Night of the Loving Dead, le nouvel album de la meute Rock Rouennaise sort ce 4 Février pour le plus grand bonheur de nos tympans. Toujours plus noir & sauvage mais sans jamais perdre de leur authenticité & sensibilité.

Influences organiques de Nick Cave, Sixteen Horsepower & The Black Angels, mêlées de la collaboration spontanée de Peter Hayes, le deuxième opus d’Animal Triste incarne ce Rock noir à souhait, follement excitant, incroyablement vivant.

Rencontre mordante avec Mathieu Pigné, l’un des fauves de cet hydre musical à six têtes, et dont on ne vous conseille que trop d’apprivoiser le dernier né sur vos platines…

Animal Triste

Alors Animal Triste, heureux en cette année 2022 ?

Animal Triste : Heureux de sortir un album si important pour nous et si libre, et heureux d’avoir encore cette chance de le faire. On est bien entouré faut dire.

« Night of the Loving Dead » est le titre de votre 2ème album qui sort le 4 février. L’ambivalence des sentiments, émotions, c’est un peu ce qui vous incarne ?

C’est un peu ça je crois l’idée du rock. La maxime de joy division “danser en pleurant” résumait déjà beaucoup de choses… En ce qui concerne le titre, c’est plutôt un clin d’œil à différents niveaux, Romero bien entendu, notre amour du film de genre, mais aussi la place du rock aujourd’hui, qui semble mort pour les grands médias, mais qui résiste à l’extérieur et qui attend la nuit pour rentrer et bouffer des cerveaux.

Ce 2ème opus, semble cette fois-ci explorer le monde qui l’entoure, il est comment d’ailleurs le monde selon Animal Triste ?

Il est fraternel et il est juste, on a tous l’age de savoir aujourd’hui de quoi doit être fait notre vie et comment on la mène. Ce groupe, c’est notre bouée de survie, ce qu’on est aujourd’hui en tant qu’individus et ce qu’on veut laisser en tant qu’artistes. Animal triste n’est que de la joie pour nous.

Vous nous avez offert début Janvier un avant-goût de votre travail avec le lumineux et à la fois sombre clip « Tell me How bad I am », un des titres de votre nouvel opus. Animal Triste se nourrit-il aussi du fantastique pour créer ses chansons ?

Sur cet album en tout cas, c’était le cas. Pendant tout l’enregistrement, on se documentait sur le vaudouisme, le vampirisme, en se disant que si ces thèmes nous interpellaient, c’est parce qu’ils avaient une corrélation avec l’idée même du rock, cette science occulte qui nous réunit tous et dont on cherche le grimoire depuis qu’on est gosses.

Comment se sont déroulées les étapes de création de l’album ? Vous êtes vous laissés aller à l’improvisation, à l’instinct lors des enregistrements ?

On est rentré en studio avec plus de chansons que sur le premier, on avait les directions, mais on a laissé une énorme place à l’improvisation et à l’instinct, afin de retrouver ce sentiment précieux qu’on peut avoir en répète : la naissance d’une chanson et son côté incontrôlable qui nous dépasse…

L’inspiration semble aussi vous venir du côté US, avec notamment cette collaboration avec Peter Hayes, leader du Groupe BRC ( Black Rebel Motorcycle Club ), les références à Nick Cave ou encore la littérature fantastique d’Anne Rice…

Peter Hayes c’est une vraie bénédiction. Black rebel motor cycle club est l’un des groupes qui nous a donné envie de fonder Animal Triste. On s’est démerdé pour le contacter et sa première réaction a été de nous remercier pour “la main tendue”. C’est pourtant lui qui, sans nous connaitre, nous a tant aidé dans notre vie. On doit un truc à ces mecs-là, Nick Cave en fait bien sur partie, ils nous guident sans jamais se dévoyer. Je pense qu’ils ont – et qu’ils continuent- de rendre au Rock ce qu’il leur a donné.

Animal Triste, c’est un roman rock noir qui aura plusieurs chapitres encore ? Pourra-t-on vous retrouver bientôt à la lumière sur scène ?

Bien sûr, déjà Animal Triste, c’est une histoire de potes de longue date, c’est quand meme plus facile de faire de la route avec ses meilleurs potes. On réfléchit toujours à la suite, même si là on a très envie de profiter de la sortie de ce disque parce qu’on l’aime très fort. On attend que le monde se rouvre pour venir vous envahir.

On ressent, de l’extérieur, une grande cohésion au sein du groupe et parallèlement une indépendance de chacun dans l’expression musicale. Parce qu’Animal Triste, c’est véritablement une histoire de lien humain ?

Ce n’est que ça et rien d’autre. Tous les gars qui composent ce groupe sont mes humains préférés. Plus je passe du temps avec eux et mieux je suis. Je n’attends qu’une chose, c’est de repartir avec eux ou retourner en studio.

l’actualité influence-t-elle ce côté acéré & désenchanté qui vous caractérise ? Quel est votre regard sur le paysage culturel, musical, avec le règne de l’entité Covid ?

Franchement – et pour ma part-, j’ai l’impression que la musique qu’on fait est tellement à la marge que c’est comme vivre dans une dimension parallèle, le monde d’aujourd’hui culturel, dans ce qu’il a de plus mainstream – ne m’intéresse aucunement-. Il y’a des contre-allées, d’autres musiques que Coldplay, d’autres films que the avengers et d’autres livres que ceux de Zemmour. On peut vivre sans ça et je pense que c’est le meilleur moyen pour ne pas s’engouffrer dans l’aigreur ou la dépression. Il y a d’autres voies, mais il faut les chercher.

On vous souhaite quoi pour 2022 Animal Triste ? ( au fait on veut bien trinquer de nouveau avec votre bière artisanale tout en faisant du skate ;))

Mais ouiii, venez nous voir, on ne mord pas et on n’est pas tristes !! (mais commençons peut-être par le skate avant de trinquer, sinon on risque de se casser un truc.

Sinon on n’a qu’à se souhaiter une belle année pleine de découvertes, de surprises, de culture et de combativité.

Une belle année 2022 à tous, très musicale c’est certain !

Merci d’être là les ami(e)s, c’est précieux.

Plus d’infos

Lien Bandcamp vers le nouvel album « Night Of The Loving Dead »– sortie le 4 février : https://bit.ly/31Kyosz

Le clip de “Tell Me How Bad I Am” (feat Peter Hayes):https://bit.ly/3Ghim8N

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