Nous avons passé deux jours (vendredi et samedi) à Rennes, pour couvrir les 41ème Rencontres Trans Musicales. Entre les bars en Trans, l’Ubu et l’Etage l’après-midi, ou le parc des expositions en soirée, revivez avec nous ses deux jours de fête.
Dédiée à Philippe Pascal, le chanteur de Marquis de Sade décédé cet automne, la 41ème édition des Trans Musicales de Rennes s’est tenue du 5 au 8 décembre 2019. Nous étions sur place pour la première fois et nous avons passé deux jours de Trans avec Lous and The Yakuza, Sun, Acid Arab et les autres.
A cause de la grève générale, nous n’avons pas pu assister au deuxième concert qui marquait le retour d’Étienne Daho, 40 ans après son premier concert ici au festival Breton. Mais selon de nombreux témoignages, le premier concert du mercredi au TNB a été gâché par des problèmes sonores, qui ont été résolu pour le second concert du jeudi.
Nous ferons donc abstraction de la journée du jeudi que nous n’avons malheureusement pas pu couvrir. Ils étaient 4140 festivaliers hier soir à franchir les portes du parc des expos, un nombre qui au vu de la grève, ne surprend guère.
Vendredi, grève ou pas on y va

Ce vendredi, ils seront plus de 12.000 festivaliers à faire la fête au Parc des expos, du monde en comparaison à la soirée d’hier où ils étaient à peine 4.100 à se déplacer, la faute à la grève peste-t-on du côté de l’organisation.
Nous ferons un tour au Liberté (salle de spectacle) situé non loin de la gare, afin de récupérer nos accréditations. Dans le hall, c’est une exposition de la Sacem qui nous accueille, avec des photographies d’artistes passés par le festival Breton.
les Trans Musicales, ce sont aussi des rencontres et des débats organisés avec des partenaires. Nous croiserons des jeunes lycéens au niveau du parcours Trans, qui leur permet de se familiariser très jeune avec l’univers de la musique. Le festival Breton qualifié de dénicheur de talents, ne se laissera pas miner par la grève, qui a part un artiste qui a dû annuler, a vu la totalité de sa programmation être présente.
Lous and The Yakuza s’installe à l’Aire Libre
Pendant toute la durée du festival, Lous and the Yakuza était en résidence à l’Aire Libre avec sa création pour les Trans, succédant ainsi à Aloise Sauvage l’année dernière. Son nouveau single « Tout est Gore », est disponible depuis ce vendredi matin, accompagné d’un clip tourné à New-York. A 23 ans, la jeune Belge d’origine Congolaise Lous, que certains ont pu apercevoir dans le clip « Bruxelles Vie »de son compatriote Damso, s’apprête à sortir son premier album « Gore ».
On devait l’avoir en conférence de presse cet après-midi, mais finalement le label a dû annuler. Une mauvaise nouvelle entrainant un autre souci, nous nous sommes littéralement trompés de lieu en nous rendant directement au parc expo, au lieu d’aller à l’Aire Libre. Heureusement qu’une âme charitable nous conduira jusqu’au lieu dit.
Lous fera mouche avec sa création qui nous offre un avant-goût de son album « Gore » annoncé pour l’année prochaine. Vendredi dernier, elle sortait un nouveau single « Tout est Gore », accompagné du clip de ce dernier. Ce soir elle nous parlera de « 4 heures du matin », un sujet sensible qui plonge la salle dans un silence profond, puisqu’il traite du viol. On reste un peu interloqué, doit-on applaudir ? Pleurer ? C’est triste. Et « Courant d’air », qui traite de la prostitution, un milieu qui lui a fait les yeux doux quand elle vivait dans la rue, ne viendra pas arranger les choses. Des titres que l’on trouvera dans son premier album, que nous avons hâte d’avoir dans les mains.
A notre arrivée au parc des expos, nous passons par le hall 5 transformé en grand réfectoire avec ses nombreux restaurants, où beaucoup se donnent rendez-vous pour casser la croûte.
Cinq musiciens en tenues d’aviateurs au Hall 3

Ils sont les premiers à ouvrir la soirée, les cinq musiciens de la formation SHHT en provenance de Bruxelles, ont livré un show qu’on pourrait qualifier de singulier. Ne s’encombrant pas d’étiquettes, ils assureront le spectacle à leur manière pour donner le coup d’envoi à cette deuxième soirée.
La programmation de cette soirée est plutôt pointue, impossible de s’ennuyer.
Go Go Machine pour Tawain

C’est un inédit pour les Trans, la présence du groupe Go Go Machine en provenance de l’île de Taiwan, adepte de musique minimaliste et auteur d’un album « Time » produit par leur soin. Les membres du groupe se sont rencontrés à Taïwan, à l’occasion de l’interprétation d’une pièce de Steve Reich, qui est devenu une sorte de référence à leurs yeux. Le visuel était magnifique avec les lumières des Taïwanais qui parcouraient la salle.
Il est où Jean-Luc ?

On fera la connaissance de dj Jean-Luc Presque, juste avant le show de Sun dans le Hall 3. Très rock sur les bords, il était chargé d’assurer la transition entre chaque concert. Son autodérision couplé aux mixes qu’il balance, sont tout un spectacle déguisé en coq.
Sun(shine)

Karoline Rose dégaine dans une pénombre de fumée qui recouvre la scène, guitare en main et microphone visé à l’oreille, elle ouvre le show par son dernier single « I Killed my Man », dont le clip faisait partie de notre sélection hebdomadaire la semaine dernière. Un titre dont elle nous avouait tout à l’heure en interview (à venir) que c’était un peu du vécu. Elle ne sera pas seule sur scène, puisqu’elle bénéficie de la présence de Nico Defer, un excellent batteur qui officie à sa droite sur scène. A deux, ils portent le projet Sun sur scène, de la brutale pop, un mélange de pop et de métal. Tantôt douce, tantôt criante, Karoline parcourt cette scène épurée qui s’offre à elle pour le dernier show du Hall 3.
Le public sera bouche bée devant cette jeune femme à la crinière criante, qui bouscule un peu l’univers du hard avec ses mélodies accrocheuses, quand elle ne livre pas une bataille d’instruments en face ou en tournant tout autour de son complice de batteur, qui donne le dos au public. Une part de mystère qui, dans la nuit de vendredi à samedi, participe au spectacle.
On terminera la soirée vers 3h30 du matin, en allant faire un dernier tour du côté du Hall 9 où un DJ « Suspect », fait danser son monde derrière ses platines, au rythme endiablé de ses mixes funk et hip-hop. Le tout sous des faisceaux de lumières qui parcourent la salle.
Samedi Sold Out

Ce samedi soir s’annonce complet avec 13.600 spectateurs attendus au Parc des Expos, l’affiche alléchante a fait son effet et la grève n’a pas eu raison du public qui voulait profiter de cette dernière soirée du samedi. L’organisation n’était pas en reste, en coordination avec la ville et les transports publics de Rennes, les transports en commun et navettes étaient gratuits ce jour-là.
En début d’après-midi à l’Etage, c’est avec le groupe de hip-hop local Mohican, que nous débuterons ce deuxième jour. Un prestation intime, avec le chanteur du groupe fera la beauté du ce moment.
Mush fait mouche

Le groupe de rock anglais Much a offert une prestation festive en début de soirée dans le Hall 3, juste après la performance de Wunderbar, chargée d’assurer la transition entre les différentes prestations. Le quatuor a dû faire face à quelques problèmes techniques, qui n’a rien entamé à la beauté du show.
Dans le Hall 4 ou GreenRoom Pekodjinn et YT Prod les deux beatmakers du collectif Suisse Ozadya assurent le show avec leur mixes, accompagnés de Voodoo le Mc et Rappeur du collectif. Le trio est le premier à monter sur scène, devant un public surchauffé à bloc. Mais nous ne resterons pas jusqu’à la fin, le hall 8 nous attend avec les Rennais de Groove Control.

Et c’est dans un Hall 8 excité, mais sous le « Groove control » des huit compagnons que nous essayons de nous faufiler jusqu’à l’avant. Mais on perd vite espoir en se laissant entrainer par la foule en mouvement, un pas à gauche, un autre à gauche. Le groupe qui s’est créé en 2009 pour les Trans Musicales, fête ce soir sur cette même scène son 10ème anniversaire, avec comme invité DJ Netik et le beatboxer Saro. C’est donc en famille que la fête se fait ce soir, originaire de la région, ils n’auront pas de mal à mettre le public dans leur poche « faites du bruit pour voussssss ».

Le collectif parisien Acid Arab, auteur de deux albums (Musique de France et Djid) salués par la critique, a offert un live inédit au public du Hall 9, pris d’assaut jusque dans les gradins pour ce qui constituait l’événement de la soirée. Un live qu’ils ont tenu à partager avec la star du raï algérienne Sofiane Saidi.
Dimanche
La 41ème édition des Rencontres Trans Musicales de Rennes prennent fin ce dimanche avec une dernière soirée à l’Ubu à laquelle nous ne pouvons malheureusement pas assister. La grève étant étendue, il nous fallait prendre la route de bonne heure. Ils étaient quelques 56.000 festivaliers à prendre part à cette 41ème édition des Trans Musicales, depuis mercredi dernier. Deux mille festivaliers en moins au regard des chiffres de l’année dernière, qu’il faudra sans doute amputer aux grèves dans les transports, dû au conflit social actuel sur la réforme des retraites. Les 42ème Rencontres Trans Musicales de Rennes auront lieu du 2 au 6 décembre 2020.
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