Yadam, l’ex finaliste de la dernière édition de La Nouvelle Star, nous a accordé un entretien autour de son premier EP Safeplace qui sortira en début d’année prochaine et dont il vient de dévoiler le premier extrait accompagné d’un clip.
Nous avons rendez-vous avec Yadam juste après sa prestation en première partie du concert du duo Sofitukker, le jeudi 28 novembre dernier à l’Elysée Montmartre. C’est dans le foyer de la salle de spectacle que je retrouve Yadam, sans ses vêtements de scène qu’il a déjà troqués pour une tenue plus décontractée. Il ne reste de ce moment que son émotion qu’il a du mal à dissimuler, il ne s’attendait pas à vivre cela, un moment qu’il qualifie d’assez différent de ce à quoi il est habitué. Pourtant il y a deux ans de cela, il passait les auditions de la Nouvelle Star dans cette même salle du quartier de Montmartre, qui l’ont conduit jusqu’aux portes de la finale. Mais ce soir il ne l’a pas senti, mais il sera vite rassuré par une spectatrice qui nous interrompt durant l’interview : « Désolé de vous interrompre, c’était super, vraiment j’ai adoré, c’est humble, vraiment c’est dingue ton histoire, j’ai trop kiffé… après le fait que tu sois humble c’est dingue aussi… ». Voilà qui est dit.
Deux ans après La Nouvelle Star, le télé-crochet de M6 qui l’a révélé, Yadam vient de dévoiler Yadam, le premier single extrait de son premier EP Safeplace annoncé pour le début de l’année prochaine et dont il sera question au cours de cet entretien. Le tout dans un français qui souffre à peine d’approximations, pour une personne qui parlait à peine un mot de la langue de Molière à son arrivée à paris, en provenance de son Venezuela natal.
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Yadam Parle de Yadam
Deux ans après avoir passait les auditions de la Nouvelle Star dans cette salle, tu y reviens en première partie de SofiTukker. Quelle a été ta vie après cette aventure ?
Yadam : Après la Nouvelle Star je n’avais jamais fait d’album, donc il a fallu que je regarde toutes les propositions qui m’étaient faites et que je choisisse bien si j’avais envie de faire un album tout de suite avec un label qui allait me rembourser les chansons ou prendre le chemin ou j’allais trouver le bon équilibre. Du coup moi qui aime les choses difficiles j’ai décidé de prendre le chemin de l’apprentissage. J’ai trouvé un manager qui m’a appris à composer, qui m’a donné mes premiers instruments, avant je n’avais jamais écrit une chanson, je ne comptais pas chanter de ma vie, j’étais beaucoup surpris. Du coup avec l’audience, j’avais envie de leur donner quelque de cool, il y avait une attente et je voulais qu’le soir surpassé, même si a prenait du temps, je savais que je voulais au moins faire quelque chose de sincère, de nouveau, qui puisse récompenser tout ce qu’on a fait.
J’ai passé un an à composer, puis je suis rentré chez moi deux mois voir ma famille, parce que je n’en pouvais plus. Par la suite on a lancé une campagne de kisskissbankbank pour que je puisse faire mon premier EP, parce que avec les labels il faut sortir un truc avant. Les gens m’ont donné 15.000€.

Le télé-crochet de M6 a été bénéfique pour toi ?
Yadam : Si j’avais vécu en France toute ma vie et que j’avais eu d’autres moyens de le faire, j’aurai dit que ce n’était pas forcement la bonne voie. Mais venant d’un pays où on n’a pas cette opportunité, ça m’a servi de tremplin et offert une audience. Je ne peux que dire que ça été bénéfique. Niveau personnel j’ai trouvé mon compte, mais niveau artistique ce n’est pas forcement bien ou mal, mais la seule chose que j’ai eu la chance d’avoir c’est l’audience qui me suit jusqu’à ce jour.
Est-ce que c’était important de faire un disque sur toi, au lieu d’un truc commercial ?
Yadam : Au début, j’ai commencé par écrire et par la suite on s’est rendu compte que les plus de cinq cents chansons qu’on avait étaient toutes liées les unes aux autres, elles exprimaient un même vécu sans avoir fait attention. On s’est rendu compte que je racontais déjà une histoire et qu’il fallait choisir les cinq qui résumeraient le tout. J’ai choisi les cinq qui vont sortir, donc « Yadam », mon premier single qui se trouve en plein milieu de l’EP.
Au final j’ai écrit un EP qui s’appelle Safeplace, qui parle du fait que j’ai l’impression que la vie est un cercle vicieux, quand tu arrives enfin à voir le bout, il y a une nouvelle embuche qui te fait tout recommencer. Et dans ce processus-là, il y a la colère, la tristesse et l’espoir.
Est-ce que c’était important pour toi de chanter en français ?
Yadam : Oui, parce que déjà l’EP est en trois langues, mais je me sentais un peu, pas obligé parce que ce n’est pas une obligation, mais j’avais l’envie de pouvoir chanter en français au tout début. Parce que au final, la plupart des gens qui ont contribué à ma campagne sont pratiquement que des français. Il y a évidemment des gens de l’étranger qui me suivent, déjà la chanson sur Spotify, on est déjà écouté dans plus de 60 pays, même en français.
Je ne veux pas que ma musique soit qu’en France, c’est la raison pour laquelle je ne veux pas être un artiste qui appartient à une radio, qu’on ne m’oblige pas à rester qu’en France. Je veux que ma musique prenne de l’ampleur et que ça touche comme ça le fait maintenant des petites communautés ailleurs, avec la France comme point de départ et de retour, parce que j’ai envie d’y rester.

Ton premier EP s’intitule Safeplace, est-ce que la France constitue une Safeplace pour toi ?
Yadam : Ça va au-delà d’un milieu, c’est un peu comme la géographie, ce n’est pas qu’un lieu, les gens qui sont là et comment tu te sens avec eux ? Ce que tu peux faire et comment tu peux te développer dans cet endroit. La France a tout pour être ma Safeplace, même avec le manque de ma famille.
Dans Yadam tu parles d’aventures, « je ne suis vraiment pas fait pour la forme de tes bras… » de quoi est-il question ?
Yadam : J’ai toujours l’impression d’arriver dans des endroits, comme ce soir ici, où forcément je ne suis pas celui qu’ils ont envie de voir ou d’accueillir. J’ai toujours peur de m’incruster dans un endroit où on ne m’attend pas. Mais d’une manière ou d’une autre j’arrive à toucher les gens avec mon cœur, je remercie Dieu ou le destin de m’avoir donné cette grâce. Je pense que j’ai vécu tellement de choses que quand je rencontre les gens, mon honnêteté transparait.
Quand on écoute l’EP, on ressent que tu ne veux pas trop te mouiller, c’est plutôt de la pop alternative…
Yadam : Ce projet je le qualifie de pop alternative dans le sens où j’explore dans chaque morceau des alternatives qui existent et qui pourraient coller à ma peau, que ce soit pop soul, pop électro… Déjà c’était une découverte pour moi en tant qu’artiste et même pour la suite vous allez être choqué parce que je ne veux pas que mon projet soit concentré sur un univers. Ce qui est bien c’est un EP où tu as des morceaux en espagnol un peu pop trap, des morceaux en anglais, français comme Yadam ainsi de suite. Je veux que ce projet représente quelque chose, pas uniquement pour le style musical, mais pour ce qu’il raconte.
Yadam raconte une aventure et dans cette aventure tu as plusieurs sentiments, donc plusieurs façons de la chanter, c’est pour cela qu’il existe en cinq styles variés. J’espère qu’il sera bien accueilli par le public, parce que je n’aime pas la routine, sinon je m’ennuie. J’ai envie de dire aux gens prenez cet EP de la façon dont il se présente.
“Yadam”, le clip du premier single de Yadam
Le mois prochain tu fais ton premier concert ? à quoi faut-il s’attendre ?
Yadam : On a des invités que j’aime beaucoup, ce sont des artistes comme moi un peu dans le milieu des arts, mainstreams, mais qui ont décidé de prendre des chemins beaucoup plus anglais. Il y a November Extra, c’est une meuf qui était dans un groupe, qui travaille chez Universal et qui lance un projet très anglais. C’est des gens comme moi qui n’aiment pas qu’on les classe dans une case et qu’on a envie de faire ce qu’on veut et gagner une audience de manière sincère.
Il y a Pierre qui a fait The Voice, qui sera présent, il est vraiment indé dans sa musique. Il fera hommage à des artistes comme moi qui faisons tout pour que notre musique soit sincère et qu’elle soit respectée telle qu’elle est. Il y aura de nouvelles chansons, pas que de la musique de l’EP, ça va être super cool.
Plus d’infos
Yadam sera en concert le 18 décembre prochain au 1999 à paris.
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