Le groupe de pop rock français originaire de Niort, était la figure musicale de la 30ème édition de la Nuit des étoiles samedi dernier au musée de l’air et l’espace du Bourget. L’occasion d’un petit aparté

Samedi dernier, à l’occasion de la 31ème édition de la Nuit des étoiles au musée de l’air et de l’espace du Bourget, le groupe niortais Colours In The Street, composé d’Alexandre Poussard (chant, piano, guitare), Noé Russeil (basse) Lucien Saurin (guitare) et PierreElie Abergel (batterie) s’est produit au pied de la fusée Ariane. Un concert d’une heure, devant les amoureux d’astronomie qui, malgré le vent glacial de la soirée, n’ont pas boudé leur plaisir pour apprécier la pop anglo-saxonne de la formation, inspirée par des ténors tels que Coldplay ou Phoenix.

Arrivé tardivement sur le site à cause d’une panne leur véhicule sur la route, le groupe est monté sur scène à 22h, au lieu de 21h30 comme initialement annoncé. C’est par « Strangers » que le quatuor sur scène ouvre la soirée, suivi de « Let me Kiss you » sur lequel Noé et Lucien font résonner leurs riffs de guitare devant un Pierre Elie concentré à faire ressortir toute la puissance de sa batterie.

Mais le clou de la soirée sera le piano voix d’Alex sur « Aux Étoiles », le premier single en français de leur nouvel album All The Colours, qui prend une résonance toute particulière en cette Nuit où l’on scrute les étoiles filantes. Un titre interprété tout en douceur par Alex au piano, malgré son petit problème de gorge, et qui transporte immédiatement le public vers les étoiles.

Colours In The Street au musée de l'air et de l'espace pour la Nuit des étoiles le 7 août 2021.
Colours In The Street au musée de l’air et de l’espace pour la Nuit des étoiles le 7 août 2021.

Une heure avant ce concert, c’est Alexandre Poussard, l’un des fondateurs du groupe, qui a bien voulu répondre à nos questions sur le tarmac, avant de retrouver ses comparses sur scène, pour une nuit étoilée.

Hello Alex, quel est l’état d’esprit du groupe en ce moment ?

Ça va très bien. C’est la reprise pour les groupes cet été, c’est cool, nous sommes hyper content de retrouver la scène, ce n’est pas la première fois qu’on se produit depuis l’épidémie, mais ça va.

On sort à peine d’une pandémie mondiale qui a boulversé pas mal de choses, notamment dans le monde de la culture avec des reports et annulations de concerts. Comment avez-vous vécu cette période ?

C’était compliqué parce qu’on a sorti notre 2ème album entre deux confinements, forcément c’était assez compliqué parce que c’était un album qui était prévu depuis longtemps. On s’est dit qu’on le sort quand même, on s’en fout. Après le gros point négatif c’est la scène en fait, on n’a pas pu défendre cet album, là c’est le 3ème concert sur lequel on le défend, on est très content là.

Mais c’était compliqué je pense pour tout le monde, la culture en générale est touchée, elle est d’ailleurs toujours touchée. Ce n’est pa évident de reprendre la route, de retrouver les programmations habituelles, mais c’est déjà un bon premier pas pour tout le monde et puis ça va y aller tranquillement.

Durant cette période vous avez aussi perdu l’un des membres fondateurs Alexis, pas qu’il soit décédé, mais il a décidé de quitter le groupe. Pourquoi ?

C’est un choix qui était propre à lui, il avait besoin de nouvelles choses dans sa vie, il avait déjà fait le tour, il a quitté le groupe peu avant la sortie de l’album. Après on a rencontré Pierre-Elie le nouveau batteur, qui nous a rejoint très vite à la batterie, donc on n’a pas vraiment senti la période sans batteur. Ce n’était pas plus mal parce qu’on avait pas mal de plans promo pour la sortie de l’album. Au final on s’est bien débrouillé et c’est cool, on est content de l’arrivée du nouveau batteur, et évidemment on regrette le départ d’Alexis, mais on respecte son choix.

Et pourquoi sur les affiches vous n’êtes que trois, alors que Pierre Elie vous a rejoint en remplacement d’Alexis ?

C’est simplement une question d’image. C’était pour rester cohérent vis à vis du public, pour dire que l’aventure continue. Pierre Élie s’inscrit comme batteur de tournée, maintenant rien ne nous empêche à l’avenir de travailler sur un nouveau projet à quatre.

Votre 2ème album « All The Colours » est justement sorti durant cette tempête le 3 juillet 2020, avec le recul, vous regrettez d’avoir maintenu cette sortie alors que la tournée a été annulée ?

On ne regrette pas du tout sa sortie, dans le sens ou on est arrivé à un stade où les morceaux étaient prêts depuis longtemps, on avait besoin de les sortir, c’était un besoin personnel interne au groupe. Au final il a été très bien accueilli, on a fait énormément de clips, quatre ou cinq. La question s’est posée au début, mais c’était évident qu’il fallait le sortir parce qu’on est un groupe qui produit énormément, on compose sans arrêt. Au final on avait besoin d’enchaîner musicalement pour combler un peu cette période de vide sans concerts et c’était pas plus mal.

Le premier single « Aux étoiles » qui vient de dépasser la barre d’un million de streams est à l’honneur aujourd’hui au musée de l’air de l’espace à l’occasion de la nuit des Étoiles. Faut-il s’attendre à une prestation particulière ?

La chanson parle déjà d’elle même, donc je pense que le cadre va la rendre particulière. C’est énorme de faire ça ici, là c’est un peu nuageux, ça aurait été cool un ciel étoilé. En tout cas la chanson dans ce cadre là, va peut-être être cool.

Vous avez quand même pris un risque qui s’est avéré concluant, parce que c’était une première en français et en plus en mode piano voix ?

C’était un choix du groupe. Au départ on était ultra réticent « non jamais du français, c’est nul », après on était jeune et un peu con. On n’était pas forcément mature dans notre façon de voir la musique. On n’a pas mal évolué, on a ouvert cette porte, ça nous a plu et beaucoup aussi sont passés à la trappe. On garde le meilleur et le plus honnête qu’on peut proposer au public, comme la chanson « Aux étoiles ». C’était une vraie révélation pour nous, même auprès du public, c’est à dire que cette chanson elle touche énormément de gens. On reçoit des messages presque tous les jours sur cette chansons là. On en est tout autant plus fière de voir qu’il y a des possibilités en français.

Maintenant, ça ne veut pas dire qu’on fera que du français grâce à ça. On fait ce qu’on aime. S’il y a une chanson qu’on sent en français, on la fait en français, on ne se forcera pas à faire du français. On s’est forcé un peu sur certains singles, ça ne veut pa dire qu’on ne les assume pas. Mais aujourd’hui on ne se forcera pas à faire un morceau à français s’il ne nous plaît pas.

Si ce n’est pas indiscret, est-ce qu’on peut savoir quelle histoire personnelle se cache derrière « Aux étoiles » ?

C’est une histoire qui nous touche un peu tous, c’est simplement le manque d’une personne. Après libre à chacun de l’interpréter comme il le ressent. Mais cela peut se traduire par une personne que tu aimais et qui est partie vivre dans un autre pays ou même décédée.

Est-ce que vous avez des plans prévus à l’étranger comme lors de votre dernière tournée en Asie ?

C’est vrai qu’on a déjà bien profité de l’Asie pendant trois ans… après on a sorti notre album en plein COVID, là on prépare vraiment une tournée pour 2022. On a pour projet de se remettre à fond dans le tour l’année prochaine, parce que ça ne va pas se remettre en place tout de suite, parce qu’il y a énormément de groupes qui repartent, tout le monde repart un peu en même temps. On verra les opportunités qu’on aura, mais évidemment, on aimerait faire tourner le groupe à l’étranger, que ce soit rien qu’en Allemagne, Angleterre, Belgique, aux USA, en Asie, Amérique latine…

Le concert initialement prévu à la Maroquinerie le 8 octobre 2020, est-il toujours d’actualité ?

C’est toujours d’actualité, j’ai pas la date en date, mais je crois qu’elle a été reporté en interne, on a les dates en options mais je crois qu’elles n’ont pas encore été validées. Ça sera toujours à La Maroquinerie, on adore cette salle, on l’a fait déjà plusieurs fois. On a fait plusieurs salles à paris, mais c’est vrai qu’on aime beaucoup La Maroquinerie, l’équipe est géniale et c’est notre petit QG parisien.

Mais vous n’êtes parisiens ?

Noé (basse) et Lucien (guitare) habitent sur paris, Pierre-Elie (batterie) et moi (chant, piano, guitare) nous sommes sur Poitiers. Nous ne sommes pas parisiens, mais par contre on y vient souvent.

Et vous vous débrouillez comment pour travailler ensemble ?

On répète sur Poitiers dans la salle de concert le confort moderne, qui est un studio de répétition et nous suit depuis le début. Pour la partie studio ça se à Roche sur Yonne avec notre ingénieur son, on a toute une petite équipe. C’est une grande famille Colours depuis le début, ça fait plus de 10 ans que j’ai commencé le projet avec des anciens membres, maintenant il ne reste plus que moi de l’équipe du départ.

Au niveau de l’écriture ça se passe comment ?

On a tous un rôle un peu partout, celui qui impulse la composition en elle-même avec les lignes de chanson c’est moi. Lucien s’occupe d’écrire les textes, mais après on finalise le tout à quatre.

Le 3ème album est-il déjà en préparation ou vous vous donnez encore un peu de temps ?

Il est dans la boîte à 80% au niveau de la composition, après il reste une grosse session studio. Là on s’enferme à Ronce-les-bains pendant deux semaines pour terminer les compos et établir la set list du 3ème album. Après on rentre en studio et on enregistre les prods définitives, mixage, mastering …

Vous avez déjà une date ou alors une année de sortie ?

Pas encore une date de sortie, mais ça sera en 2022.

2022 ? Mais vous n’avez pas eu le temps de défendre le 2ème album

Le truc c’est que comme on a de la matière on préfère faire une tournée pour défendre les deux albums. Il n’y a pas de règles en musique, les gens ce qu’ils recherchent c’est écouteriez artistes, les voir en concert, consommer.

Vous ressentez l’attente du public ?

L’album ça fait déjà un an, je pense qu’il n’y a pas mal d’attentes sur les concerts. Sur les prochains singles on reçoit quelques messages, mais ils ont quand même un album de 16 chansons à écouter. On vient de sortir une collaboration avec un Dj électro. On alimente au fur et à mesure, je pense qu’ils n’ont pas le temps de se lasser. On part du principe qu’il faut qu’on balance du contenu régulièrement aux gens, même pour nous en interne c’est important de garder le cap, de rester un peu dans le rythme.

Et au niveau de la reprise des festivals par lesquels vous êtes passés depuis la reprise, notamment à Cognac ça s’est bien passé ?

Ah très cool, à cognac notamment c’était un concert un peu inédit avec un quatuor de corde : violoncelle, alto, violon et violon, c’était vraiment une version spéciale inédite, imaginée en amont. C’était cool, il y avait du monde, des gens qui nous suivent depuis le début et qu’on avait pas revu depuis le dernier concert il y a un an et demi.

Après ce soir, c’est quoi la suite de votre activité ?

Pour l’instant pas de dates, c’est la dernière de l’été ce soir dans un cadre parfait. On avait pas mal de dates, mais avec les restrictions sanitaires, beaucoup de festivals ont du annuler, revoir leurs programmations, leurs budgets. Après on va retourner en studio, profiter de l’été aussi, enfin de ce qu’il en reste. Septembre : studio, composition, sorti d’un nouveau titre inédit avant janvier et tournée en 2022. Voilà on avance dans ce sens là.

Plus d’infos

All The Colours, le 2ème album du groupe Colours In The Street est disponible sur toutes les plateformes.

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