La 14ème édition du festival Les Ardentes s’est achevée dimanche dernier avec une fréquentation record de 100.000 festivaliers sur les quatre jours que dure l’événement. Une dernière édition sur le site du Parc de la Coronmeuse, en bordure de la Meuse qui sera transformé en éco quartier, avant de rejoindre le nouveau site (à confirmer) de Tonne à Rocourt
La gare de liège et son architecture tape à l’œil pointe son nez à l’horizon, le train en provenance de Bruxelles est plein de jeunes ados excités à l’idée de voir leurs idoles sur scène cet après-midi. Il ne reste plus aucune place assise et certains prennent leurs quartiers à même le sol, entre deux wagons. Comme pour le train, cette première journée du festival urbain très hip‐hop est Sold Out avec plus de 25.000 personnes annoncées pour acclamer Aya Nakamura, Nekfeu ou encore Ninho
Au pays de la frite, le rap français est roi

La programmation des Ardentes est unique en son genre dans l’univers des festivals, une identité que revendiquent les organisateurs avec des têtes d’affiches US qui côtoient les mastodontes du rap français. Le rappeur français Maes dont on avait prévu de commencer le festival par son concert a malheureusement annulé sa venue, il ne sera pas le seul, les jours suivants d’autres annulations viendront s’ajouter au lot.
Le « Destin » de Ninho

Six lettres sont disposées sur la scène du Wallifornia Beach devant une foule qui ne tient plus en place et la chaleur qui n’arrange pas les choses. Le rappeur français, originaire de l’Essonne, vient présenter son nouvel album « Destin », disponible depuis le 22 mars dernier et déjà disque de platine (100.000 ventes). Est-il juste là pour la « plata » comme il l’affirme en début d’album ? En tout cas il fera l’affaire et apaisera les ardeurs d’un public déchaîné au « Destin » encore floue.
Le phénomène Nakamura

A chaque apparition du phénomène Aya Nakamura, c’est une vague d’ados qui monte au premier plan et récite les textes de ses chansons par cœur, dans une harmonie effrayante. Sa venue aux Ardentes n’échappe pas à la règle, dès son entrée en scène dans un body fluo et sur le titre « La dot », le public est hystérique, certaines dans la fosse s’effondrent. Il faut dire qu’avec la chaleur de ce premier jour, rien n’est fait pour faciliter les choses. Avec deux albums au compteur (Journée Intime et Nakamura) celle qui est née à Bamako (Mali) et a grandi en Seine-Saint-Denis, s’est imposée dans le milieu très concurrentiel du hip-hop en un laps de temps. Ça hurle de partout, elle n’a pas besoin de chanter, tellement le public chante à sa place, une scène qui ne surprend plus personne, en tout cas ceux qui ont déjà couvert ses concerts. La cerise sur le gâteau sera avec « Djadja » en guise de conclusion, que même les plus réfractaires se mettent à chanter en cœur.

Vers 22h40 nous passons devant la scène de la Rambla où le duo Columbine est en furie devant un public acquis à sa cause, un joli bordel dans cette nuit qui s’étire. Nous ne resterons pas pour le show de Nekfeu, les fois précédentes n’ayant pas été concluantes, on évitera de s’y risquer et préférons mettre un terme à cette première journée étouffante.
Jour 2 : I Gotta Feeling

Après une première journée qui n’aura pas été de tout repos, on espère un peu d’accalmie pour ce deuxième jour, mais c’est peine perdu. Après un coup d’oeil à la programmation de la journée comprenant un Roméo Elvis qui joue à domicile ce soir, nos espoirs s’évanouissent.
La route de toutes les saveurs
Mieux vaudrait ne pas avoir faim quand on traverse la longue zone qui sépare la scène du Parc à celle de la Wallifornia Beach, surnommée “La route des saveurs“, elle regroupe la majorité de stands et foodtrucks où l’on peut savourer différents plaisirs culinaires en provenance du monde entier. Les prix ne sont pas donnés et ne se semblent pas être un frein pour les festivaliers qui patientent plusieurs minutes avant de se voir servir un de ses mets.
Le “Soleil” Roméo Elvis

La journée a été marquée par la prestation du « Chocolat » Roméo Elvis, qui avant Dour la semaine prochaine, a fait un arrêt aux Ardentes pour ne mettre plein la vue au public. Le rappeur Belge sait qu’avec sa « Drôle de question » il est en territoire conquis et c’est « Normal » qu’il fasse monter la température en balançant « Pogo » qui met le public dans tous ses états. Il fait très chaud, mais cela n’empêche pas le rappeur de nous jouer « Soleil » son tube du moment, avant de nous achever avec « Bruxelles arrive ».
Black Eyed Peas sans Fergie

On les croyait disparu des écrans, mais ils sont bel et bien là ce soir. Après la tornade Roméo Elvis, la formation emmenée par Will I Am et composée de Taboo et Apple de ap a fait le boulot en clôture de cette deuxième soirée sur la grande scène. Lancée sur Let’s Get Started, la bande n’aura pas trop de mal à trouver sa voie (ou sa voix) devant un public qui ne semble avoir rien perdu des années de gloire du groupe et reprend ses tubes en cœur. Mais ce soir point de Fergie, la chanteuse vedette du groupe est remplacée par une autre qui nous fera perdre la tête avec ses pas de danse. Le trio dont le dernier album « Master Of The Sun Vol.1 » n’a rien de révolutionnaire, captive l’attention du public et encore plus lorsque Will I Am improvise un Dj set en direct. Le tube planétaire I Gotta Feeling vient mettre un terme à cette folle ambiance, sorti il y a dix ans en collaboration avec un certain David Guetta, il fait toujours son effet sur un public qui semble emporté.
Jour 3 : On a frôlé le pire

Samedi c’est une scène impressionnante qui nous accueille à notre arrivée vers 21h sur le site, des policiers arrivés en masse en même temps que nous et qui se dirige en courant vers la petite scène du festival, La Rambla. Ne sachant pas ce qui se passe, nous essayons de les suivre pour en savoir plus, nous tombons sur des festivaliers en pleine évacuation par les backstages. Renseignements pris, il s’agit d’un mouvement de foule crée par le concert de Zola, l’ancien membre du groupe Osiris. Peu après le début de son concert dans ce petit espace vite débordé par la horde de spectateurs, le chaos s’est installé dû au souhait de certains de vouloir absolument assister au show, malgré le peu de places. Beaucoup se sont plains de la méprise du festival d’avoir programmé un artiste sur une telle scène alors qu’il valait au moins la scène du Walifornia Beach.
Un Duc aux Ardentes

Comme nous vous le relations dans un article à part, Booba, le duc de Boulogne était en terrain conquis sur la grande scène des Ardentes samedi dernier. L’ennemi juré de Karris a mis une grosse ambiance sur le Parc, pas celui des Princes voisine à son 92 préféré, mais celle des Ardentes.
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Le Dancefloor à ciel ouvert de Vladimir Cauchemar

Ouf ! la scène de la Rambla est rouverte au public des Ardentes et c’est une autre ambiance qui s’y joue en même temps que le concert de Booba sur la grande scène. Le célèbre producteur Masqué Vladimir cauchemar est derrière les platines et agite un public qui ne cherche qu’à terminer cette soirée dans la bonne humeur. Ça danse, ça hurle, ça enchaine même les pogos qui permettent à l’artiste à la tête de squelette, de délaisser de temps en temps ses platines pour venir communier avec le public en exécutant de petits pas de danse.
De l’autre côté de la Wallifornia Beach, une “Presence” se fait ressentir, celle du jeune prodige de l’électro Petit Biscuit qui fait vibrer le public sur fond de “Sunset Lover“, pendant que la Berline de Booba quitte le festival incognito.
Jour 4 : Annulations après annulations

Dimanche c’était le dernier jour du festival, mais également la journée où il a fallu gérer à la dernière minute l’annulation de Young Thug et celle de Offset (qui devait remplacer Lil Uzi Vert, la tête d’affiche du dimanche) remplacé au pied levé par Niska.
Vald un bordel décomplexé

Il y a un an, sur cette même scène du Wallifornia Beach, on réalisait notre vidéo la plus vue de toutes nos captations avec la prestation de Vald, qui avait retweeté notre post. Cette année, nous le retrouvons au même endroit alors qu’il n’était pas prévu au tableau « on m’a contacté vers midi pour savoir si je voulais jouer aux Ardentes ce soir, évidemment que j’allais venir foutre le bordel » lance le rappeur à un public venu en découdre pour cette dernière. Et du bordel il en foutra tellement qu’on est vite pris dans un nuage de poussière. Les Mosh Pit s’enchainent au même rythme que les évacuations que Vald prend un malin plaisir à commenter « Combien ? 25 évacuations ? on peut faire mieux… ». Au final on ne sait pas combien d’évacuations il y a eu au total, tout ce qu’on peut dire c’est qu’il a mis le feu à la Wallifornia Beach.
Jeannine sur une balançoire

C’est avec l’auteur de l’album « Jeannine » en la personne de Lomepal que nous effectuons notre dernier passage devant la grande scène du parc, après lui, il faudra prendre la route du retour. La scénographie ressemble à une énorme structure sur lequel ses musiciens seront perchés, avec ce qui ressemble à un globe terrestre. Le rappeur qui s’amuse tel des « Mômes » sur sa balançoire, fera son entrée sur le titre éponyme en provoquant le mouvement de foule qui va avec. C’est « Beau la folie » de cette jeunesse en ébullition devant son idole qui veut les voir « transpirer tous à grosses gouttes » à la fin de sa prestation. Une fin explosive avec « 1000° », son titre en featuring avec Roméo Elvis qui n’est pas présent, mais dont on se souvient encore du boucan de son concert vendredi soir.
Bilan

Malgré plusieurs annulations, la 14ème édition du festival Les Ardentes et la dernière sur son site actuel (Coronmeuse), a tenu ses promesses et battu un record en terme de fréquentation (100.000 festivaliers). Le soleil était au rendez-vous et les esprits étaient chauds à faire la fête, tellement chauds et excités que la prestation de Zola a tourné au vinaigre samedi en début de soirée et s’est conclue par une annulation de sa prestation. Le festival espère s’installer à Rocourt l’année prochaine, une zone située entre l’ancien et le nouveau stade de la ville et pouvant accueillir jusqu’à 35.000 festivaliers par jour. Mais les choses ne sont pas encore arrêtées. Restera-t-il à Liège ou s’en ira-t-il dans une autre ville ?