Après plusieurs mois de travail, le duo Les Grands Enfants dévoile son nouveau projet Future, Love & Death. Nous sommes allés à leur rencontre à cette occasion.

Les Grands Enfants est un duo dont l’univers est influencé par la scène emo-rap, le rap/rock alternatif, le cloud rap et la musique électronique. Leur album Future, Love & Death disponible ce 26 février comprend 13 morceaux qui nous plongent dans la vie de jeunes adultes, dans un contexte pré-apocalyptique, des thèmes qui préoccupent ces artistes et mis en musique planante et mélodique. Chaque morceau a droit à son support visuel tout à fait dans le même univers. Un projet vraiment complet à écouter et à regarder sans modération.

Nous sommes allés à la rencontre de ce nouveau duo dont on vient de faire la connaissance et qui a accepté de répondre à nos questions comme des Grands Enfants qu’ils sont.

Vous n’êtes pas vraiment des grands enfants, si ?

Marius : Ahah oui c’est vrai.. on rentre malgré nous dans une vie de jeunes adultes. On fait face à des problèmes qu’on avait pas avant, c’est sûr. Mais la période de l’adolescence n’est pas forcément quelque chose qu’on regrette non plus. On essaye simplement de grandir, d’apprendre, de progresser et on garde à l’esprit que la spontanéité et la naïveté nous aident à rêver et composer nos sons.

Pourquoi avoir choisi ce nom de scène ?

Marius : C’est parti d’une vanne avec nos potes il y a quelques années… C’est devenu un gimmick et on trouvait que ça sonnait bien. Quelques années après, ce nom nous catégorise peut-être comme des rêveurs, un peu naïfs. Mais c’est un peu ce qu’on est alors … on l’accepte.

Comme nos lecteurs, on ne vous connaît pas bien, une petite présentation s’impose donc. Quand est-ce que votre projet a pris forme? Qui est qui et qui fait quoi dans votre duo ?

Marius : On s’est rencontré au collège et on est très vite devenu amis. Un jour au lycée, j’ai téléchargé FL Studio et j’ai commencé à faire de la musique électronique sur mon ordinateur. Nils, de son côté, a commencé à écrire des textes et à chanter de son côté au sein d’un petit collectif nantais. C’est bien plus tard, en 2018, que j’ai commencé à faire des prods et qu’on a eu l’idée de faire un duo.

Votre nouveau projet dresse le portrait d’un monde qui va à la dérive. Est-ce que la crise que nous traversons actuellement y est pour quelque chose ?

Nils: La crise actuelle influence forcément les gens dans leurs créations. Mais on avait déjà une certaine appréciation du monde avant le covid. L’apocalypse est un concept passionnant ahah.. il y a tout un imaginaire autour de la fin du monde que l’on aime décrire, mais on est pas du tout dans la volonté de critiquer consciemment ou de dire “c’était mieux avant”. Disons qu’on regarde ce qu’il se passe autour de nous, qu’on s’en inspire et qu’on y ajoute des éléments plus fictifs ou imagés pour créer un univers à la frontière entre réalité et dystopie romancée.

Les Grands Enfants – Future, Love & Death (cover).

Pour vous la vie se résume à préparer son futur, faire l’amour et mourir ? Pour paraphraser le titre de votre projet ?

Nils : C’est pas loin d’être ça hormis pour le fait de préparer son futur. Le “Future” du titre fait plus écho au fait que c’est presque un passe-temps pour nous et nos proches de réfléchir à comment les choses peuvent tourner, aussi bien technologiquement que socialement ou encore écologiquement…ça nous passionne. Je dirais plutôt qu’on aime imaginer le futur pour nourrir nos créations dans le présent. Ensuite l’amour sous toutes ses formes oui évidemment c’est la chose la plus importante dans la vie selon nous, surtout lorsque tout s’effondre, d’où son omniprésence dans notre univers. Le but c’est clairement d’en donner et d’en recevoir un maximum avant de partir.

Pas moins de 13 titres qui nous plongent dans votre univers et qui oscillent entre le français et l’anglais. Vous vous sentez aussi à l’aise dans les deux langues ? Ou vous avez fait le choix de ne pas choisir ?

Nils : A vrai dire on ne se prend pas trop la tête avec ça. Les morceaux sont quand même très majoritairement en français, les quelques mots anglais ça et là me viennent naturellement lorsque j’écris, souvent parce que je trouve qu’ils apportent un côté assez mélodieux, plus “fluide” qu’en français. On a aussi fait quelques morceaux intégralement en anglais parce qu’on en avait envie, pour l’instant ils restent dans le disque dur mais ça sortira peut-être un jour…

Vous avez réalisé un vizualizer pour chacun des titres de votre projet, qu’en est-il des clips ? Vous prévoyez d’en faire par la suite ?

Marius : Effectivement, un de nos amis s’est lancé dans la conception de vidéos visualizer et il nous a régalé pour l’album. C’est compliqué pour nous de clipper car on s’y connait pas du tout en réalisation de clips, et notre univers n’est pas facile à retranscrire sans budget et sans réel talent pour la vidéo. Heureusement, on commence à rencontrer des gens talentueux dans ce domaine et on tourne un clip prochainement.

Est-ce que vous appréhendez la sortie de ce nouveau projet que vous ne pourrez pas défendre sur scène immédiatement ?

Marius : Pas vraiment, déjà parce qu’on a rien à perdre. Et puis on a toujours défendu notre musique sur internet, on a pas encore eu l’opportunité de monter sur scène. On espère quand même faire grandir notre audience et faire de la scène d’ici quelques mois. Ça doit être quelque chose de fort.

Qu’est-ce qui vous inspire dans votre processus créatif ? Vous avez des modèles à suivre ?

Marius : Perso, au niveau des prods, je ne me mets pas de barrière. Parfois je m’inspire d’un sample, d’une suite d’accords existante ou alors je compose directement une mélodie. Je fais défiler les sonorités jusqu’à trouver celle qui me plait, peu importe si c’est pas vraiment dans les codes. Au niveau de mes modèles, je suis assez admiratif du travail de Nick Mira, beatmaker star du collectif Internet Money aux Etats-Unis.

Nils : Je pense que les artistes qui m’ont le plus inspiré en termes d’écriture sont certains artistes américains de la scène emo rap comme Juice Wrld (rip…), Lil Peep (rip…) ou encore Trippie Redd. J’ai vraiment pris une claque quand j’ai découvert cette mouvance à l’époque sur Soundcloud en 2017 et j’ai été très touché par l’aspect brut, direct, presque à vif de leurs lyrics. Ils n’avaient pas peur d’exprimer leurs sentiments sans détours, à l’heure où il y a encore une forme de tabou avec ça en France, et ça m’a fait du bien.

Vous avez aussi une casquette de producteur comme on a pu le lire, il s’agit de produire vos propres morceaux ou vous aidez plutôt d’autres jeunes artistes ?

Marius : Effectivement. Je compose aussi des prods pour d’autres artistes. Je travaille beaucoup avec yung yude, un rappeur en développement, qui est aussi mon pote. On a quelques connexions avec le collectif “La Horde” également. C’est toujours sympa de faire de la musique à plusieurs.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter de beau pour la suite de votre aventure ?

Nils : Dans un premier temps, que Future, Love & Death plaise au public, qu’on ait réussi notre mission, à savoir transmettre des émotions aux gens, ça serait déjà super cool. Et dans un second temps, nous on veut juste continuer à faire encore plus de musique. On sait qu’on peut encore énormément progresser alors on compte bien ne pas s’arrêter là, notre objectif c’est de continuer à faire la musique qu’on aime, s’amuser et la partager avec un maximum de personnes !

Plus d’infos

Future, Love & Death, le nouvel album du duo Les Grands Enfants est disponible sur toutes les plateformes.

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