De jour comme de nuit, l’édition 2022 du festival Marsatac fut exceptionnel et a tenue ses promesses en faisant danser la citée phocéenne avec sa programmation électrique qui mêlait des têtes d’affiches comme Damso, M.I.A ou Laylow. Retour sur cette 24e édition qui a eu lieu dans le plus beau parc de la ville le week-end du 10,11 et 12 juin dernier.

C’est un retour qui était tant attendu par le public marseillais. Le festival Marsatac a revêtu ses habits de fête pour marquer ses retrouvailles avec le public lors de sa 24e édition qui s’est déroulée du 10 au 12 juin dernier dans l’écrin du Parc Borely, l’un des plus beau de la cité phocéenne situé dans les quartiers Sud, et transformé en grande discothèque à ciel ouvert pour l’occasion. Un cadre bucolique et champêtre qui a séduit les organisateurs de l’un des plus gros événements musicaux du sud de la France, après l’édition capsule organisée ici même en août 2021, malgré les contraintes de jauges et le contexte sanitaire.

Mes allées du Parc Borély ordi d’assaut par le public du festival Marsatac le 10.06.22

Assis dans l’herbe ou sur des chaises longues, ou allongés sur des nattes tapis dans la prairie, on retrouve cette jeunesse heureuse de pouvoir à nouveau faire la fête sans restrictions après une période plombée par l’épidémie de Covid-19. La scénographie du lieu a été très bien pensé, ce qui laisse vraiment le choix au public pour se prélasser sur ce jardin gigantesque du parc où quatre scènes ont été dressées dont la grande scène qui porte bien son nom située au centre, avec en fond le magnifique château. On retrouve également un espace recréation dans lequel plusieurs jeux sont proposés, mais également un stand maquillage et un autre pour les tatouages.

Le Parc du hip-hop européen

Si le festival qui allie hip-hop, électro et rock a ouvert ses portes à 18h le premier jour, nous n’arrivons au Parc Borely qu’après 21h pour notre première couverture du festival, peu de temps avant la sortie de scène du Prince de drill londonienne Central Cee, mais bien à l’heure pour le concert de la sensation rap du moment Laylow.

Le nouveau poids lourd de la scène rap est venu armé de son 2ème album L’Etrange Histoire de Mr Anderson, disque d’or seulement 3 semaines après sa sortie. Son entrée sur scène tout de blanc vêtu sur le titre « Megatron », déclenche à la fois des cris et des premières évacuations des victimes du phénomène qu’il est.

En quittant la scène du château avec beaucoup de mal, on fait un petit détour vers la scène du Lac que la belge mondialement connue et reconnue Amélie Lens a transformé en club à ciel ouvert avec sa techno sombre, tandis que de l’autre côté de La Prairie, on entendait le rappeur originaire de Créteil La Fève, débiter son flow de « Mauvais payeur » à perte haleine.

Samedi à guichets fermés

La journée du samedi était annoncée sold out depuis le début de la semaine avec des têtes d’affiches comme Damso ou encore Oboy, rien d’étonnant. « On est marseillais où on ne l’est pas ? c’est Marseille bébé » nous balance d’entrée de jeu un jeune festival un peu éméché, à notre arrivée. Il faut dire que contrairement à la veille, le site a ouvert à 14h pour cette 2ème journée aux températures caniculaires qui s’annonce chargée en beuverie. Les bobs et lunettes de soleil habillent la plupart des visages, mais sans masques.

La scène du château nous ouvre grand les bras et nous propose un bon cru du coin servi par le rappeur Marseillais Zamdane, qui est en terrain conquis si l’on en juge par la ferveur de cette foule en délire. Autre scène, autre ambiance, celle de La Prairie où la techno punk du duo ténébreux Gargäntua fait des ravages. C’est brut de décoffrage, très énervé avec un côté psychédélique qui nous fait toujours autant d’effets.

Rap zone 13

On avait prévu d’assister au concert de Ziak, l’un des rappeurs les plus en vue du moment. Mais deux jours avant la date prévue, le festival annoncé sa déprogrammation sans rentrer dans les détails. Il ne nous reste plus qu’à espérer le voir au Cabaret Vert en août ou au zénith de paris où il se produira le 19 janvier 2023.

Un petit tour du côté de la nouvelle scène de La Frappe, inaugurée cette année pour accueillir les rappeurs en herbe de la ville et avec pour parrain Faf La Rage. Mais sur toutes les lèvres, un seul nom revient constamment, celui du mastodonte Damso. Le rappeur belge est la star très attendue du jour

Le public devant la scène de La Frappe du festival Marsatac le 11.06.22

D comme Dems

La scène rap belge est représentée ce soir de la plus belle des manières par l’un des poids lourds du secteur en la personne de Damso. Grosse tête d’affiche de cette 2e soirée, le rappeur aux millions de streams peut compter sur la ferveur du public comparable à celle qu’on retrouve au stade vélodrome les jours de match. Avec une scénographie tout feu tout flamme, la star va entraîner le public marseillais dans un tourbillon vertigineux, dans lequel tout un chacun récite ses tubes sur les bouts des doigts. Magique !

On en ressort trempé jusqu’au string. Désolé Oboy, mais on se reverra une autre fois, Damso nous a mis K.O

Adieu bientôt

La 24e édition s’est terminée en apothéose pour nous le dimanche 12 juin. On était même à l’heure pour le concert du francilien Ichon sur la scène du château, qui a débuté devant un public clairsemé, avant de drainer une foule plus importante sous cette chaleur écrasante.

Ichon sur la scène du du château au festival Marsatac le 12.06.22

La scène à 360° du Lac nous a fait les yeux doux avec sa grosse boule disco sous laquelle le producteur et dj Laurent Garnier, l’un des piliers de la musique électronique, nous a fait passer par toutes les émotions et bien suer durant trois heures.

Le public devant Laurent Garnier sur la scène du Lac du festival Marsatac le 12.06.22

M.I.A et ses « Bad girls » en apothéose

L’excitation monte d’un cran du côté de la scène du château où le public est en ébullition en attendant l’arrivée de la star internationale M.I.A, tête d’affiche de cette dernière soirée, qui met fin au suspens en débarquant sur « Born free ». Et que dire de cet instant magique, lorsqu’elle fait monter sur scène cette bande de « Bad girls » pour se déhancher à ses côtés, avant le bouquet final sur « Paper plane », qui nous accompagne jusqu’à la sortie.

Rendez-vous est pris pour 2024, Marsatac soufflera sur ses 25 bougies, un quart de siècle d’existence qui fait de lui l’un des plus gros événements musicaux du sud de la France.