Le temps d’un tour de cadran, Skopitone Sisko fait la part belle aux années 60 & 70 en abordant notre rapport au temps dans son premier album douze titres aux effluves colorées Incognita sorti ce 31 mars.
La dictature du temps n’épargne personne. Plus les années défilent, plus nous avons le sentiment que le temps s’accélère, que les événements heureux semblent passer trop vite quand les situations pénibles ou douloureuses semblent s’éterniser. Les événements récents comme la crise sanitaire nous ont poussés à repenser notre rapport au temps, même si certains préfèrent ne pas y penser de peur de réveiller de vieux souvenirs. C’est de notre rapport à ce temps qui semble parfois nous échapper qu’il est question dans Incognita, le premier album du groupe indie pop Skopitone Sisko.

Pour un premier essai, c’est une réussite. Le trio brestois composé de Élouan Jegat (chanteur), Baptiste Le Solliec (batterie),et Ugo Heon (claviers), auquel vient se greffer le chanteur et guitariste irlandais du groupe Bigger, Kevin Twomey, nous invite à remonter le temps à travers les douze titres teintés d’amour de leur opus. Un voyage dans le temps organisé avec minutie, durant lequel passé et présent sont mis à contribution pour juger de la véracité de notre relation à l’autre. Une escapade en terre inconnue teintée de nostalgie, une pop folk rêveuse, avec l’espoir en filigrane.
Du titre d’ouverture « TTMT », en passant par le très disco et funky « Dive », l’entêtant « Remember tomorrow », ou encore l’instrumental « L’exercice », les garçons font le pari de nous faire voyager, le temps d’un tour de cadran. Habitué jusqu’à présent à évoluer dans la langue de Shakespeare, le groupe fait tomber le masque et semble se réconcilier avec Molière si l’on en juge par les titres comme « Les toiles du ziem » ou encore la dernière piste « Terra incognita » et ses notes de piano ensorcelantes.