Benjamin Biolay, l’Impératrice, Sosso Maness, ou encore Vladimir Cauchemar, voilà la belle programmation à laquelle a eu droit le public de Charleville-Mèzières le week-end dernier, à l’occasion du festival Still a-live, l’édition alternative du Cabaret Vert.

Le week-end du 27 août, nous nous sommes mis au vert en musique à Charleville-Mézières, à l’occasion du festival Still a-live, le volet musical de Face b, l’édition alternative du Cabaret Vert. Durant quatre jours, le public a vibré au rythme des retrouvailles sur la plaine Bayard, en bordure de la Meuse. Crise du Covid oblige, l’un des plus grands festivals musicaux de l’Est de la France, n’a pas pu avoir lieu dans sa configuration habituelle à cause des restrictions sanitaires.

Le public du festival Still a-live sur la Plaine Bayard qui accueille habituellement le Cabaret Vert.

Afin d’éviter une nouvelle année blanche après l’annulation de son édition 2020, les organisateurs ont opté pour une édition à minima, prenant ses quartiers à la Marcerienne du 19 août au 26 septembre 2021. L’ancienne usine désaffectée devient ainsi, le temps de cette édition, un lieu de culture ouvert 6/7, avec six week-ends de fête, dont celui du 26 au 29 août essentiellement musical, auquel nous avons assisté. Récit de ce week-end en musique au bord de la Meuse.

Pas de camping, une seule scène…

En raison des restrictions sanitaires, nous n’auront pas droit aux joies du camping qui chaque année, accueille plusieurs centaines de festivaliers du mercredi au lundi. Un endroit prisé pour sa bonne ambiance et la joie de vivre des campeurs, heureux de s’y retrouver année après année.

A notre arrivée sur le lieu de l’événement, on est loin de l’effervescence habituelle aux portiques d’entrée qui se situe cette année près du square Bayard. Sur le site de la Macérienne, ça ne se bouscule pas trop, la jauge limitée à 7.000 spectateurs par jour, explique sans doute cela. Mais on est loin du compte, à part la journée du samedi qui affichera complet. On ne compte qu’une seule scène, là où habituellement on avait le choix entre quatre.

Festival Still-a-live à Charleville-Mézières

Les régionaux de l’étape donnent le là

Ian Caulfield n’a pas grand chose à nous demander en début de concert. En hôte du coin, c’est à lui que revient le privilège d’ouvrir cette 2ème journée du festival. Tout comme le feront après lui, la rappeuse rémoise Leys le samedi et le rocker Chester Remington le dernier jour.

Ian Caulfield, festival Still a-live 2021

Dionysos et l’impératrice, impériaux

Ça fait neuf ans que Dionysos, le groupe originaire de Valence, n’était pas revenu au Cabaret Vert, mais cela fait plus de 20 ans que nous avons tous en tête leur ritournelle devenu populaire « Quand j’étais petit, j’étais un jedi ». L’excitation était à son comble lorsque le chanteur et compositeur du groupe Mathias Malzieu, a surpris le public en démarrant le concert perché sur l’estrade de la régie, avant de traverser le public de la fosse pour rejoindre la scène, tel le messie traversant la mer rouge. Ce fut explosif!

Dionysos, festival Still a-live 2021

On achève la soirée du vendredi par la prestation du groupe pop français l’Impératrice, qui a enflammé le public. La formation parisienne amenée par sa voix féminine Flore Benguigui, a su bien faire danser les festivaliers avec des titres aux sonorités disco funk, extrait du répertoire de leur premier album Matahari sorti en 2018 et du dernier en date, le solaire Tako Tsubo.

L’Impératrice, festival Still a-live 2021

Le rap rafle la mise

« C’est complet »! Voilà ce qu’on pouvait entendre dans les allées du festival samedi dernier. La programmation axée rap est pour beaucoup dans cette affluence de 7000 spectateurs, composée en majorité de jeunes qui rêvent tous de voir leurs rappeurs préférés sur scène, après une longue période de sevrage.

C’était intense avec Soso Maness, le rappeur marseillais et interprète de « Bande organisée » a pu mesurer toute l’étendue de sa notoriété devant un public très jeune, qui connaît ses textes par coeur et saute à tout va dans la fosse au rythme de « Zumba cafew ».

Déjà présent lors de l’édition 2019 du cabaret vert il y a deux ans, le groupe IAM revient devant un public conquis et impatient d’en découdre. L’hospitalisation début août de l’un des membres (Akhenaton) pour cause de Covid et l’annulation de leurs concerts dans la foulée, faisaient craindre le pire aux organisateurs. Le mythique groupe qui s’est imposé depuis 30 ans comme l’un des piliers du rap français, fait danser ses fans sur ses tubes et aussi les titres de son dernier mini album « Première Vague ».

Entre deux concerts, les festivaliers peuvent se lâcher devant la caisse du DJ installé près de l’usine désaffectée de la Macérienne. Une sorte d’exutoire où les corps ne font qu’un dans une ambiance de lâcher prise pour oublier la période un peu particulière que l’on vient de traverser.

Festival Still-a-live à Charleville-Mézières

« Le jeune polak a tout cassé »

Le rappeur Plk n’est pas venu seul pour mettre le feu sur scène ce soir. Véritable phénomène musical, le jeune rappeur parisien a trouvé un public averti sur la plaine Bayard. son dernier album Enna, certifié disque de platine en seulement un mois, témoigne de l’ampleur du phénomène. Plus tard dans la soirée, il invitera son pote Sosso Maness à partager le tube « Petrouchka » avec lui. C’est la folie sur scène comme dans le public, la température monte d’un cran et ça se termine en pogos dans la fosse.

Le DJ et producteur Vladimir cauchemar n’a pas eu du mal à soulever les foules jusqu’à tard dans la nuit pour clôturer cette 3ème soirée. Visage dissimulé sous un masque en forme de crâne et installé derrière ses platines, il balance ses beats teintés de sonorités house et hip-hop devant un public qui aimerait bien que son s’éternise.

La famille d’abord, malgré les caprices de la météo  

Contre le froid, on demande le jeune groupe Delgrès, amené par le chanteur et guitariste Pascal Danaë, qui su réchauffer le public et lui faire oublier les caprices de la météo.

Festival Still-a-live à Charleville-Mézières

Pomme va mettre le public dans sa poche avec ses titres doux et ses blagues sur le plat local. Avant de céder la place à l’artiste Suisse Stephan Eicher, à qui revient l’honneur de clôturer ce week-end musical, 30 ans après la sortie de son album culte Engelberg, vendu à plus d’un million d’exemplaires en 1991.

Festival Still-a-live à Charleville-Mézières

Cette édition à minima a attiré pas moins de 22.000 personnes en quatre jours. Au-delà des chiffres, le plus important pour le festival était de proposer quelque chose au public, complètement différent de ce quoi il a été habitué, dans pour autant dénaturer ce rendez-vous. Après une édition records en 2019 de 102000 festivaliers, nul doute que l’édition 2022 battra tous les records après deux ans d’attente.

Festival Still-a-live à Charleville-Mézières