Du 23 au 25 novembre, Cyril Mokaiesh défendait son nouvel album Dyade sur la scène de La Nouvelle Ève, entouré de prestigieux invité(e)s. Nous étions à la première et vous raconte tout !
Le cabaret parisien La Nouvelle Ève accueillait la semaine dernière l’auteur aux très beaux textes Cyril Mokaiesh, pour une série de trois concerts durant lesquels il a défendu les titres de son 5ème album Dyade, sorti le mois dernier. Un opus de onze titres très engagés, composé durant la période inspirante du confinement et sur lequel l’artiste a convié plusieurs voix féminines et masculines, pour des duos très touchants. Il fera aussi appel à d’autres anciens titres de son répertoire, sans compter des reprises d’autres artistes qu’il apprécie bien.
La première a eu lieu mardi 23 novembre devant un public venu en nombre acclamer l’interprète du « Communiste », dans ce décor de grand cabaret où il a fait office de meneuse de revue. Précédé de ses trois musiciens (guitare, basse, batterie), Cyril rentre sur scène à 20h30, sa guitare en bandoulière et lance les hostilités sans perdre une seconde avec « Beyrouth », un titre présent sur son précédent album Paris-Beyrouth, sorti deux mois avant le confinement et qu’il n’a malheureusement pas eu le temps de défendre comme il nous le confiait lors d’une interview en octobre dernier.

Mais ce soir, après plusieurs confinements et couvre-feu qui nous ont éloigné de nos lieux de vie nocturne, on a enfin le droit de célébrer ce fameux « Jour d’après », qui met tout le monde de bonne humeur dans la salle. « Je ne savais pas qu’on allait autant se manquer et autant se voir. J’ai une joie cendrée d’être avec vous ce soir » déclare l’artiste qui a laissé pousser la barbe. Sur « Après le déluge », il nous montre qu’il est un showman en esquissant quelques pas de danse, le déluge est passé, on s’est relevé.
Une ribambelle d’invité(e)s
« La rosée » se déverse sur ce cabaret studieux, où confortablement assis dans nos chaises, on écoute attentivement les paroles de ce titre coup de gueule, inspiré par le confinement et qu’il partage sur l’album avec Calogero. Si ce dernier est absent ce premier soir, c’est sans compter sur la présence d’une ribambelle d’invité(e)s surprises. Comme celle de l’artiste et romancière Clara Ysé, avec qui il partage tendrement son sentiment d’ « écorché » vif. Elle reviendra plus tard pour un trio sur « Le twenty two bar » de et avec Dominique A., avant de laisser ce dernier tout seul nous entraîner sur un terrain « Pas simple » avec Cyril.

Mais Cyril peut également compter sur la présence de Giovanni et son amie L (Raphaëlle Lannadère avec qui il reprend « Ne me libérez pas » de Raphaël, avant de nous compter « Un jour » qu’on espère meilleur. Alors que tout le monde pensait qu’on en avait eu pour notre compte en matière de surprises, c’est à ce moment que Vincent Lindon rentre sur scène pour accompagner Cyril sur « La loi du marché », déclenchant par la même occasion une salve d’applaudissements. Un titre de chanson qui n’est pas sans rappeler celui du film de Stéphane Brizé sorti en 2015 et pour lequel l’acteur a reçu le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes ainsi que le Cesar du Meilleur Acteur en 2016.
Moment de partage
Après cette série de surprises, on s’approche de la fin. L’hôte du soir invite la salle à se lever et à danser avec lui sur « mon époque », porté par le jeu instrumental de ses musiciens. Avant d’enchaîner sur « du rouge et des passions », extrait de l’album du même nom sorti en 2011 et dédié à son fils présent dans la salle ce soir.
« Je ne suis pas le plus optimiste des artistes » déclare-t-il, en appelant de ces vœux à plus de bienveillance dans la société et nous conseillant de faire bon usage de notre droit de vote à l’aube de cette année électorale. L’artiste très engagé, qui s’élève contre les extrêmes, nous ramène à ces débuts avec « Communiste », pour lequel son compagnon de route depuis des années Laurent Manganas, est venu lui prêter mainte forte au clavier. Une communion qui prendra fin avec le collectif d’artistes invité(e)s, réuni autour de lui sur scène, avant la « Clôture » en règle et un dernier salut accompagné de ses talentueux musiciens.

Ce soir là, on a assisté à un concert à la fois intime et très engagé. Celui d’un artiste qui a eu non seulement la chance de réunir ses amis sur un projet de duos, mais également sur scène durant cette série de concerts où l’envie de se retrouver à nouveau se lisait sur tous les visages.