Durant près de trois jours et trois nuits consécutives (12, 13 & 14 Octobre), le cœur festif de Paris s’est mué en Grand messe du secteur audiovisuel, réunissant dans le quartier Barbès, Clichy & Rochechouart les acteurs principaux du paysage des musiques actuelles, ponctués de showcase et concerts exclusifs, à la variété incalculable, reflet de la créativité française. Pour cette édition 2022, le festival Mama Music & Convention (c’est son nom ) avait convié à la boule Noire, petite sœur (et salle) de la Cigale, les bouillonnants Rouennais du groupe Animal Triste, au Dark Rock plus qu’addictif.
Impossible pour Phénixwebtv de ne pas assister, comme auparavant au Point Éphémère & Rock en Seine, aux performances vocales & scéniques de ces six musiciens passionnés & aguerris, dont la noirceur apparente recèle une lumineuse sensibilité poétique. Récit de cette dinguerie du 12 Octobre par le menu !

(Photos personnelles)
Et ça part fort, très fort, parce que oui, chez Animal Triste, ce qu’on aime, en très bons professionnels ( & un peu prédateurs) avérés, c’est étourdir le public-proie que nous sommes, l’entraîner dans les méandres de riffs acérés menés guitares, batteries & basses battantes, pour mieux par la suite s’emparer définitivement des esprits, gravant pour celles & ceux qui les écoutent une indélébile empreinte auditive, et l’envie irrésistible d’en entendre encore & encore.
( Extrait vidéo personnel, la Boule Noire, 12/10/2022, lors du Mama Music & Convention )
« No Time to waist » scandent-ils par exemple au détour du titre « Mary Full Of Grace », sans répit dans l’enchaînement des morceaux très bien choisis de la Set-list, haletante et enivrante à souhait, comblant leurs fans de la première heure, achevant d’halluciner ceux qui les découvrent ce soir là.

Il faut bien avouer que Yannick Marais, l’interprète principal de l’entité Animal Triste sait y faire. Une présence à la limite de la transe, une voix chaude & caverneuse, & les notes galopantes du fameux « Machine Love » introduction de leur deuxième album « Night of the Loving Dead » ( sorti en février dernier), balaient nos dernières résistances, nous basculons dans un univers sombre, & mélancolique teinté de mysticisme, où l’amour, la vie, la mort & l’au-delà poétisent.
Les quarante-cinq minutes imparties du Mama semblent bien trop courtes à nos oreilles, happées par cette chevauchée rythmique orchestrée de main de maître par Sébastien Miel, Fabien Senay, Cédric Kerbache (guitares basses & électriques, cordes), Mathieu Pigné (batterie) & Darko (alias David Faisques) son emblématique Flying V comme prolongement de lui-même, la musique prenant le contrôle de tous, créature hybride, farouchement libre, hors système.
La tornade Animal Triste rafle tout sur son passage, parce qu’après tout, la vie est bien trop courte pour ne pas la vivre intensément en musique SVP ! Venimeux sur « Shake, Shake, Shake », on prend une claque (symbolique) sur leur audacieuse & sexy reprise de « Dancing in the Dark » de Bruce Springsteen. Affirmant toujours plus leur personnalité ces animaux, surtout lorsqu’au détour de la Set-list se glissent les excellents « Tell How Bad I Am » & « With Every Bird » co-écrits avec Peter Hayes, leader des BRMC ( Black Rebel Motorcycle Club, références dans le Rock underground )

On ressort de la Boule Noire un peu sonnés, souvent émus et résolument déterminés à apprivoiser de nouveau et très rapidement les notes sauvages de ce groupe Rouennais si singulier, acharné dans le partage d’un Rock palpitant, méritant face à un système formaté, et sincèrement attachant.


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