Le quintet pop Météo Mirage répond à nos questions autour de son nouveau single « Transforme », 2ème extrait d’un nouvel EP prévu pour le printemps prochain.
Deux ans après leur premier EP Pacifique, le quintet pop Météo Mirage annonce la sortie de son prochain EP au printemps 2021. Un nouveau projet dont on a déjà pu apprécier le premier extrait « Ton nom », en début d’année et dont on découvre une autre facette aujourd’hui à travers leur nouveau single.
En effet, le nouvel extrait « Transforme », dévoilé ce jour et accompagné de son clip, aborde en musique, un sujet à la fois sensible et intime. Celui de la transformation de Ève, sœur de Max, le chanteur du groupe, qui a été témoin de cette métamorphose aussi difficile que libératrice. Une déclaration d’amour et d’admiration à cette sœur transgenre, qui aujourd’hui Transforme.
À l’occasion de la sortie de ce nouveau titre que le groupe considère comme celui qui leur est le plus cher, nous sommes allés à la rencontre de Max. Témoin discret de la transformation de sa sœur, il ne veut pas parler à sa place, mais nous apporte un éclairage sur son parcours de combattante, tout en prenant position contre ceux qui prennent ce désir de changement pour de la « Mode ».
Comment arrive-t-on à mettre une expérience aussi personnelle et intime, comme celle abordée dans votre nouveau single « Transforme », en musique ?
Transforme, parle de ma soeur Eve, qui est une femme transgenre. Au début, c’était difficile de trouver les bons mots, justement parce qu’il est compliqué de trouver la bonne distance quand on parle de quelqu’un qu’on aime. Il ne fallait pas trahir son intimité, mais il ne fallait pas également passer à côté du sujet. Je crois que c’est en choisissant la simplicité et la sincérité que les mots sont venus. Et puis évidemment, avec beaucoup d’amour.
La transition de Eve est ici vue à travers les yeux aimants de son grand-frère. La famille est selon vous, un palier important à franchir dans ce processus de transformation et d’acceptation ?
Il faudrait lui demander, on ne veut surtout pas parler à sa place. Même en étant à l’écoute et en m’interrogeant, je ne peux pas savoir ce qui la traverse ni ce qu’elle perçoit. En tant que proche, le principal est d’accompagner et de soutenir.
Les mentalités ont évolué dans la société française à ce niveau ou il reste encore des efforts à fournir ? À quel niveau par exemple ?
C’est sûr que la notion de transidentité est beaucoup plus abordée dans l’espace public aujourd’hui. En même temps, on partait de bien loin… Mais évidemment, ça n’est que le début. Quand j’entends encore des gens parler de « mode » concernant les personnes transgenres, ça me met hors de moi, car ça démontre une totale incompréhension du sujet. Ça peut paraître trivial, mais cette négation de l’identité et ce refus d’accepter les gens comme ils sont, c’est le début de la violence. D’ailleurs, les chiffres sur les atteintes physiques aux personnes transgenres montrent qu’il va falloir se battre longtemps.
C’est aussi un message de tolérance et d’acceptation que vous essayez de véhiculer dans votre clip, sans doute à l’endroit de ceux qui ont encore du mal à accepter cette transformation ?
A l’origine, l’intention était de rendre hommage à Eve, de lui dire tout notre amour et toute notre admiration. C’était aussi un moyen d’évoquer des thématiques qui concernent beaucoup de gens, comme la recherche intérieure, la difficulté à s’accepter. Bien sûr, si nous pouvons apporter notre pierre à l’édifice dans la lutte pour la tolérance, nous en serons ravis. Mais il ne faut pas se voiler la face, cela passe d’abord par un engagement profond, des actions concrètes et une véritable réflexion.
Pour rester sur le même sujet, vous êtes plutôt pour ou contre l’écriture inclusive ?
Difficile de résumer la question à pour ou contre, d’autant qu’on est pas des champions en la matière, mais on soutient toute initiative pour plus de représentativité ! Le langage est fait pour évoluer, et la remise en question des rapports de force doit forcément passer par des changements concrets.
Au niveau de la composition de vos titres, comment cela se passe-t-il ? Qui fait quoi ?
On a pas mal tâtonné sur la méthode au début, maintenant on a un ordre de prédilection.
On écrit d’abord un piano-voix ou un guitare-voix avec Alexis. Le but est d’aboutir à une forme solide et d’avoir un premier jet de texte avant de le montrer aux autres.
Vient ensuite, le temps magique du jeu en groupe. En live, sans ordinateur, on crée tous ensemble la base instrumentale du morceau et les grandes lignes des arrangements. C’est vraiment la phase la plus intense et la plus enrichissante, parce qu’il a ce côté « dans l’instant » qui est très fort.
Que nous réserve votre prochain EP ?
Un beau voyage ! On a pensé les 5 titres qui le composent en rapport avec la notion de désert et ce qu’elle nous inspire: des grandes étendues, des moments de doute, des espaces de renouveau etc. On espère que cet EP permettra à ceux qui l’écoutent de s’échapper un peu.
Le confinement et les nombreuses mesures restrictives n’ont pas eu un impact sur la composition de cet EP ?
Ça a plutôt eu un impact sur la sortie, puisque les titres étaient déjà écrits et sur le point d’être terminés. On a dû pas mal décaler les dates, mais du coup on a eu le temps de réfléchir au discours et à ce qu’on voulait transmettre autour des titres, avec les clips notamment.
Après « Ton Nom » et « Transforme » aujourd’hui, doit-on s’attendre à un nouvel extrait avant la sortie de votre nouveau projet ?
Il n’y aura pas d’autres clips avant la sortie mais on prépare des surprises pour l’accompagner.
Quand pourra-t-on enfin vous découvrir sur scène ? Vous avez une petite idée ?
C’est très difficile de se projeter, on a très envie, bien sûr… Pour l’instant, on prépare la reprise des lives acoustiques intimistes qu’on avait commencés en septembre. On espère que ça sera bientôt possible !
Découvrez Transforme, le nouveau clip de Météo Mirage
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Transforme, le nouveau single de Météo Mirage est disponible sur toutes les plateformes.
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