Le week-end dernier le festival Les Escales à Saint-Nazaire fêtait son 30e anniversaire en grandes pompes avec au programme une brochette d’artistes venus des quatre coins du monde. Retour sur cet événement festif de trois jours qui a rassemblé quelques 41.000 personnes et où toutes les cultures étaient représentées
Chaque année au cœur de l’été, la ville de Saint-Nazaire vibre au rythme de son célèbre festival Les Escales, organisé chaque année sur le site de son port fétiche situé sur l’île du Petit-Maroc. L’édition de cette année avait une saveur particulière, puisque le festival célébrait en grandes pompes son 30e anniversaire avec une programmation musicale spéciale globe-trotter entre pop, électro, rock, soul, rap et musiques du monde. Retour sur ce 30ème anniversaire sous le soleil des Escales, qui restera sans doute dans les annales avec ses points forts et ses à côtés.
Face à la mer
Après deux saisons blanches et sèches, le festival renoue ainsi avec la fête en proposant une édition globe-trotter. Il n’y avait qu’à lire la joie des retrouvailles sur le visage des festivaliers pour comprendre à quel point ils avaient attendu et espérer pouvoir à nouveau se retrouver. Un enthousiasme appuyé par les chiffres de fréquentation qui s’élevaient à 41.000 festivaliers sur trois jours, là où les organisateurs espéraient à peine 39.000.
Ne pouvant être présent le premier soir où paraît-il, le concert de Clara Luciani a rassemblé le plus de personnes, nous arrivons sur le site du festival le samedi en début de soirée, presque à la fin du concert du groupe Deluxe sur la grande scène. Tandis que la foule se disperse, on découvre toute la beauté du cadre d’exception sur lequel nous posons le pied pour la première fois. Face à la mer, on respire à nouveau ! Les festivaliers ont revêtu leurs plus beaux costumes à paillettes pour cet anniversaire. On aperçoit les déguisements les plus inventifs, des créatures bizarres qui doivent souffrir de chaleur sous leurs costumes. Le chiffre de 17.000 personnes a été avancé pour cette 2eme journée un peu spéciale, puisque le concert anniversaire était programmé ce soir là.

Création unique spéciale anniversaire
A 21h30, une heure avant le concert événement de cette édition, c’est l’un des piliers de la chanson française, Gaëtan Roussel qu’on retrouve sur la scène Espadon située en bordure de mer (même s’il méritait largement la grande scène vu la foule que son concert a drainé). Un cadre idéal qui va à ravir au chanteur et guitariste du groupe de rock français Louise Attaque, venu défendre son 4ème album solo Est-ce que tu sais ?. Un projet acoustique qu’il fait vivre sur scène, devant un public qui se reconnaît dans chacun des principaux thèmes abordés, qui oscillent entre doute et espoir d’un avenir meilleur.

Viens enfin le moment attendu de cette édition, le fameux concert des 30 ans sur la grande scène (scène du port). Une création originale de plus de deux heures sous la direction du compositeur et multi-instrumentiste 20Syl, et durant laquelle intervenaient dix-sept artistes ou groupes de la région Pays de la Loire. Si le concert rock de Ko Ko Mo et celui plus en apesanteur de la lauréate du Prix Chorus 2022 Zaho de Sagazan ont fait des émules, le passage entre les différents groupes fut un peu laborieux, sans compter le son dont le volume pouvait facilement rendre sourd. Un petit bémol qui n’a manifestement pas eu de répercussion sur la ferveur du public bien décidé à célébrer comme il se doit ce moment tant attendu qui rassemble plusieurs générations.

Le train de nuit
Passé minuit et demi, on retourne devant la scène Espandon où le groupe de rock français Last Train vient de débuter l’un des shows les plus électriques de cette édition. Ce n’est pas la première fois que la bande joue à Saint-Nazaire, la dernière fois c’était au VIP, la salle qui fait face au festival. « let’s go Saint-Nazaire ! » lance le frontman du quatuor qui finira porté par un public de noctambules qui poseront également pour « The big picture » à la fin de ce voyage en haute altitude.

Avant de prendre le train de nuit, on décide de se laisser aller pendant le set de folie de Vladimir Cauchemar chargé de conclure cette 2ème soirée sur la scène du Port, habillée pour l’occasion aux couleurs de son Anthropology Tour.

Globe-trotter musical
Dans le cadre de son projet globe-trotter, le festival a décidé de collaborer cette saison avec pas moins de neuf festivals à travers le monde parmi lesquels le mastodonte Sziget festival en Hongrie. A cette occasion, plusieurs continents étaient représentés, de notre côté, on avait prévu pour cette dernière soirée de clubber avec la dj palestinienne Sama’ Abdulhadi sur la scène 360, mais les organisateurs ont douché nos espoirs en annonçant plus tôt l’absence de cette dernière pour une question de visa n’ayant pas été délivré à temps. On se laissera tenter par une escapade brésilienne avec le projet pop Os Amantes porté par l’artiste queer Jaloo et le duo Strobo.
Sur la grande scène, c’est bientôt la fin de la prestation du groupe anglais Morcheeba, qui reprend son tube « Rome wasn’t build in a day », porté par l’enthousiasme du public qui agite les bras dans un mouvement synchronisé. Un retour sur scène gagnant pour le groupe, qui en avait été éloigné quelques temps.

Plus tôt en début de soirée sur la scène Espadron, c’est la jeune rappeuse Laeti qui nous accueille sous un soleil au zénith. La prestation de l’artiste n’a d’égal que sa performance dans la saison 2 de la série « Validé » sur canal+ où elle a fait sensation. En matière de show sensationnel, le seul en scène de Suzane deux heures plus tard sur cette même scène fut exceptionnel. Devant un public qui connaissait ses textes par cœur, l’artiste électro se laisse aller à des pas de danse qui forment l’armature de son show. Un petit road trip musical le temps d’une prestation d’une heure qui nous transportera jusque sur une plage du Costa Rica pour profiter du soleil de « La vida ».

Nous quittons malheureusement le site des Escales lorsque Woodkid monte sur la scène du port accompagné de ses huit musiciens, pour une expérience visuelle et sonore dont on profitera des bribes au loin, en se promettant de revenir l’été prochain pour la 30e édition.