Un mois après la sortie de leur premier album Be Human, nous sommes allés à la rencontre du duo acidulé Klint & Stü, qui a fait de la sexualité, son cheval de bataille.

Klint & Stü est le nouveau duo d’électro pop en provenance du sud de la France et formé par Tina et Florent, partenaire sur scène comme dans la vie. Le 15 janvier dernier, le tandem a dévoilé Be Human, son premier album onze titres autoproduit, dont on vous avait déjà donné un aperçu en décembre dernier, à travers le clip en animation et un brin osé du premier single « Sex wobble ». Traitant des sujets délicats tels que la sexualité, l’amour ou encore la vie, le groupe lève le voile sur le tabou que représente encore la sexualité dans notre société et s’est fixé comme objectif de nous procurer un orgasme auditif, à l’écoute de ce nouvel opus.

Klint & Stü nous ont ouvert les portes de leur univers au cours d’un entretien sans tabou où il n’a pas été question uniquement de sexualité, mais aussi de tout ce qui fait la singularité de ce nouveau groupe qui ne demande qu’à étendre son audience. Rencontre.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, une petite présentation s’impose. Qui se cache derrière Klint & Stü ?

Et bien, nous sommes tout simplement Tina et Florent G. Mariés, trois enfants. Trois garçons  qui ont 14, 10 et 3 ans. Nous vivons dans un petit village du Var. 

Stü : Je suis Tina, l’hyperactive et maniaque de service, j’ai 36 ans. Après cinq merveilleuses années dans la mode en tant que styliste, j’ai repris des études en sexologie et j’ai remonté ma propre boîte de Directrice Artistique. 

Klint : Je suis Florent, le calme et curieux, j’ai 38 ans. Je fais de l’expertise vibratoire et acoustique pour une grande entreprise nationale. Nous formons un duo de choc, aussi bien dans notre vie de parents que dans la musique. 

Pourquoi Klint & Stü et pas Florent et Tina ?

Stü : Entre nous, Florent et Tina, c’est bon pour faire des pub « Carglass » (lol) !!! Mon pseudo est le diminutif du premier nom que j’avais choisi quand j’ai commencé la musique en mode solo lors du premier confinement « Stupid Cornflakes ».

Klint : Et pour moi, un soir, on a fait un brainstorming en observant notre environnement de confinés, en l’occurrence la maison ; entre un tableau de Klimt accroché dans le salon et un DVD de Clint Eastwood qu’on se matait tranquillement, est né KLINT & STÜ. « Oui, nous avons une créativité débordante. Quelle inspiration ce confinement !!! Heureusement, que ce soir-là, on ne se calait pas devant un Disney avec les enfants du style Bernard et Bianca ou Lilo et Stitch !!! » 

Vous avez choisi de vous lancer en duo dans une aventure électro, comment est née cette idée ? 

Stü : Lors du premier confinement, j’avais commencé à jouer en mode solo. Je travaillais sur synthés et MPC, j’ai sorti une dizaine de sons dans plusieurs styles : dubstep, house, électro, drill. Je menais mon petit délire tranquillement, je dessinais mes pochettes, publiais sur ma petite chaine Soundcloud. Et puis un jour, je les ai fait écouter à une connaissance qui s’y connait bien dans la musique et il m’a dit : « T’explores plein de styles donc ça c’est un méga bon point ! Y’a rien de mieux pour comprendre comment les autres styles « fonctionnent » donc GG ! Après le mixage n’est pas toujours quali ^^ Mais on sent que tu t’éclates ! »

Du coup je me suis remise en question car je ne connaissais absolument rien en mixage et mastering. Avec Flo, nous en avons parlé et lui de son côté a commencé à se former dans ce domaine. C’est là, que nous avons décidé d’investir dans plus de matériel, de réunir nos compétences et de former notre duo. Aujourd’hui nous avons notre studio musique, photo et vidéo avec tout le nécessaire pour être autonomes sur tous les plans. 

Klint : Et puis l’idée d’un projet commun nous trottait depuis longtemps, peut-être même depuis que l’on s’est rencontré il y a 12 ans. Notre folle idée a mis du temps à se concrétiser car entre le boulot et les enfants, il a fallut trouver une certaine organisation mais surtout, un terrain d’entente sur la répartition du travail car Tina et moi avons des tempéraments assez différents…

En tant que parents, vous n’avez pas craint de devoir mettre entre parenthèse votre vie de famille ? 

Stü : Pas du tout ! Bon, je ne vous cache pas qu’en tant que maman, je rêve de prendre un aller simple pour les Fjords ou encore partir me cacher dans un monastère quelques semaines sans Pat Patrouille, sans repas et sacs d’école à préparer héhé !!! En fait, nous avons trouvé une organisation qui nous convient à tous sans pour autant délaisser notre famille, nos boulots respectifs et notre musique. Et je pense que le plus important pour que ça fonctionne c’est que nous avons accepté le fait que « chaque chose en son temps ». On ne s’impose pas forcément de timing ou de deadline, nous trouvons une place pour chaque chose. 

Klint : Il est vrai que nous avons un rythme assez soutenu et les journées ne sont pas extensibles. Alors oui, parfois on manque de temps mais on ne considère pas ça comme un problème mais comme un challenge. Nous avons une vision de la vie et du temps plutôt cool qui nous permet de composer vie de famille, vie professionnelle et musique. On ne se prend pas la tête.

Klint & Stü – Be Human (Cover)

Vous venez de dévoiler votre premier album intitulé « Be human », vous trouvez que Les gens n’ont plus assez d’humanité ? 

Ce n’est pas qu’ils n’en ont pas, c’est qu’ils oublient d’y faire appel. Nous vivons dans un monde de plus en plus individualiste où c’est chacun pour sa poire. Il nous faut toujours plus de ci, toujours plus de ça, être toujours plus comme ci, toujours plus comme ça…Toujours plus, toujours plus vite… « Eh oh ! Viens, on redescend sur Terre et on se recentre sur des valeurs simples comme l’amour de soi et des autres, le respect, le partage et l’altruisme ». A travers cet album, notre objectif est de susciter des émotions véritables, de faire voyager intérieurement pour libérer de jolies pensées et d’ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure. 

Dans ce premier opus, vous ne prenez pas de gants et abordez des sujets délicats tels que la sexualité ou l’amour. Ce sont des thèmes que vous rêviez d’aborder où ça vous est tombé dessus par hasard. 

Pour être honnête, ce n’est pas venu d’un coup mais plutôt au fil des compositions et des réflexions. La société a tellement complexifié certains sujets comme l’amour, la sexualité, les relations humaines que nous avons juste choisi de traiter ces derniers comme des thèmes basiques de la nature humaine. 

Le premier single « Sex wobble » est assez explicite avec l’image de petits personnages qui s’envoient en l’air dans le clip. Faut-il nécessairement choquer pour faire passer un message ? 

Le « i’m so shocked » est subjectif !!! Ce n’est pas nous qui décidons où mettre le curseur de la bienséance. Tout est une question de points de vue. Chacun se positionne où il veut !!! Notre but n’est pas de faire du « bad buzz » pour promouvoir notre musique mais juste d’exposer un sujet avec des images simples. Notre clip n’est pas choquant, il est une représentation simplifiée et colorée de la sexualité à travers le monde.

Est-ce que la crise sanitaire a porté un coup à la sortie de votre projet ? Le fait de ne pas pouvoir le défendre immédiatement vous fait craindre le pire ? 

Franchement non ! Déjà, le premier confinement et la crise sanitaire nous ont permis non seulement de nous lancer dans la musique et de réaliser notre rêve mais nous ont également appris à nous recentrer et à vivre plus simplement. Nous ne craignons pas le pire on espère juste le meilleur…Pour nous, cet album tombe à point nommé. 

Et pour ce qui est de la composition, comment ça se passe ? Qui fait quoi dans votre tandem ? 

Stü : Comme cité plus haut, il nous a fallu composer et trouver un terrain d’entente. Flo et moi avons des caractères très différents et assez complémentaires finalement. Car ce qu’il faut savoir c’est que dans la vie quotidienne, dans notre vie de famille, nous sommes une équipe de folie mais pour ce qui est de bosser ensemble en même temps, c’est un peu électrique héhé !!! Moi je suis speed, impulsive BIM BAM BOOM, je ne tourne pas autour du pot et Flo est plus calme, plus réfléchi, patient. Il aime « bidouiller » chaque paramètre de chaque logiciel. 

Alors c’est simple, moi je compose et m’occupe de la communication car c’est mon métier de base et lui gère tout l’aspect technique, mixage et mastering. On bosse à tour de rôle dans le studio et puis quand il le faut, nous nous rejoignons pour faire le point et mettre nos idées en commun. Quoi qu’il en soit, on ne peut fonctionner l’un sans l’autre et ça sur tous les aspects de notre vie. 

Petite anecdote de Klint : nous sommes autodidactes, nous avons tout appris sur le tas et pour le premier son qu’on a sorti « PROTONIC LOVE », je pensais qu’il était trop bien calé niveau mastering et on s’est rendu compte lors des premières écoutes que (pardonnez mon langage) c’était « à chier ». J’ai dû rebosser mes techniques à fond pour trouver un rythme propre et professionnel. 

Avec le recul, si c’était à refaire, vous retiriez pareil ? 

C.A.R.R.E.M.E.N.T ! 

Qu’avez-vous prévu pour les mois à venir ? 

Dans un premier temps, nous allons sortir le clip N° 2 « Don’t eat the plastic » qui traitera le sujet de la pollution des océans. Ce sera une réalisation faite d’images réelles et animées. Puis dans un second temps, nous allons sortir un EP du mix Discovid 21st que nous avons composé pour le jour de l’an. Il sera à l’opposé de notre premier album car le mix est un mélange d’italo-disco et électro, beaucoup plus rythmé. Le mix est disponible sur Soundcloud et Mixcloud. En fait, nous avons surtout prévu de kiffer tout simplement !!!

Plus d’infos

Be Human, le nouvel album de Klint & Stü est disponible sur toutes les plateformes.

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