Avec DNK, Aya Nakamura revient dans un registre introspectif où il question de ses origines, sa famille et surtout de ses histoires d’amour un peu chaotiques qui restent le sujet central de ce 4e opus.

Visage dissimulé sous une cagoule blanche signée Jacquemus et qui ne laisse entrevoir qu’un regard pénétrant sous un fond bleu, la pochette du nouvel album d’Aya Nakamura signée Fifou, en jette. Contrairement à l’idée de départ, cette pochette sur laquelle on la voit arborer cet accessoire de bad boy, est le fruit du hasard comme le déclarait la franco-malienne lors de son live en début d’année. Le week-end dernier, la « queen » de la pop française était en Une de M, le magazine du journal Le Monde qui lui a consacré un grand et long portrait, un an après avoir fait la couverture du Vogue France. Il faut dire qu’en moins de dix ans, cette self-made-woman a enchaîné des hits qui ont marqué les esprits et fait d’elle l’artiste francophone la plus écoutée dans le monde, avec une forte communauté à l’étranger. Un phénomène est né.

Depuis son 2e album Nakamura porté par le tube planétaire « Djadja » dont le clip cumule plus de 900 millions de vue sur YouTube, sa notoriété s’est envolée la plaçant au rang de mega star. Un succès qui continu de fasciner et de bousculer l’industrie musicale, ce qui lui a forcément valu certaines inimitiés dont elle s’affranchît aujourd’hui. Elle c’est le « haut niveau », peut-on l’entendre déclarer dans l’une de ses chansons. Il y’a quelques mois, elle était invitée sur scène par Alicia Keys lors de son concert à l’Accor Arena, salle dans laquelle la « Jolie nana » se produira fin mai lors de trois shows, dont les places se sont vendues en quelques minutes. Un alignement d’étoiles qu’était loin d’imaginer cette jeune artiste née au Mali avant de grandir en banlieue parisienne, et qui se retrouve aujourd’hui avec une couronne sur la tête, aiguisant l’appétit de grandes marques artistes qui veulent tous collaborer avec elle. Mais Au-delà de cette engouement populaire, que vaut vraiment le fond de ce nouvel opus tant attendu de la reine du rnb français qui a fait un meilleur démarrage sur Spotify en France 24h après sa sortie ?

Aya chante ses émotions

Ce vendredi 27 janvier, Aya a donc dévoilé son 4e album DNK, en référence à son véritable nom de famille Dianoko. Si son précédent album Aya sorti à l’automne 2020 était en parti dédié à son petit ami de l’époque, DNK se veut autobiographique et dépeint un couple qui ne se comprend plus, le tout dans une ambiance entre regrets et nostalgie. Celle qui a toujours utilisé ses blessures comme source d’inspiration, nous invites dans son intimité. D’ailleurs dès l’ouverture du disque, elle aborde ses difficultés amoureuses dans cette relation devenue toxique avec son « Corazon » (cœur en espagnol) d’ex compagnon. Elle est comme ça Aya, elle aime ça avec son « Baby », mais c’est pas pour autant qu’on peut la cadenasser. Même si elle aujourd’hui beaucoup l’ont jarté, elle reste très jalouse de sa liberté, et ça, ça ne se négocie pas.

Sans trop se fouler, Aya offre une production dont le rythme entraînant reste dans la veine de ses précédents disques, mais à ce détails près qu’elle nous montre pour la première fois, une autre facette de sa personnalité qu’on ne connaissait pas. Sa double culture franco-malienne lui permet d’embrasser langoureusement d’autres genres comme le zouk, dans un langage « sms » prisé par la jeunesse. On passe des sonorités africaines aux ambiances afro caribéennes, en passant par d’autres plus latino « beleck » (avec Max à la guitare et Seny au piano). Des invités de marques viennent lui donner la réplique à l’instar du rappeur Tiakola « Cadeau », de son confrère SDM « daddy », du portoricain Myke Towers avec qui elle aborde la peur de la vie à deux « t’as peur », ou encore Kim « Chacun). Des artistes avec qui elle a pris un vrai plaisir à travailler, même si elle souhaitait un feat avec Rihanna, empêchée par sa grossesse. Mais comme le chante si bien Marie-Flore, ce n’est que Partie remise.

Toutefois, en dévoilant ses émotions, Aya reste un brin pudique, on y entrevoit tout de même quelques faiblesses derrière lesquelles se cachent ses peurs. Grâce à sa forte personnalité et sa franchise déconcertante, on a presque oublié que cette jeune maman de deux enfants pouvait aussi être une femme sensible, avec ses blessures et ses peines. Qu’on aime ou qu’on aime pas, Aya est femme puissante qui fait danser toute une génération sans distinction de classe sociale ou de genre et qui ne manque jamais de faire preuve de sensualité, Tous les jours. « fin » du game, Aya Dianoko a « dead ça » !