Depuis le 24 septembre dernier, Margaux Simone nous propose un voyage, rythmé par l’univers pop, rétro et disco de son nouvel Âge d’Or Moderne. Rencontre !
L’auteure compositrice et interprète Margaux Simone a sorti son 3ème EP Âge d’or moderne le 24 septembre dernier, 11 ans après son premier album Nana. Digne successeur de son précédent projet pop « Platine », ce nouvel EP se veut introspectif en faisant la part belle à l’ambiance rétro des années 70 – 80. Six titres pop à la fois vintages et modernes, à travers lesquels la native de Martigues revisite les époques sans toutefois faire abstraction du présent.
L’artiste a accepté de répondre à nos questions une nuit d’automne, à l’ombre des figuiers sycomores, à l’image du clip de la ballade dream pop qui accompagne la sortie de son nouveau projet.
Après Rues des archives 2014 et Platine en 2018, tu reviens avec Âge d’or moderne, un nouvel EP six titres à travers lequel tu proposes une immersion dans les années folles de la chanson française. Pour toi c’est quoi l’âge d’or de la musique moderne ?
Margaux Simone : J’ai voulu appeler ce disque âge d’Or Moderne tout d’abord pour la références aux années folles. Car avec un siècle de recul j’ai l’impression qu’à notre tour nous vivons une époque chamboulée par des crises (sociales, sanitaires) et que j’ai bon espoir qu’un renouveau est imminent. Ensuite il y a le clin d’oeil à l’esthétique de l’âge d’or américain avec ses couleurs pop, son technicolor, les grandes voix de jazz comme Ella Fitzgerald ou encore les films de Bill Wilder avec Marilyn Monroe. Toute cette époque m’imprègne fortement et m’a inspiré ce disque. Mais avant tout « Âge d’Or Moderne » car ce disque est résolument tourné vers le futur, vers une nouvelle époque à réinventer qui naîtra du chaos.
« Adieu la Riviera », « Bb m’a mis Ko » ou « Striptease + Monte-Carlo » que tu dépeins dans ton projet font référence à ta Provence natale. Il faut y voir un hommage ?
En quelque sorte. J’ai fait un disque très personnel et parler de mes origines, de la terre qui m’a vue évoluer était évident pour moi. J’avais besoin de parler de ces decors, des ambiances, des couleurs que j’aime et qui font partie de moi. Ma musique puise ses inspirations en provence.
Tes influences sont plutôt à rechercher du côté des années 70 et son ambiance disco si on se fie à certains titres de ton répertoire ?
Oui entre autre. J’avais envie d’écrire des chansons plus dynamiques pour la scène et c’est tout naturellement que j’ai pensé au Disco. C’est en effet un style très sensuel et glamour tout en étant dansant. Ma principale référence pour un titre comme « Âge d’Or Moderne » était Donna Summer. J’aime sa sensualité jamais vulgaire tout en étant quand même osée et pas politiquement correcte. Mais j’avais également en tête Jimmy Sommerville et les Brodsky Beat ou encore les Pointer Sisters.
Cela s’explique aussi sans doute par l’univers musical dans lequel tu as baignée avec un papa musicien. C’était quoi l’ambiance à la maison quand tu étais gamine ?
A la maison j’ai plutôt baigné dans un univers folk rock américain avec des artistes comme Bruce Springsteen, Neil Young, Creedence Clearwater. Côté chanson française on adorait écouter Cabrel. Donc je dirai que mes premieres influences étaient très américaines … étonnant non ?
Penses-tu que les chansons qu’on propose aujourd’hui n’ont pas la même saveur que ce qui se faisait à cette époque ?
Je pense qu’il y a pleins de très belles choses qui se font musicalement aujourd’hui mais il faut clairement s’éloigner des gros artistes mainstream pour les savourer. Je trouve qu’il y a un formatage de la musique, des textes et des voix qui est à déplorer. Mais cela a peut-être toujours existé ? Globalement j’aime les artistes qui cherchent à être eux-même, à creuser leur sillon, à apporter de nouvelles visions…et j’ai découvert Jessie Ware il y a peu, je l’adore. Donc non ce n’était pas mieux avant, mais il faut rester vigilants à sauvegarder une diversité culturelle et musicale sinon les petits artistes vont mourir étouffés sous le poids des gros labels et de leurs artistes.
Mais c’est pas pour autant que tu tires à boulet rouge sur la période actuelle, puisque tes textes s’inscrivent parfaitement dans la période actuelle ?
Absolument. Je suis une jeune femme de ma génération et donc dans la forme de mes textes je suis moderne. Même si finalement les histoires qui intéressent les artistes sont les mêmes depuis la nuit des temps. L’important est de trouver une manière singulière de les raconter. Puis, dans les sons que je choisis la prod de mes disques est très moderne. Donc ce n’est pas du revival d’une génération passée.
Tu as conçu ce nouveau projet presque en solitaire, c’est une manière pour toi de t’affirmer en tant que auteure compositrice ?
Oui c’est vrai que j’avais envie de dire des choses et j’ai ressenti une urgence d’écrire. Donc, sur ce disque j’avais besoin de me retrouver seule pour trouver des idées et travailler mes textes. Mais même si j’ai écrit et compose toutes les chansons, je n’était pas vraiment seule. Je travaille avec mon père en studio, mon manager ensuite qui me conseille et je suis entourée par les gens avec qui je travaille. C’est important d’être épaulés et conseillés dans ce métier.
En tant qu’artiste indépendante, comment fais-tu pour t’en sortir en cette période de crise sanitaire ?
On se retrousse les manches avec mon equipe pour m’aider à trouver des financements qui viennent compléter ce que j’investie de ma poche. Puis, les gens qui me suivent ont soutenu mon crowdfunding sur Kisskissbankbank et grâce à ça j’ai pu sortir ce disque. Mais la période est difficile pour les artistes indépendants. On résiste ! avec mes petits bras et l’amour de mes proches je continue de construire mon rêve et d’avancer. ça demande beaucoup d’énergie certains jours et de courage mais je crois que c’est le cas de tous les passionés.
Avec qui passerais tu une nuit à l’ombre des figuiers sycomores ?
Je ferai un cercle de femmes avec Ella Fitzgerald, Marilyn Monroe, Zelda Fitzgerald, Stevie Nicks et Kate Bush ! On boirait du bon vin en écoutant Fleetwood Mac et en faisant des incantations de sorcières. Puis on referait le monde.
La prochaine étape c’est la sortie d’un album ?
Oui je l’espère ! je travaille dessus là. C’est le tout début, j’écris des chansons donc je ne sais pas encore précisément où je vais mais…je prepare la suite c’est une certitude!
Où trouves-tu l’inspiration pour composer tes titres ?
Mon vécu, l’amour, les livres que je lis, les infos, les personnes que je rencontre, les films que j’aime, les chansons que j’écoute…tout ce qui provoque une émotion chez moi assez forte pour avoir envie d’en faire une chanson!
Plus d’infos
L’âge d’or moderne, le nouvel EP de Margaux Simone est disponible sur toutes les plateformes.