on l’accepte quand même.  

Aussi, comme dès les premiers morceaux on avait pris le parti de mettre énormément la femme en avant dans nos paroles, on trouvait ça bien que le nom du groupe soit un nom de femme ! Charlotte a donc été promue du statut d’amie à celui de personnage fantasmé et récurrent dans nos chansons : c’est une naïade dans « Voyeur », une dangereuse méduse dans « Ci Sono Meduse », une comète dans la « Fille du Ciel »… Cet alter ego est devenu notre muse, membre fantôme mais emblématique du duo.

Votre second EP sort le dimanche 14 février, c’est assez exceptionnel, fallait-il obligatoirement que ça sorte le jour de la Saint-Valentin ?

Charlotte Fever : “Erotico” est un EP qui parle d’érotisme, de sentiments et de fantasmes et la Saint-Valentin était la date toute trouvée pour symboliser toutes ces thématiques. Quoi qu’on pense de la Saint-Valentin, ça reste une excuse parfaite pour parler d’amour et de sexe ouvertement : beaucoup de monde se trouve déjà en pleine réflexion sur le sujet pour préparer sa soirée. Qu’elle soit caliente ou romantique, secrètement on espère que nos morceaux viendront pimenter votre nuit (et toutes celles qui suivront).

Votre dernier single « Ci sono meduse » est une déclaration d’amour à sens unique, mais le clip de ce dernier ne nous en donne pas l’impression quand on vous voit tous les deux deux dans cette baignoire 

Charlotte Fever : Au fond, est-ce vraiment un amour à sens unique ? A nos yeux, l’amour est un peu plus complexe que ça. Cette chanson parle de l’impossibilité de développer des sentiments et ce blocage peut trouver sa source au travers de plusieurs aspects. Peut-être que ses protagonistes viennent d’endroits trop différents, peut-être que ce sont leurs désirs qui sont trop divergents, mais dans un cas comme dans l’autre la question se pose : doivent-ils prendre le risque de souffrir un peu pour, en retour, peut-être vivre quelque chose d’unique ? Dans Ci Sono Meduse il n’est donc pas certain que le rejet soit simplement lié à une absence de sentiment. On vous laisse libre de vous faire votre propre interprétation.

Pour la live session, il nous a semblé que cette baignoire permettait bien de symboliser cette relation impossible. Nos regards se croisent, nos corps s’effleurent et nous sommes face à face… mais incapables de bouger, de nous rapprocher. Bref, on est coincés !

La sortie de l’EP sera accompagnée d’un recueil de nouvelles érotiques signé Lucie Brémeault, qui s’est inspirée de chacun des titres du disque. Vous avez également fait appel à cinq illustratrices, pour illustrer chacune un titre de l’EP. Quel est le but de cette démarche ?

Charlotte Fever : Depuis la création du groupe nous avons toujours eu pour ambition de travailler avec des artistes d’horizons différents. Nous avons tous les deux tendance à nous passionner régulièrement pour de nouveaux artistes (qu’ils soient musicaux, visuels, littéraires, etc.) et du coup, pouvoir collaborer avec les personnes que nous admirons est un véritable privilège dont on compte bien profiter un peu. À nos débuts, nous avons eu la chance d’avoir le réalisateur Kevin Blain à nos côtés. Cela nous a permis de produire des clips qui nous ressemblent, puisqu’il a vraiment fait en sorte d’adapter sa créativité à nos envies. 

Pour Erotico, nous avions envie de nous lancer dans la démarche inverse et de laisser à d’autres artistes toute latitude pour s’approprier notre travail. Nous avons commencé par contacter Lucie Brémeault, qui est une autrice que nous apprécions énormément, en lui proposant ce projet fou… Qu’elle a immédiatement accepté ! Elle nous a envoyé quelques ébauches de nouvelles, on les a adorées et de là le concept de booklet érotique illustré a émergé. Pour les illustratrices, ça s’est fait très simplement aussi : nous avons fait le tour des œuvres accrochées sur les murs de nos appartements respectifs et contacté dans la foulée nos artistes préférées… Et toutes ont accepté ! On compte donc sur vous pour écouter ce nouvel EP le booklet à la main, parce qu’on peut d’ores et déjà vous annoncer que grâce à Maison Riso (notre imprimeur) ce sera un très bel objet. On espère aussi que vous saisirez l’opportunité de poser ce booklet pour faire d’autres choses avec vos mains… Vous nous raconterez !

Au final, si l’on fait le bilan de toute cette expérience, avoir pu faire parler notre musique au travers de différents supports, dans le regard de différentes personnes, ça nous a procuré une excitation incroyable tout au long du processus. Aujourd’hui nous avons vraiment l’impression que Charlotte Fever est une grande famille de gens talentueux et on aimerait à l’avenir accentuer plus encore cet aspect collaboratif du projet.

Vous vous inspirez de Gainsbourg pour parler de sexe de manière crue mais élégante, vous trouvez que de nos jours, on en parle plus avec élégance ?

Charlotte Fever : Gainsbourg nous a énormément aidé à définir notre approche de l’érotisme. Avec l’art, c’est finalement assez simple de parler de tout ce qu’on veut. Des sujets sensibles, des tabous. Chacun est en mesure de les exprimer à sa façon, avec ses mots, ses intentions.

Dans la musique, le sexe et les sentiments, sont des sujets très largement abordés. On en parle depuis la nuit des temps ! De notre côté on avait envie d’en parler mais par le biais du plaisir, tout en évitant d’avoir une connotation pornographique ou violente. On a donc cherché à se réapproprier la poésie de l’acte charnel, sans en diffuser l’image de quelque chose d’animal mais sans forcément non plus le lier à de l’amour. Evidément nous ne sommes certainement pas les seuls sur le créneaux, mais il nous semble tout de même que le sexe est souvent associé aux sentiments ou, à l’inverse, évoqué dans des termes un peu trop brutaux pour nos idéaux.

Charlotte Fever by Kevin Blain

Contrairement au précédent, ce nouvel EP s’annonce plus sombre, avec comme fil rouge de l’érotisme, pourquoi un tel revirement ? 

Charlotte Fever : On ne le voit pas tellement comme un revirement mais plutôt comme une suite ! Le fil conducteur de Charlotte Fever a toujours été de valoriser la femme, les corps et de faire voyager notre public. De l’accompagner dans des endroits idylliques pour qu’il y prenne du plaisir. « Ci Sono Meduse », vous emmène au large pour vivre un amour contrarié tandis que « La Fille du Ciel », vous embarque dans les étoiles, hypnotisé par une comète inatteignable. Le voyage est donc loin d’être terminé ! Vous avez goûté aux plaisirs de la plage et du soleil dans notre premier EP mais pas d’inquiétude, les plages sont de retour dans quelques chansons et on a de toute façon prévu de vous faire goûter à d’autres plaisirs.

Vous avez dévoilé deux titres sur les cinq que compte l’EP, faut-il s’attendre à un nouveau clip dans les mois à venir ?

Charlotte Fever : Vous aimeriez ? Si on le pouvait, on ne s’arrêterait jamais de proposer de nouveaux contenus ! Le but étant de vous faire rêver, les vidéos sont un très bon moyen d’arriver à nos fins. Donc on ne va pas se mentir : oui, une suite arrive…

« JTM » est la piste la plus courte du projet, une façon de dire qu’on n’a pas besoin de beaucoup de mots pour dire « jtm au Soleil… » ?

Charlotte Fever : À nos yeux, « JTM » est un peu le morceau respiration de l’EP. Comme c’est le plus court en termes de durée mais aussi en termes de paroles, il nous permet de démarrer l’EP en douceur pour vous préparer à la suite. Avec toute la tension sexuelle qui arrive dans les morceaux suivants, c’est pas mal de se détendre un coup avant haha. Et puis c’était aussi une manière de clore le premier EP, comme une suite logique : on s’est quittés à la plage et on s’y retrouve à nouveau, juste pour se dire qu’on s’aime.

A l’image de votre titre « le bal de minuit », si on a envie de sortir ce soir, il faut désobéir ?

Charlotte Fever : En ce moment, il faut littéralement désobéir avec le couvre-feu et le confinement hahaha (on se marre mais en réalité on pleure intérieurement). Blague à part, c’était une manière de dire que pour vivre certaines choses il faut sortir de sa zone de confort. Souvent, on a énormément envie de se lancer dans de nouvelles expériences, mais ce n’est pas toujours évident. La routine est un véritable fléau qui nous amène parfois trop souvent à oublier que vivre, ça peut aussi être tout autre chose. Évidemment on peut aussi être très heureux de sa routine et s’y complaire, notre message est simplement qu’il ne faut pas s’empêcher d’en sortir de temps en temps quand l’occasion se présente. Même si cela va à l’encontre de ce que d’autres jugent raisonnable !

Charlotte Fever – (c): Kevin Blain

Quels sont vos projets après la sortie de l’EP, même s’il est un peu compliqué de se projeter en ce moment ?

Charlotte Fever : On va commencer par essayer de faire vivre Erotico au maximum. Même si c’est optimiste pour le moment, on aimerait beaucoup le porter sur scène et le faire voyager, comme on avait eu l’opportunité de le faire pour notre premier EP. On croise les doigts et dans le pire des cas, il voyagera online et c’est déjà ça ! Rien ne nous arrête.

En parallèle on continue à composer, discuter et rire à longueur de journée. À vivre de nouvelles expériences, à rencontrer d’autres artistes, à imaginer de nouvelles façons de vous emmener ailleurs. Du coup fatalement, une fois qu’Erotico” aura vécu tout ce qu’il a à vivre (et on lui souhaite une vie aussi longue qu’heureuse), le moment viendra de vous présenter notre premier album. On travaille dessus depuis pas mal de temps et on a hâte de vous dévoiler tous les nouveaux morceaux, mais ça, c’est pas pour tout de suite. Il vous faudra apprendre à connaître “Erotico” par coeur avant ça !

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Erotico, le nouvel EP de Charlotte Fever est disponible sur toutes les plateformes

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