Avec son nouveau projet onirique de sept titres disponible depuis ce 9 juin, ML nous convie à vivre notre vie plutôt que de chercher éperdument un ailleurs qui n’existe pas
Donner naissance à des histoires inventées à partir de son propre vécu, c’est ce rêve éveillée que nous propose l’auteure compositrice belge ML à travers son 2e EP sept titres Ailleurs n’existe pas, disponible depuis ce 9 mai 2023. Dans ce dernier, c’est le constat doux amer que dresse l’artiste, convaincue qu’on ne voyage que dans sa tête, malgré les rêves colorés qu’on peut faire au quotidien.
Chanteuse de Sonnfjord, (groupe de pop-rock qu’elle a notamment monté avec son frère Aurelio Mattern dans leur ville natale, Bruxelles), Maria-Laetitia Mattern, de sa véritable identité, évolue depuis deux ans en solo. Une émancipation qui permet aujourd’hui à l’artiste d’exprimer ses envies d’ailleurs, ses doutes et ses tourments à travers ce 2e EP au style très direct et en français.

En sept titres et moins de 30 minutes, on rêve d’autres parts, d’autres matins et surtout d’un ailleurs qui n’existe que dans nos têtes. Mais ce qui est sur, on ne « Crève pas d’ennui » dans cet univers qui mêle pop et inspirations indie-rock, même si le titre en référence se veut un brin autobiographique en évoquant le manque amoureux « ou encore une idée plus abstraite, comme une version de moi-même que j’aurais perdue » confesse l’auteure. « Des mots », l’artiste s’en sert pour mettre en lumière son talent stylistique à travers une écriture ciselée et maîtrisée de ce qu’elle vit en rêve.
La chanson titre en ouverture sert de parfait fil conducteur à ce 2e projet. Elle s’emploie à dresser le constat doux amer d’un ailleurs qui n’existerait nullement autre part que dans notre tête. Le propre d’un rêve est de nous faire miroiter un ailleurs meilleur qui n’existe pas, alors on voyage dans sa tête. « c’est une idée paradoxale, on a beau rêver d’ailleurs, nos pensées nous poursuivent, on ne peut pas se fuir soi-même. A l’inverse, la pensée à elle seule nous permet de voyager » explique-t-elle.
Après une recherche effrénée, ML a jeté l’éponge. A quoi bon rechercher un ailleurs qui n’existe en vérité qu’au fond de nous ? A l’instar de cette personne qui passe son temps à enjoliver l’existence des autres en leur prêtant une vie sociale plus excitante que la sienne, avec des formules du style « l’herbe est toujours plus verte ailleurs ». Une situation qui traduit un pessimiste ambiant dès qu’il s’agit de comparer notre situation à celle des autres, alors qu’il ne faudrait pas. La vie rêvée n’est qu’une représentation d’un autre possible qui ne doit en aucun cas nous empêcher « d’avancer » même si on tombe, et de surtout vivre notre rêve éveillé ici et maintenant.