Séduits par son premier EP « Histoires vraies », nous avons souhaité rencontrer chien noir pour lui poser quelques questions : portrait de l’artiste entrecoupé de ses confidences.
Le nom de scène de Jean Grillet s’écrit humblement chien noir, sans majuscule. Dans la vraie vie, il préférera que vous l’appeliez par son prénom. Ce pseudo vient d’un pirate de L’ïle au trésor de Stevenson. Un nom de guerrier pour écrire des chansons d’amour ? « Oui, parce que la vie n’est jamais simple, blanche ou noire, nous sommes faits de paradoxes. Au delà de l’image du pirate, c’est l’image du chien qui m’intéresse, qu’il soit le compagnon, le gardien ou le vagabond».
Habituellement vêtu de noir et de blanc – eh oui, les contrastes – coiffé de son inséparable casquette, chien noir se présente en toute simplicité vestimentaire dans ses deux premiers clips « Lumière bleue » et « Histoire vraie ». Dans ce dernier, des formes géométriques aux couleurs vives semblent avoir été dessinées autour de Jean et son piano pour souligner son univers. En réalité, les images on été filmées du haut du toit de l’école de Colombes, gentiment mise à disposition par le Maire. «C’était en février. Il faisait extrêmement froid et ça se voit un peu dans le clip. Les moments de tournage sont toujours chaleureux donc ça contrebalançait ce froid de février ».
chien noir reste très attaché à l’enfance, l’innocence, mais aussi les fantômes, auxquels il fait référence dans la chanson Qu’est-ce que tu fais dans le noir ? : «Pour moi ces fantômes ce sont surtout des terreurs nocturnes d’enfant. Aujourd’hui c’est une façon de parler d’une sorte d’héritage, de ce qui reste entre les murs. Je pense qu’il est très difficile de savoir qui nous sommes profondément, notamment parce que nous avons ces restes des autres en nous, que ce soit l’héritage de nos parents ou de la société. Parler de ces fantômes c’est au fond parler d’une quête pour se trouver».
L’enfance pour Jean, c’était déjà la musique, il raconte son parcours jusqu’à aujourd’hui : la sortie de son premier EP. « J’ai commencé la musique tout petit, au piano. Je me suis mis à la guitare plus tard, je suis rentré au conservatoire de Bordeaux. J’y ai rencontré des gens avec qui on a monté un groupe de folk : A call at Nausicaa . J’ai décidé ensuite de commencer à écrire seul. Ainsi, j’ai rencontré Marc Daumail (Cocoon) qui m’a donné des moyens d’écrire, pour moi mais pour d’autres aussi. On a enregistré quelques chansons, que j’ai envoyées à celles qui seront mes manageuses : Maylis et Melissa. C’est tombé dans l’oreille de Naïve, mon label. C’était en août 2019. Presque deux ans plus tard, beaucoup de travail et d’écriture, on a pu sortir l’EP Histoires vraies ».

La vie d’auteur-compositeur-interprète, et toujours faite de contrastes : tantôt seul à composer, écrire, ou dans l’ombre d’un studio d’enregistrement, tantôt sous les lumières des projecteurs. À la question : plutôt scène ou studio ? L’artiste répond : « Le studio est un moment que j’adore, cependant je n’ai pas encore eu l’occasion de goûter la scène dans de bonnes conditions et ça, ça va venir très bientôt donc je risque de changer d’avis ». Pour l’instant « Étant seul sur scène, ce moment est vertigineux. Il faut être fort et j’ai l’impression d’aller au combat. Mais j’ai hâte de pouvoir partager mes chansons avec mon public ».
Le talent de Jean s’est déjà frayé un chemin jusqu’aux oreilles des professionnels, puisque qu’il a été repéré par, non pas un, mais deux dispositifs de démarrage de carrière artistique. « Le Fair, comme Le chantier des francos, c’est la rolls des dispositifs d’accompagnement. D’abord c’est une reconnaissance du milieu. Ensuite il y a un soutien financier conséquent qui permet de soulager les partenaires du projet. Ensuite c’est une équipe vraiment cool. Ils m’aident pour la compta, les formalités administratives, la compréhension du milieu, les à côtés comme la santé, etc »
Fort de ces indéniables coups de pouce, chien noir compte mettre à exécution rapidement de nombreux projets : après ce premier EP, il a prévu d’embrayer rapidement sur un album. Nous avons hâte de découvrir la suite qu’il réserve à Histoires vraies. Pour 2021 : «J’ai pas mal de dates de concerts qui arrivent, je dois terminer d’écrire mon album. Je prépare aussi des sessions live/acoustiques avec des gens que j’aime très fort ».
La chanson Historie vraie a également été choisie comme bande son d’un court métrage publicitaire pour une enseigne de vente de vêtements à distance. En attendant de rencontrer Jean à travers la scène, puis partager avec vous un live-report, nous espérons de tout cœur que sa musique et sa sensibilité rencontreront le large public qu’elles méritent.
Plus d’infos
Histoires vraies, le premier EP de chien noir est disponible sur toutes les plateformes.