Vendredi dernier, Dukes Of Paris dévoilait son nouvel EP “Dance”, l’occasion de leur soutirer quelques confidences avant la Release Party organisée le 25 avril 2019, au Bus Palladium.
Cinq ans ! c’est le temps qu’il a fallu au duo électro-rock Dukes Of Paris, depuis leur premier EP Boys, pour revenir avec un nouvel EP intitulé sobrement Dance et disponible depuis ce 26 avril 2019. Popy (également guitariste de No One Is Innocent) et Brice (chant et batterie), les deux musiciens du groupe nous livrent une vision contrastée de leur univers se situant entre Nirvana et Naïve. Nominé aux OuiFM Awards 2017, la bande revient plus en forme pour nous offrir un rock dansant aux accents anglo-saxons, rythmés par des riffs électriques.
En prélude à cette sortie, le groupe nous avait déjà donné un petit aperçu de ce qu’il nous réservait avec le clip de Dance, dans lequel ils incarnent des patients d’un hôpital psychiatrique, poursuivis par un monstre sans visage. Durant cette poursuite, Popy a pu s’arrêter quinze minutes, sans son acolyte malheureusement, pour nous en dire un peu plus sur ce nouveau bijou qui oscille entre électro/Pop et rock/garage.
Après avoir joué dans deux grosses salles à Saint–lo et à Istres, en première partie du Bal des Enragés devant un public monstre et après la phase d’enregistrement et de préparation du clip de Dance, ils sont de retour à la « maison » ce soir, au Bus Palladium. C’est entourés des groupes La Vague et Vanished Souls, que le duo nous a offert une release party digne des nuits parisiennes les plus électriques où le public a pu apprécier à sa juste valeur, les différentes saveurs de cette “Dance” aux quatre parfums.
C’est toxique et on adore !!!
C’est l’une des premières fois que le groupe a l’impression de sortir un vrai EP dans de bonnes conditions, malgré un premier jet il y’a cinq ans. Il faut dire que le duo vient de signer chez Chancy Publishing, avec toute l’aide stratégique que cela implique en termes d’organisation, ils n’ont plus de soucis à se faire à ce niveau. Un nouveau départ qui les a permis d’avoir Universal pour la distribution et de trouver un tourneur. Une sensation d’avoir fait du bon travail qui se lira sur le visage de Popy durant tout l’entretien.
Parlez-moi un peu de vous, qui est Dukes of paris ?
Popy : C’est la rencontre de deux potes qui sont devenus meilleurs amis, on jouait ensemble dans un groupe il y’a très longtemps et on s’est dit un jour qu’on allait jouer tous les deux dans une cave pour s’amuser. Et de fil en aiguille c’est devenu sérieux et on a trouvé notre style qu’on avait déjà un peu en nous et qu’on a développé. Et pourquoi on est deux ? C’est qu’à la base on était que tous les deux à jouer et le jour qu’on a commencé à avoir des morceaux qui ressemblaient à quelque chose (on n’avait pas de bassiste, on n’avait rien) on a programmé des sons électro bass et cette formule nous a plu parce qu’elle était simple. C’est toujours difficile d’intégrer d’autres personnes dans un groupe, là on est tellement en phase musicalement et humainement qu’au final on est resté ainsi. Et au niveau du style, à la base on est un peu du rock garage, en ajoutant des sons électro c’est devenu plus rock électro, parce qu’on a dû programmer des sons dans nos chansons pour les jouer au début en répétition puis après en concert.
Est-ce que dans votre démarche vous vous considérez comme un groupe d’électro pop ?
Popy : Ouais un peu quand même. C’est marrant parce que dans notre groupe, tu as des enregistrements qui sonnent moins rock que nos versions interprétées en concert, il y’a une vraie différence. Mais on s’est rapprochés de notre style rock dans ce dernier maxi, on a vraiment envie de faire des chansons, c’est notre motivation. Après ça peut être des chansons rock ou pop, peu importe le style on aime les chansons courtes, tous nos morceaux font trois minutes et c’est ça qui nous plait, la magie d’une chanson que tu arrives à créer. On a eu notre phase où on faisait des morceaux de 15 minutes, mais en fait on adore les trucs super efficaces surtout avec cette énergie rock. Ça nous plait. Pop dans le sens où on aime bien les chansons.

Tu joues avec le groupe No One Is Innocent depuis l’album Propaganda, comment arrives-tu à jumeler les deux ?
Popy : Il faut bien s’organiser parce que parfois ce n’est pas facile, c’est la raison pour laquelle on a mis du temps à sortir Dukes of Paris, parce que avec No One Is Innocent, on est en pleine tournée et ça prend beaucoup de temps. J’ai envie de pouvoir me consacrer à fond à chaque groupe à chaque fois. Quand No One sort un album, je n’ai pas envie de sortir l’EP de Dukes of Paris deux jours après, parce que c’est le bordel, je ne profite ni de l’un ni de l’autre au final. Je me mets dans des situations pas terribles.
Il ne faudra pas, à un moment donné, tuer l’un pour faire émerger l’autre ?
Je n’espère pas (rire), je pense que les deux peuvent vivre leur vie si je m’organise bien, évidemment on ne contrôle pas tout, le but c’est de les garder tous les deux. Après on verra comment ça se passe, Dukes of Paris c’est un petit groupe par rapport à No One qui est déjà implanté, on sait qu’on fait un album alors qu’on n’a pas encore terminé la tournée, on a déjà bossé dessus. Je fais aussi partie de la tournée des Enragés, en ce moment j’ai tout quoi, c’est la folie.
Quelles sont vos influences en matière de musiques électroniques ?
Popy : Je vais essayer de parler pour Brice, en termes d’influence pop, mine de rien avec les années on est toujours surpris d’aimer un ou deux Singles de grandes stars américaines Lady Gaga ou Britney Spears, parce qu’il y’a des morceaux qui sont produits, qui sont incroyables quand même. Alors qu’il y’a 10 ans on les aurait crachés dessus, parce qu’on était dans notre hétéro rock etc. Déjà en termes de pop, on est toujours surpris par ce type de morceau. Moi je suis plus pop que Brice, lui il vient plutôt du gros rock. C’est marrant d’apercevoir un disque de Phoenix juste derrière (il indique un disque du groupe qui trouve posé sur la cheminée de la salle d’interview), moi je suis un grand fan de Phoenix à la base et un groupe qui s’appelle The Drums, qui ressort un nouveau truc, mais qui était plus pop au début. Moi je suis plus pop que Brice, lui il vient plutôt du gros rock américain (Manson), plus d’énergie, en tant que batteur c’est logique. Moi j’ai été bercé par des groupes rock, mais plus mélodieux, Pink Floyd, Placebo. J’écoute aussi pas mal de trucs, même du classique. Avec les années je me suis plus ouvert, à la base je n’écoutais que du Nirvana par exemple.

Peux-tu m’expliquer les titres de l’EP Dance ?
Dance : A la base c’est un vieux morceau mais qui était structuré vraiment différemment, c’est à dire qu’on avait beaucoup de morceaux avant dont les recettes sont simples, en général tout tourne autour d’un rythme principal, on décline et puis on ne va pas chercher de midi à 14h. Dans les anciennes versions, elles se perdaient un peu, on les a retravaillés, en coupant toutes les parties qui ne servaient à rien et on a eu notre premier refrain.
Dark Monsters : Le thème est plus intime, quelque part c’est plus les angoisses, on veut tout savoir dans un monde d’enfants, c’est une part aussi mélancolique dans certaines de nos musiques. C’est vrai qu’il y’a le côté dansant etc. mais on aime aussi bien le côté mélodique qu’on retrouve aussi sur l’EP précédent. Il est important pour nous ce morceau là sur l’EP, parce les trois autres sont plus Dance et énergiques et celui-là, il amène cette touche un peu plus mélodique sur les couplets notamment. Je suis vraiment content de ce morceau qui retranscrive aussi ça parce qu’on ne fait pas que de la dance. Notre rêve c’est de pouvoir faire de gros morceaux électro rock, mais aussi d’avoir la possibilité de se faire plaisir et de faire de vrais morceaux d’albums, plus mélodieux, plus lent.
Fashion Dick : pareil c’est un vieux morceau qu’on a mis du temps à faire, il y’ a eu 8 versions, je n’ai pas réussi à le faire en anglais, on l’a gardé en français. C’est par rapport à l’histoire de la construction du morceau en lui-même, le thème c’est pareil, c’est comme pour la musique. C’est moi qui écrit les paroles et j’ai une approche comme en matière d’instruments : il faut un thème et on brode autour. On aime bien se foutre de la gueule des mecs qui se la pètent, parce que ça nous a toujours un peu énervé, du coup on l’a gardé.
Vedette Américaine : c’est le premier EP qu’on faisait en français et c’est aussi dû à mon expérience No One, parce que je me suis rendu compte de l’impact que le texte pouvait avoir dans des chansons. Avant on écrivait en anglais sur Dukes of Paris, je ne suis pas vraiment bilingue et je n’étais pas très fière de ce que j’écrivais. J’avais toujours eu l’envie d’écrire en français pour raconter vraiment quelque chose, bien qu’on fasse partie de l’école Nirvana et qu’a la base les paroles on faisait souvent ça au dernier moment, deux jours avant d’entrer en studio, mais il y’a longtemps. Du coup on a pris la décision d’écrire en français et je réalise qu’à chaque fois qu’on écrit en français ça ne parle que de meufs (rire), ça ne parle que de ça. Dès que j’écris ça revient, vedette américaine c’est vraiment l’archétype, dans un monde un peu second degré où c’est un peu le marché de meufs à la sauce des publicités américaines, que personne n’aura jamais.

Comment se passe la composition dans votre duo ?
Popy : En général moi j’amène les trames, les rythmes et puis je fais écouter à Brice qui valide ou pas, ensuite on va en répétition pour voir où ça se situe. Les textes c’est moi qui les écrit et aussi en collaboration avec Manu pour certains de cet EP qui est aussi Coauteur pour No One Is Innocent.
Pourquoi la préférence du français sur des sons typés rocks anglo-saxons ?
Popy : Encore pour une fois pour avoir quelque chose à raconter, mais c’est vrai que nous on écoute que des trucs anglo-saxons et que nos intrus sont pareils, après le mélange français dessus c’est vachement dur. On était contents on l’a tenté, c’est vrai que pour quelqu’un qui ne s’attend pas au français, c’est un peu surprenant au départ, parce qu’on s’attend à un truc un peu plus anglais. C’est un vrai challenge pour nous de basculer sur le français.
Quatre titres, c’était suffisant ?
Popy : On avait plus, mais pour bien enregistrer autant se concentrer sur 4 morceaux, et puis c’est le format EP qui marche encore pour faire émerger un groupe comme nous, qui reste encore en phase de développement. Plutôt que de se lancer dans un album où on va avoir pas mal à faire et qui sera de toute façon trop cher. Ça permet de donner une couleur et de développer le groupe par rapport à cet EP, pour pouvoir sortir un album après.
Plus d’infos
Dukes Of Paris, Dance disponible depuis le 26 avril 2019.
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