À Aix en Provence, le Centre d’Art de l’Hotel de Caumont présente une rétrospective du peintre Zao Wou-Ki jusqu’au 10 octobre 2021.
L’exposition appelée « il ne fait jamais nuit » présente des tableaux de toutes époques qui malgré sa brièveté permet d’avoir une vue assez exhaustive de l’œuvre du maître. La visite dure à peine une heure, mais nous permet de traverser le siècle. Aix-en-Provence oblige, elle commence par une nature morte très cézannienne montrant un plateau de pommes, et se finit par un hommage à Paul Cézanne où l’on devine la Sainte Victoire derrière l’abstraction.
Zao Wou-Ki est né à Pékin en 1920. Il arrive en France en 1948, où il reste la plupart du temps jusqu’à sa mort en 2013 à Nyon (Suisse). Il est généralement rattaché au courant de l’abstraction lyrique avec des peintres comme Pierre Soulages, Olivier Debré ou Georges Mathieu.

Mais son travail se caractérise par sa grande mobilité. Dans les premières œuvres se voit encore l’influence de ses maîtres, Cézanne, Paul Klee, ou les abstraits américains comme Jackson Pollock. Une série de dessins fait aussi comprendre comment il passe du figuratif à l’abstrait. Les tableaux suivants montrent le passage de la furia des années 50 à la sérénité des dernières œuvres. Il change sans arrêt de technique et de manière. Huile, encre de chine, dans un retour à sa patrie d’origine, aquarelle. Il passe du travail en atelier à une peinture sur le motif, en plein air. L’accrochage des tableaux est accompagné tout au long de l’exposition de panneaux d’explications didactiques courts mais bienvenus.

Et l’exposition rend compte aussi de ses amours et ses amitiés. Elle parle de ses compagnes, mais aussi de ses amis, en particulier Henri Michaux qui l’accompagne tout au long de sa carrière.
« Il est venu avec les pluies, mon camarade, celui qu’on dit que chacun a dans son dos.

Il est venu avec les pluies, triste, et il ne s’est pas encore séché.
J’ai pris quelques départs depuis. J’ai abordé quelques rivages nouveaux. Mais je n’ai pu le désattrister. Je me lasse à présent. Mes forces, mes dernières forces… Son vêtement mouillé – ou est-ce déjà le mien ?- me fait tresaillir. Il va falloir rentrer. »
Henri Michaud (la vie dans les plis, Gallimard 1949)

Plus d’infos
Vous pouvez acheter les billets avec le tarif adapté à votre cas sur le site de l’Hôtel de Caumont. Les billets et le créneau de visite doivent être réservés avant d’aller à l’exposition. Vous pouvez aussi participer à une visite guidée, ou encore assister à un concert de jazz un samedi ou un mercredi.