Émilie Marsh nous embarque dans un road movie musical avec son 2ème album Nevada, dans lequel elle a mis tout son cœur et nous fait emprunter une nouvelle route à l’écoute des différentes pistes qui le compose.

Je ne peux vous le cacher, Nevada est l’un des albums que j’attendais avec le plus d’impatience en ce début d’automne 2021. Pour rappel, cet album est le deuxième opus d’Emilie Marsh qui a fait appel à une participation collaborative sur Ulule, permettant très rapidement d’atteindre les 100% allant même jusqu’à les dépasser. La chanteuse avait d’ailleurs promis à ses donateurs 5 titres inédits si elle atteignait les 150%. Chose promise, chose due, puisque le 13 août dernier l’artiste a proposé un StreamLive à ses auditeurs/donateurs.

Au delà de sa carrière de performeuse, cette auteure, compositrice interprète et multi-instrumentiste, est la guitariste et arrangeuse de l’icône de la chanson française Dani, avec qui elle est en tournée parallèlement à son actualité. Une rencontre qui a permis à Émilie de beaucoup évoluer au fil de leur collaboration sur scène ainsi qu’avec l’album Horizons dorés.

Ce 15 octobre sort donc Nevada, l’album road trip imaginaire et amoureux d’Émilie Marsh, porté déjà par trois singles, « Nevada » titre éponyme de l’album, « Mélancolie sur la Riviera » en duo avec La Grande Sophie et « Ironie » qui est peut-être, selon l’artiste elle-même, sa chanson préférée de l’album.

On peut tout à fait comprendre ce choix d’ailleurs, tant les paroles sont profondes. Personnellement, je m’y suis retrouvée : « Il est trop tard pour repartir, trop tard pour espérer dormirPour la dixième fois tu répètes que c’est la dernière cigarette, et tu t’en veux ». Cet album fait naître des images en nous. Lorsqu’on l’écoute, on peut totalement se voir traverser « la vie » en Nevada ou dans une « Chevrolet impala des années soixante dix », au gré des titres et des humeurs.

L’album est entrecoupé d’interludes cinématographiques, « des errances ». On y suit une femme et le monologue qu’elle interprète en laissant des messages sur le répondeur de l’être qu’elle aime. Elle part le rejoindre, mais tout au long du trajet elle se laisse subjuguer par la beauté des routes, les rencontres et des paysages, jusqu’à se laisser désorienter et changer de trajectoire.

Duos et influences

Émilie sait s’entourer d’artistes de talent, car effectivement La grande Sophie n’est pas la seule à partager un titre avec elle. Nous avons le plaisir de découvrir également un très beau duo « Héros » avec Gaëtan ROUSSEL. Que se soit Gaëtan ou Sophie, Émilie les a connus à l’adolescence et ils ont joué un rôle important dans son parcours. C’est d’ailleurs La Grande Sophie, dont la musique l’a toujours influencée, qui lui a donné l’envie de monter sur scène.

📸Alexandre ATTIAS

Mais les influences de l’artiste franco-anglaise ne s’arrêtent pas là. Anna Calvi, Sylvia Plath entre autres en font parties. Catherine Ribeiro, actrice et chanteuse libertaire des années soixante, lui a même inspiré « Dunhill ». Là encore une chanson magnifique sur des arpèges apaisant :« Même à côté de toi, tout le monde me manques… et je ne sais pas pourquoi… ». Émilie a également invité lors d’une journée plusieurs chanteuses dont Clou pour prendre la place de choristes le temps d’un instant.

Le cinéma, lui aussi, a eu un effet sur cet album puisque l’artiste affectionne les réalisations de Quentin TARANTINO. Durant le confinement, elle a beaucoup visionné des westerns, comme Paris-Texas de Wim Wenders, dont la musique de Ry Cooder est quelque part un peu présente dans « Nevada ». Le visionnage de road moovies, tels que Pierrot le Fou ou encore Thelma et Louise, y est aussi sûrement pour beaucoup dans le Road trip musical de cet album.

Un opus en représentation mentale

Je devrais m’attarder plus sur une chanson en particulier pour vous faire découvrir ce formidable album, mais le choix est impossible tellement tous ses textes et ses musiques ont été un bonheur, pour moi et mon imaginaire. D’ailleurs, n’oubliez surtout pas d’écouter le dernier titre de l’album « Danser Marco » qui fait oublier que le disque est terminé. On en voudrait encore.

📸 Pascale Becassis

Durant ce voyage intime, nous sommes bercés par les textes très travaillés, souvent mélancoliques, le mélange de la légèreté de la pop et la puissance de la guitare aux riffs rock. Un album qui ressemble vraiment à Émilie MARSH, et qui devrait faire la joie de tous ceux qui l’attendaient ainsi que ceux qui auront la curiosité d’aller le découvrir. Bravo l’artiste !

Plus d’infos

Nevada, sorti chez Fraca Label, disponible sur toutes les plateformes et en magasin.

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