Les groupes Sueur et Ceylon ont sorti leurs différents projets vendredi dernier, la veille ils étaient en concert sur la scène de la Boule Noire à Paris, où ils nous ont offert un show à l’image de leurs titres. Ambiance  

Deux groupes, une seule ambiance… voilà en somme le résumé du joli bordel que nous a offert le groupe Süeür jeudi dernier dans une « Boule Noire » de monde pour fêter la sortie de leur maxi EP neuf titres disponible depuis le 24 janvier dernier. Une occasion qu’ils ont bien voulu partager avec le groupe adepte de transe psychédélique Ceylon, dont le premier album « Où ça en est », sortait également ce 24 janvier. Une belle affiche pour une soirée où, chacun pu trouver son compte entre découverte et confirmation.

Du monde aussi, il y en avait dans la salle ce soir-là, le calvaire de la grève dans les transports en commun ayant touché à sa fin, le public semble avoir renoué avec les sorties tardives, pour decompresser en fin de semaine. Les pintes de bière s’entrechoquent dans le brouhaha des conversations qui vont bon train au niveau du bar. Tandis que près de la scène, pendant que les techniciens s’affairent aux derniers détails, attendent des irréductibles fans assis à même le sol.

Alors Ceylon, où ça en est ?

Louise du groupe Ceylon à la Boule Noire, jeudi 23 janvier 2020.
Louise du groupe Ceylon à la Boule Noire, jeudi 23 janvier 2020.

Ils étaient dans nos groupes à suivre cette année, après les avoir découvert en février dernier à travers leur EP éponyme et après avoir assisté à plusieurs de leurs concerts, c’est toujours un plaisir de les revoir. Ceylon, le groupe de rock toulousain assurait la première partie de cette soirée où ils nous ont offert un avant-goût de leur premier album « Où ça en est », disponible depuis vendredi dernier. Après nous avoir présenté son « Hamlet Roi » dans un clip plein de charme la semaine dernière, Ceylon nous a donné rendez-vous ce soir pour une présentation en live.

Sacha (batterie), Lucas (guitare), PierreJean (basse) et Tristan (guitare) seront les premiers à rentrer sur scène et à réveiller le public aux sons de leurs instruments, pour les premières notes de « Hamlet Hollywood ». Louise (chant) arrivera peu de temps après pour donner le ton de cette soirée « My name is Hamlet hollywood ». Une jolie façon de nous dire voilà « où ça en est », des paroles qu’on retrouve dans le morceau et qui ont servie de titre à l’album. Un album dont ils prendront le temps, de bien décortiquer certains titres qui ne s’arrêtent jamais. Pas question de feindre la folie ce soir, car il ne s’agit pas de la tragédie du fameux Hamlet écrit par Shakespeare.

Lucas, Pierre-Jean, Sacha et Tristan du groupe Ceylon à la Boule Noire, jeudi 23 janvier 2020.
Lucas, Pierre-Jean, Sacha et Tristan du groupe Ceylon à la Boule Noire, jeudi 23 janvier 2020.

Place au fameux single « Le 5 » dont on a pris plaisir à vous présenter la session live, tournée l’été dernier. Il est à la fois doux, ensorcelant et presque envoutant. On se laisse facilement séduire par le grain de voix de Tristan qui sans se départir de sa guitare, assure les notes en français dans une parfaite symbiose avec Louise qui lui donne la réplique en français. De la transe vous en voulez ? vous en aurez de quoi vous régaler à la fin du titre ou sur scène avec Louise qui laisse tout le monde bouche bée, par la séduction qu’elle opère avec ses coups de hanches, rechaussés par la puissance de la maitrise instrumentale à l’arrière.

Louise du groupe Ceylon à la Boule Noire, jeudi 23 janvier 2020.
Louise du groupe Ceylon à la Boule Noire, jeudi 23 janvier 2020.

Le groupe qui ne se donne aucune limite dans la construction de ses titres, glanera de nouveaux fans ce soir-là, séduits par ce voyage musical qui parait interminable, avec son invitation à la rêverie.

C’était Ceylon. Quatre garçons et une fille pour un show d’enfer, où on en ressort en sachant exactement « Où ça en est » et qu’on pourra se procurer leur premier album dès le lendemain matin (24 janvier). Et pour ceux qui rêve de voir le groupe en show, rendez-vous au Point Éphémère à paris le 13 mars prochain, où ils seront ils partageront l’affiche avec Slift et Gualdal Tajaz.

Beaucoup de Süeür sur scène

Le duo Süeür à la Boule Noire, jeudi 23 janvier 2020.
Le duo Süeür à la Boule Noire, jeudi 23 janvier 2020.

C’est un « ouf » de satisfaction que l’on pousse à la fin de la prestation de SÜEÜR ce jeudi soir à la Boule Noire. En une heure montre en main, le groupe aura réussi à faire pogoter le public, dans un torrent de « Süeür ». Non pas qu’il faisait 38° dans la salle comme ce soir d’été 2017 où ils ont décidé de créer le groupe, mais leur prestation fut volcanique. On n’a pas pu les voir à Rock en Seine l’été dernier, programmés au même moment que The Cure, ça ne nous laissait pas le choix. Ce soir, c’est session rattrapage.

Le groupe Süeür ? C’est Ceylon qui en parle le mieux : « pour les rockeurs c’est du rap et pour les rappeurs c’est du rock », pour nous c’est un savant cocktail explosif de leurs influences respectifs. Après l’explosion d’un groupe sur lequel ils bossaient en 2017, Théo Cholbi et Florian Serrain décident de créer Süeür, qui s’écrit avec deux trémas sur les « U », les transformant ainsi en smiley. Inspiré par la scène rap underground, le duo fête ce soir la sortie de son premier EP maxi neuf titres, disponible ce 24 janvier

Bienvenue à Cabaret sur scène

Théo du duo Süeür à la Boule Noire, jeudi 23 janvier 2020.

La scène est plongée dans l’obscurité, les musiciens ont précédé Théo qui arrivera coiffé d’un bonnet noir sous la capuche de son gilet. s’installant devant son micro à pied comme dans un seul en scène, suscitant les premiers vivats du public. Comme sur l’EP, c’est « Quand la logique » qui servira d’ouverture à ce concert qui promet de faire couler beaucoup de SÜEÜR au final, avec des instruments habilement posés sur les textes du frontman de rappeur « Quand la logique n’existe pas, mes rêves parfois existent » tance-t-il avec ses faux airs de Vald.

Ça partira en hih-hop bien lourd par la suite, la température commence à monter et Théo se débarrasse de la capuche de son gilet pour mieux cracher son venin sur Pleure, « Qu’est-ce que je pleure, qu’est-ce que je rigole »

« Bonsoir on est Süeür » déclare Théo micro dans la main gauche, celle de droite étant dans le plâtre, « c’est notre premier essai, la veille de la sortie de notre album, ça fait plaisir »

« Si tu tournes en rond, nous on tourne en carré » Malfamée

Théo du duo Süeür à la Boule Noire, jeudi 23 janvier 2020.

Ils arriveront à jouer avec un sujet sensible, celui des migrants sur lequel Théo pose ses beats « un migrant, deux migrants, trois migrants soleil…  Des tas de gens qui crèvent pendant mon sommeil… » avant de bifurquer sur des airs méditerranéens « partez avant qu’ils ne vous chassent ».

On aura aussi droit à leur nouveau single « peut-être », dont le clip a été dévoilé la semaine dernière. En « Petit jack », il jacktera comme jamais « il n’y a pas de parti pris quand les bleus sont de sorti ».

« Ce soir à minuit sors la mixtape », « ouaiissss » hurle les fans de la première heure. Ils rendront un hommage à Léon Ferré, avant de nous présenter Bruno à la guitare, invité à les accompagner sur scène ce soir. Il finira par retirer son tee shirt, la température étant au maximum au moment où « l’étau se resserre » créant un pogo dans cette fosse remplie de sueur.« On soutient la grève, mais on ne la fera pas »

Ils livreront une prestation volcanique, donnant envie au public de les rejoindre sur scène. L’envie sera plus forte pour un fan qui parviendra à monter sur scène à deux reprises, pour vivre cette folie. C’était beau, bestial, presque animal et on en ressort trempé de « SÜEÜR » comme si on sortait d’un sauna.

Plus d’infos

Le premier EP maxi de Süeür est disponible depuis le 24 janvier 2020

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« Où ça en est », le premier album de Ceylon disponible depuis le 24 janvier 2020

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