Nous avons visité avec des amis et l’aide d’un greeter le centre du Havre à l’occasion de la Saint Sylvestre.

Le centre de la ville Havre a été détruit par des bombardements britanniques en 1945. La ville a été reconstruite par un groupe d’architectes dirigé par Auguste Perret. L’ensemble est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2005.

Nous avons visité la ville avec un greeter, c’est à dire un habitant de la ville heureux de montrer les beautés de celle-ci.  Le mouvement des greeters (« ceux qui accueillent ») est né en 1992 à New York. Des habitants, bénévoles, font découvrir leur ville, de manière personnelle. Ils évitent de prendre la place de guides professionnels en cornaquant de petits groupes.

l’Hotel de Ville du Havre

Patrice, le greeter qui nous accompagne, nous fait découvrir les subtilités de l’architecture de Perret. Nous n’aurions pas pu seuls la comprendre complètement. D’abord, l’utilisation massive du béton comme matériau de base de la reconstruction. Celui-ci se décline en poutres de 6,24 mètres, portée optimale pour la tenue de la structure, et qui se retrouve partout. Ces poutres sont supportées par des colonnes qui soutiennent la construction, pas de murs porteurs qui boucheraient la vue. Les motifs récurant hérités des moucharabiehs d’Afrique du Nord, les grandes portes en verre et fer forgés, avec des poignées en laiton, les fenêtres verticales. 

En même temps, chaque bloc de maison a sa propre identité, son style propre, les bas-reliefs, à la gloire de la ville, des entreprises industrielles, le HAC (Havre Athletic Club), plus vieux club de football de France, L’emploi de la brique parfois pour varier. 

l’église Saint Joseph

Et puis la ville a évolué depuis sa reconstruction, chaque équipe municipale a apporté sa touche. Le Théâtre d’Oscar Neymeier, la bibliothèque, les bancs « littéraires », les oeuvres disséminées un peu partout. Voilà tout ce que Patrice nous a fait comprendre d’une ville en renouvellement permanent.

L’après-midi, nous avons visité le MUMA (Musée d’art moderne André Malraux). C’est un de ces musées des Beaux Arts comme il en existe beaucoup en France. Des conservateurs passionnés ont rassemblés des œuvres de toute origine pour l’édification des jeunes élèves. Ici bien sûr, l’impressionnisme est à l’honneur. La toile « Impression au soleil levant »,  a été faite sur le port du Havre. C’est elle qui a donné son nom au mouvement artistique. On trouve donc au MUMA une jolie collection de tableaux de Monet, de Renoir, et autre Pissarro[1]. Il y a aussi des Raoul Dufy et Othon Friesz, et toute une série d’oeuvres de peintres inconnus qui mériteraient d’être redécouverts.

On découvre aussi les tableaux d’Eugène Boudin, peintre classé selon les cas parmi les impressionnistes ou les précurseurs du mouvement. Monet a fait des séries de cathédrales de Rouen ou de meules de foin. On voit au Havre deux grandes séries de Boudin : des tableaux de ciels ensoleillés et nuageux  et des représentations de vaches. 

Ces dernières (les vaches) nous ont rattrapées au retour vers le midi. Un troupeau de vaches s’est invité sur l’autoroute A6, bloquant la circulation. Arrêté sur la voie, nous écoutions 107,7, qui nous tenait au courant des pérégrinations des bovins et leurs poursuivants, gendarmes et pompiers animaliers.  C’est avec plus de deux heures de retard que nous arrivâmes en pleine nuit. Nous nous demandions ce qui avait pris à ces vaches. Un ami me fit remarquer que ces ruminants n’avaient sans doute pas apprécié que l’on fasse du Boudin avec des vaches.

Bonne année à tous, en espérant que nous pourrons aller aux expositions et aux concerts.

Plus d’infos

Si vous voulez vous faire aider par des greeters pour visiter une ville, allez sur le site des Greeters de France qui vous dirons si vous pouvez vous faire aider dans votre prochaine destination.


[1] Pas le tableau « impression au soleil levant » qui est au musée Marmottan-Monet à Paris